Chapitre 23

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Rester enfermée quelque part me dérangeait mais le fait que rien ne change au fil des jours ou peut-être des semaines, je ne pouvais pas savoir, me rendait folle. Utiliser mon Alter m'épuisait plus que d'habitude sans que je ne puisse y trouver une raison valable.

Tsumi allait relativement bien compte tenu des circonstances mais sa famille lui manquait énormément. Lorsqu'elle dormait, elle se blotissait contre moi afin d'y retrouver du réconfort, un tant soit peu de chaleur humaine et me parlait de ses souvenirs de vacances, de ses disputes avec Yuki, des repas où ses parents boudaient... Comme quoi, une vie de famille n'était pas aussi rose que ça.

À chaque fois que j'allais dans la salle blanche, il se passait exactement la même chose : il ou elle jugeait ma réponse fausse et je me faisais électrocuter jusqu'à ce que je ne puisse plus tenir debout et me rattraper à un bout de conscience. Puis, je me réveillais avec de nouveaux habits sur moi qui n'était jamais les miens et je retournais auprès de Tsumi qui avait déjà mangé et était restée dans un coin de sa cellule en attendant mon retour. Je profitais souvent de la lumière du couloir pour examiner l'état de mes mains. Plus j'utilise mon Alter, plus mes mains deviennent sèches et partent en lambeaux de peau morte. Pour l'instant, elles étaient toujours blanches au point de laisser voir mes veines au niveau des métacarpes mais de légères crevasses commençaient à apparaître ici et là sur mes mains, me laissant penser que l'état plutôt remarquable de mes deux membres homologues, ne tarderait pas à me laisser en plan comme à peu près tout ce qui m'entourait.

Quand j'ai ouvert les yeux après une légère sieste ou une courte nuit selon l'heure actuelle que je ne pouvais deviner en étant enfermée, quelque chose avait changé. Mais quoi ? Je me triturais le peu de méninges fonctionnelles qui me restaient avant d'enfin trouver le hic.

Tsumi n'était pas là comme à son habitude. Elle aurait dû être blottie contre moi ou alors proche d'une des lumières vacillantes que j'avais réussi à créer. La panique me montait à la gorge comme une envie subite de vomir. J'avais beau regarder dans tous les coins, elle n'était définitivement pas là. En proie à une crise de nerfs, des larmes perlaient aux coins de mes yeux, refusant de quitter leur domicile pour s'effacer naturellement. Même si elle ne parlait presque pas, elle restait la seule personne qui faisait que je restais moi-même malgré la situation. Je me frappais mentalement avec une question que ma conscience chuchotait comme pour me faire perdre pied, pour que la dure réalité ne me rattrape plus jamais.

Si elle n'était pas là, où était-elle donc passé ?

Le souvenir des électrocutions contre ma peau me fit frémir et je ramenais mes jambes contre ma poitrine. Je priais pour qu'elle ne subisse pas ça non plus. Et puis pourquoi elle ? C'était moi d'habitude, pourquoi changer ?

J'ai dû attendre un bon moment avant que la fameuse porte ne s'ouvre à nouveau. J'espérais qu'ils ramenaient Tsumi mais comme d'habitude je me trompais lourdement. C'était juste mon tour d'y passer. La disparition de Tsumi m'avait rendu folle aussi, je me débattais violemment, surprenant les deux geôliers. Je profitais de cet instant d'inattention de leur part pour courir avec les forces qui me restaient vers... Je ne savais même pas vers où à vrai dire mais je courais le plus loin possible.

J'avoue que j'y ai cru pendant un court instant jusqu'à ce que je me rappelle qu'un des deux hommes avait un Alter de traction et que je me retrouve tirée en arrière.

- Sale chienne, t'essaies de t'enfuir ?

- En même temps je me suis faite kidnappée, je vais pas rester sagement dans mon coin, connard, crachais-je avec le plus d'impertinence possible.

Celui qui ne m'avait pas adressé la parole me claqua pour me faire taire et faire descendre l'adrénaline en moi.

- La ferme, va falloir que t'apprennes que Papa sera pas toujours là pour toi.

- Il n'a jamais été là, pourquoi il viendrait maintenant ?

Moment malaisant mais j'avais réussi à leur clouer le bec pour une fois. Ce qui ne les empêcha pas de m'emmener encore une fois dans cette splendide pièce blanche avec qui j'avais fait amie-amie et de m'évanouir à nouveau sous ma énième mauvaise réponse.

Mais cette fois, quelque chose avait changé. Je n'étais pas totalement endormie ou alors, faute d'inattention de la part de mes "anesthésistes". Je me réveillais difficilement dans une autre pièce qui m'était inconnue mais elle semblait bien plus moderne et moins délabrée que les endroits que j'avais été amené à voir depuis le début de ma séquestration. Je rougis brutalement en réalisant que j'étais légèrement nue sur un lit avec une bonne dizaine de câble autour de moi. Je comptais me lever quand une femme en blouse ouvrit la porte sans me remarquer.

- B-Bonjour ?

Elle se retourna violemment en sursautant avant de s'approcher de moi. Sa tête me rappelait quelqu'un sans que je puisse y mettre un nom dessus.

- Tu es Mei c'est ça ?

- Euh... Oui ? dis-je avec surprise, sachant que normalement ils le savaient. Vous êtes ?

- Voyons, tu ne me reconnais pas ?

Elle se saisit d'une paire de lunettes rouges avant de détacher ses cheveux noirs légèrement hérissés. Je ne pus que rester abasourdie, un seul nom me venant à l'esprit.

- Midnight ?

- Tout juste Auguste. Je suis infiltrée depuis pas mal de temps mais j'ai eu du mal à te trouver ici. C'est bien plus grand qu'il n'y paraît.

- Vous avez trouvé Tsumi ? m'exclamais-je avec une lueur d'espoir au fond de moi.

- Malheureusement non, ma chère mais je me concentre là-dessus. Mais maintenant que je t'ai trouvé...

Elle s'interrompait pour se saisir de son cellulaire et écrire un rapide message en tapant à toute vitesse sur l'écran lumineux. Un sourire s'affichait doucement sur son jeune visage de professeur malgré sa cinquantaine.

- Disons que j'ai pu prévenir la cavalerie.

Le cauchemar était fini
Mais pour combien de temps ?

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Hey !
Un petit chapitre pas forcément très très intéressant mais ça se met doucement en place avec l'aide de crazypop13 ^^

Bon week-end !

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