Nous travaillons. Tous déjà depuis quelques mois dans cet immeuble. Un immeuble noyé parmi tant d'autres. Pourtant peu étaient. Remplis de travailleurs. Nous étions peut-être le seul. Plein. Dedans. Nous faisions tous le. Même travail. Appuyer sur des touches. Sur un clavier. D'ordinateur. Les immeubles. Sont composés. De quartiers. Le notre c'est le quartiers. Français. C'est ce qu'ont a su. Dès notre naissance. Et ici. Je travaillais comme un acharné. Pour pouvoir revivre après le passage des gris. Leurs vêtements. Leur peau. En gris. Ils ratissaient les immeubles afin. De nous offrir une nouvelle. Vie après. Que si on travaillait bien. D'après les registres. Moi même. D'après les registres. J'étais un autre homme. Il y a quelques mois. Je m'appelais Antoine. Et avait eu un âge de 5 mois. Et avant lui. J'étais un certain Henri. Qui lui avait vécu 6 mois. Et maintenant un René de plus à. Sauvegarder dans les registres. À chaque fois les hommes en gris passaient. Voilà maintenant 3 mois que je les attendaient. Nous naissions dans des nouveaux corps. Et des nouvelles âmes. Sans pour autant. Se souvenir de nos anciennes vies. Nos corps arrivaient. Un peu enveloppés. Et là j'ai moins. De graisse. Et un peu de barbe. À la fin. De ses six mois. Henri avait une. Barbe rempli. Il étais aussi plus affiné que. Moi. Par contre les. Habits ne changeaient pas. Un pantalon. Une chemise. Des bretelles. Et un béret fourni. Sans doute un lien. Avec le nom de. L'immeuble. Est grand. Les salles blanches. Sont basses et. Larges. Pour pouvoir. Empiler le plus possible. Les bureaux. Alignés avec des tabourets. Serrés. Nous sommes serrés. Les uns contres les autres. Je ne sais pas. Combien. Nous sommes. À travailler. Je ne sais pas ce que je fait. Nous faisions ce. Qui est marqué. Sur les. Écrans. Du début. À la fin. La fin. Aujourd'hui. Ils sont dans notre immeuble. La méthode utilisée. D'après les registres. C'est le revolver. Court. Noir. Et nous mourrons. Et nous renaissons. D'après les registres. Ils ont fait la moitié des deux cent dix sept étages de notre petit immeuble. Ils sont dans ma partie du bâtiment. Mes collègues et moi. Les attendions à genoux. Prosternés. Les yeux des autres. Brillaient. Ils étaient pressés de renaître. De voir. Le revolver face à eux. Moi aussi. Mais pas de la même manière. Je voulais. Juste mourir. Les détonations me parviennent aux oreilles. Je vais enfin la voir. La mort grise. Un autre. De gris. Arrive. Intervient. Les interpelle. Ils s'arrêtent. Ils doivent arrêter. Ils râlent. Ils veulent terminer le travail. Ils doivent rentrer. À notre plus grand regret. Je me relève et. Il y avait une chance. Je vois. Leurs silhouettes. Que nous renaissions dans un corps gris. Partir. Déprimant. Nous. Devions. Mourir. Nous finissons la journée dans une. Mauvaise ambiance. Je ne fait que penser. Aux personnes qui ont. Eu la chance. De renaître. Je suis content pour eux. Je ressentirais. Ce qu'ils ont ressenti. Que lorsque que ce sera. Mon tour. Le ciel décline. Le soleil disparaît. Les derniers rayons. Rouges éclairent le ciel. On s'arrête. On range les tabourets sous. Les bureaux. On quitte la pièce. Je descend au dortoir. Dans la cave de l'immeuble. Comme tout. Le monde. Prend les escaliers. Les longs escaliers. Larges et hauts. Combien de personnes. Ont-ils vu. Défiler ici ? Nous arrivons au rez de chaussée. Encore quelques petits escaliers. Étroits. Forment un goulot. La file est longue. J'arrive enfin à la fin des escaliers. Le monde s'étale. Dans la pièce. Incommensurable. Le dortoir m'a toujours paru. Écrasé. Entre deux plaques. Comme s'il s'était. Aplati et. Étendu. Il doit sûrement se déployer sous d'autres immeubles. Il y a plus de place. Évidemment. Et sans doute. Un jour. Cette cave sera entièrement. Libre d'accueillir des nouveaux travailleurs. Je me dirige vers. Le distributeur de cigarettes. A l'autre bout. De la salle. La aussi. La queue est longue. Je regarde les gens. Prendre les livres. Dans la bibliothèque. Entourant le distributeur. Il est un intrus dans. Ce mur composé de livre. Une bibliothèque. Sur un pan de mur entier. Il y a beaucoup. De livres français. De livres sur notre. Système actuel. Je finis par remonter. Deux cigarettes en poche. Histoire de ne pas penser à la mort. Je sors de l'immeuble. La nuit est. Tombé. Est la nuit. Une légère. Brise brise. La chaleur pesante. M'écarte un peu des autres. De cette lumière vacillante des néons. Blancs pales. Noyés dans. L'obscurité. Je m'allume une des cigarettes. Pour raviver les ténèbres. Dans lesquels. Je me suis enfouis. La rue n'est pas très large. Et elle tourne. A droite quand je regarde. A gauche et. A gauche quand je regarde. A droite. Les grands et nombreux immeubles s'imposent. Des immenses immeubles maintenant noirs. Nous écrasent. Nous donnent le vertige. Comme deux plaques. Verticales. Un dortoir. A ciel ouvert. Leurs petites fenêtres. Nous aspirent. Ils montent haut et semblent avoir peur de se toucher. On voit à peine un tapis d'étoile. Apparaître tout en haut. Plein de. Petits points. Lumineux. Comme une illusion. Une perturbation. Dans l'œil. Comme frotté. La seule autre source de. Lumière provient de l'entrée. Là où j'ai toujours vécu. Quand je suis né. Dans cette cave. Je savait déjà ce que je devait faire. Ce que j'allais devenir. Conditionné dès la. Naissance à l'état adulte. Déjà parlant. Déjà travaillant. On m'appelle : "Hé toi, viens par là." Cette voix provient. Des ténèbres. A ma gauche. Je m'approche automatiquement. Mais la curiosité est. Présente. Je m'enfonce de plus en plus dans. Les ténèbres. Jusqu'à une ruelle. C'est la première. Fois que je vais aussi loin. De ce capillaire surgit. Une main. Une femme. Et une poigne forte. Qui me plaque dos au mur. "Tes parents t'ont jamais dit qu'il fallait pas parler à des étrangers la nuit ?" Ce qui me frappe le plus. Sa peau. Aussi grise que les gris. "Sauf que t'as jamais eu de parents ! Bâtard !" me crache-t-elle à la figure. Je suis choqué. Non pas par sa peau. Mais par ma réaction. Elle baisse mon pantalon. Écarte son imperméable. Je ne suis. Deux cuisses. Grises. Et une seule fente. Pas captivé. Noire. Seul un liquide. Donne des éclats argentés. Comme les autres. Comme si je. Levais les yeux. "Putain !" Au ciel. Elle commence des vas et. Vient sur mon extrémité. Qui pénètre. Dans sa fente. Étoilé. Qui durcît. Je n'ai pas eût. Cette fascination. Pour les gris. Qu'on d'habitude. Mes collègues. "Sale esclave !" Elle se resserre. Autour de ma chair. Je ne l'adore pas. "Bâtard !" Mes yeux ne brillent pas. Je n'ai pas cette joie apparente. Comme les autres. Que fait-elle ? Elle continue. De me cogner le dos. Contre le mur. Elle utilise. D'une manière. Inconnue. Ce qui ne. M'a jamais servi. Je sens. Un truc monter. A l'intérieur de cette appendice. Elle se cambre. Gémit. Un liquide. Sort. Se déverse. En elle. Un liquide. Glisse. Sur mes cuisses. Tremblante. Elle se recule. Me dévisage de la tête au pieds. "Une machine ignorante." Mon pantalon est toujours à terre. "Une putain de machine qui ne comprend rien et qui croit tout ce qu'on lui dit." Elle me laisse là. Elle disparaît dans la nuit. Laissant son plasme étrange et inconnu. Sur moi. Sur ces mots. Qu'elle a prononcés. Je ne les connais pas. Jamais vus écrits. Dans les livres. Disponibles dans la cave. Et cette chose. Qu'elle vient de me faire. Jamais. Je n'ai vu écrit. Dans les livres. En bas à quoi. Servait cette extrémité. Je rentre. Traverse le porche. Maintenant vide. Éteint. Descend à la cave. Voit tout. Ces corps allongés. Comme des milliers. De morts heureux. Et il manque. De ces morts heureux. Ça s'étend. Vraiment loin. Une façade. D'immeuble et ses fenêtres noires. M'allonge sur une couchette. En plein milieu de la salle. Comme tous. Sur un matelas. Sur le côté. En position fœtale. Ferme les yeux. Sommes nous-en ? Et eux le sont-ils vraiment ? "Putain". Des heures plus tard. Je remonte au niveau du premier étage et allume un ordinateur. Ils n'ont plus et pas encore de possesseur. Je trouve plein trucs. Tout accessible. Sans qu'on ne le sache. Sans qu'ils ne pensent. Qu'on puisse vouloir le savoir. Je me prend. La tête dans les. Mains. Alors. Ce n'est pas sensé être. Un système mécanique. Qui créés des êtres vivants. Comme on l'apprend. Dans les livres. Mais les êtres vivants eux mêmes. Comme l'action réalisée. Avec cette grise. Les livres ne nous disent pas tout. Nous sommes. D'après eux. Fabriqués à l'aide d'ADN humain. Mit ensuite dans une cuve. Où nous grandirons. Une image est fourni. Des blocs repartis dans une salle immense. Comme des milliers de fœtus malheureux. Mais d'après l'ordinateur. "Les organes génitaux servent à la reproduction entre un mâle et une femelle. Ils ressentiront un désir qui ira jusqu'à l'orgasme où la semence de l'homme sera relâchée dans le vagin de la femme. Celle-ci portera le fœtus qui deviendra, jusqu'à la naissance, un humain." C'est à ça que sert la femme ? Et ce liquide. Ce désir. Qu'elle a eût. Qu'elle a ressenti. Je ne l'ai pas eu. Pourquoi ? Parce que c'est une grise ? Parce qu'elle est. Dite supérieur à nous ? Mais donc. Une femme peut-elle. Garder un enfant ? Il faut. Que je la retrouve. Que je lui demande ce qu'il se passe. Peut-elle accueillir la vie. Peuvent-elles accueillir. La vie. Pouvons-nous la. Donner. Je me recule sur le tabouret. Des vidéos. Explicatives dansent sur. Mes yeux et éclairent les autres. Bureaux derrière moi. Les autres devants. restent dans la pénombre. Dans laquelle je les ai laissés. Des images. Remplis. De gris. Faites pour les. Gris. Qui vivent. Mon poing. Coupe court à tous leurs. Ébats. S'abattant sur l'écran minuscule. Plus rien ne danse. Devant mes yeux. Mais je sens encore. Sa chaleur. Je la vois encore. Je les vois. Encore. Devant. Sur. Sous les bureaux. Dans les murs. Dans les débris de l'ordinateur. Copuler. Des formes. Fixés dans le gris. Métallique des éclats de l'écran. Je me passe. Une main sur les yeux. Chassant ces mauvaises. Visions. Les livres ont toujours dit que tout était pour le mieux. Les registres ont toujours vérifiés ces dires. "Une population plus heureuse, plus travailleuse, plus productive." Pour la faire courte. Mais ces immeubles entier de travailleurs acharnés. Bons à mourir quand les gris le veulent. Faisons-nous partie. De ce qu'ils appellent. La population. Ou sommes nous des personnes. Obligés à travailler pour cette population. Une résurrection. Peut-elle être. Imaginable. Pour ces "Putains"? "Esclaves"? "Bâtard"? Pour utiliser ces mots. Ses mots. Mots que j'ai. Compris après les avoir. Cherchés sur l'ordinateur. Qui nous représentent très bien. Est-on les seuls. Humains. Ici ? Ces autres. Immeubles. Sans lumière. Autour. Sont vides. Et eux. Au dehors. Ne sont-ils pas. Des. Nous aussi ? Le doute. S'installe. Je vérifie. Et prend en main. Un bout d'écran pour. Me l'enfoncer dans la. Peau. Le sang coule. De l'avant bras blessé. J'écarte les bords. Du bout de la lame. Rien de suspect. Ça doit être. Pareil pour tout ceux. En bas. Dans ce cas. Pour qu'un homme soit. Un homme. Et qu'une femme soit. Une femme. Je vais féconder. Toutes celles disponibles. En bas. Je descends. Les marches. Quatre-à-quatre. Manque de tomber. Plusieurs fois. Ouvre à la volée. La porte de la cave. Le bruit résonna. Longtemps. Dans le dortoir. Des milliers de fœtus naissant. Se réveillant. Petit à petit. Dérangés. Je cours jusqu'à. La femme. La plus proche. Écarte fort. Et loin le drap. Elle se révèle vivement. Je la rejette. La maintiens au sol. Mets nos sexes à l'air. La pénètre. Commence à. Copuler avec elle. Les gens à côté. Se sont relevés. Nous. M'observent avec étonnement. De leurs yeux fatigués. Je relâche ma semence en elle. Ça marche. Même sans orgasme. Fait le tour de la salle. Plongée dans la pénombre. De mon regard. Dévisageant l'amas. Qui s'est formé. Autour de nous. Les derniers. Dorment. Encore du moins. Les murmures s'intensifient. Je rejoins une autre. Fille à grands pas. Les autres. Ne feront rien. L'attrape par le bras. Détonation. Sa tête explose. Sa cervelle s'éparpille sur les autres. Sur moi. A l'autre bout du dortoir. Loin. Un revolver sors des ténèbres. Debout. Devant le distributeur. Une silhouette grise. Qui parait immense fait. Face à tout le monde. Faces à moitiés endormis. Un peu de peur. D'elle. Pour moi. Et eux. Ils sont heureux de voir. Qu'une Dominatrice est. Présente. Vision de renaissance. Seule la vision de la. Mort. Se présente à mes yeux. Vision horrifique. Le regard des autres est. Rivés sur cette grise répugnante. Ils se baissent lentement. Sans la quitter des yeux. Leurs genoux touchent le sol. Tous. En même temps. Et fait ressortir le doute. Des milliers prosternés. Une au sol. Morte et. Deux debout. Anciens partenaires. Les deux seuls qui ont. Vécus la finalité de la vie. Elle. En face glisse. Sa main dans sa poche. Elle en ressort une sorte de boîtier. Avec un bouton dessus. Son pouce s'abaisse dessus. Un détonateur. Un. Moment. Très court. S'écoule. Un déclic. Provient des nuques. De tout les gens dans la salle. Ils. Ont l'air. De se. Tordre. De gonfler. Leur corps explosent. Sauf moi. Et giclent sur les Murs. Les corps liquéfiés. Se collent au plafond. Se répandent sur le sol. Sur les couchettes. Sur moi. Sauf moi. Du sang. De la chair. Sur moi. En moi. Sauf elle. N'a pas dit. Un mot. Pourtant. "Putain" résonne. Dans la pièce. Tout ceci. S'est passé. Trop vite. Je n'ose à peine. Croire à tout ces morts. Au sol. Au plafond. Partout. Sur moi. Je me retourne. Fuis. Prends les escaliers. Rejoins le rez. De chaussée. Dehors ou dedans. Les ténèbres des. Escaliers me paraissent. Plus accueillantes. Monte au premier. Vite. Au deuxième. Ma main me brûlant. Des frottements. Au troisième. De la rambarde. Et ainsi. De suite. Je cours dans les escaliers. Vers mon réconfort. Dans le noir. Je trébuche. Vers ce que je connais. Souvent. Voulant retrouver. Ce qu'il n'y a. Plus. Ma sueur gouttant. Au vingt-septième. Se mélangeant à. La cervelle de cette femme. Aux sang de ces personnes. Je halète. Ma vue. Se floute. Mais je vois encore. Ces formes grises. Ses formes grises. Je ne fait plus de traces. Traces de mes pas. Avec le sang. Des autres. Seul la terreur me suit. Je trébuche. Je tombe. Dans les marches. M'écroule. Mes poumons me brûlent. Sur les marches. Je reprends ma. Respiration. Les yeux fermés. Mais. Putain. En fait. J'ai. Baisé. Avec un haut-le-cœur. Un putain. De corps. Automatisé. Un. Putain. De corps. Cybernétique. Un putain. D'androïde. J'en suis sûr. Je vomis. Rien. Un filet de bave seulement. Je repense à mon appendice. Si ce n'est pas nous. Ce sont. Eux. Elle. L'ordinateur. Disait que ça servait. Retrouve dans. Ma poche. Une dernière cigarette. À uriner. Un dernier briquet. La molette tourne. Plusieurs. Fois avant d'allumer. Si je n'urine pas. Le gaz. C'est que je suis véritablement vide. Inspire une. Deux. Trois bouffées. Ça me picote. La gorge. Les poumons. Le cerveau. Le cœur. Les escaliers change. Se transforme. En toboggan. Je glisse. Vers le haut. La pente. Est de plus en plus. Forte. Je ne vois pas le plafond. Mes habits disparaissent. Mon corps devient léger. Change. Ma Peau. Change. Plus aucuns poils. Plus aucune chair. Plus d'os. Plus de sang. Mes pieds. Disparaissent. Mes mains. Disparaissent. Mon corps disparaît. Une bouillie informe. Dégoulinant. Le long d'un toboggan. Tout comme les autres. Sur leur sol. Mon cœur. M'apparaît. Un cœur rose. Rouge. Vert. Bleu. Jaune. Violet. Gris. Je me réveille brusquement. Debout. A mes pieds. Est mon corps. En un seul morceau. Je suis dans le dortoir. Mon âme est sorti. De mon corps. Il n'y a plus les couchettes. Juste une machine rectangulaire. Noire qui semble. Nettoyer le sol. Je ne remarque pourtant rien au sol. Il doit. Y avoir quelque chose. Que je ne. Peux pas voir. Je remarque un. Revolver. Le revolver d'un Gris. Posé à côté de mon corps. Essaie de tendre mon bras. Il se tend. Un bras gris. Un bras gris. Stop. Mon mouvement s'arrête. Je baisse la tête. Un imperméable. Gris. Entrouvert. Dessous. Je suis nu. Nue. Deux seins gris. Orne ma poitrine. Des cicatrices noires. Serpentent. Sur ce corps. Gris. De femme. Que je reconnais. Je reconnais ce sexe. Changement terrifiant. Je tâte mon nouveau corps. Un corps aussi chaud. Que l'autre. Même texture. En tout points. Semblables. Sauf. Différent sexe. Différente couleur. Différent matériaux. Joint grâce à. Des soudures. Entres les différentes plaques. Minuscules fissures. Qui assemblent son corps. Je suis dans un corps de femme. Je suis dans un corps cybernétique. J'avais raison. Je lève sa main. La pose sur son crâne. Toujours. De cette même couleur. Fade. Lassante. Inhumaine. Ses cheveux lisses. Continuent sur. Le reste de la tête. Et couvrent un fil. Au niveau de la nuque. Comme accroché. À une prise. Le câble. Serpentent jusqu'à. Mon corps. Passe derrière. Ma tête. Comme branché. Je suis seul. Toute seule. Est-ce un rêve ? J'ai couru. Je suis tombé. J'ai fumé. Je me retrouve ici. Dans son putain de corps.
-C'était du sang.
C'est sa voix.
-Du sang qu'il nous est interdit de voir.
Dans ma tête.
-Parce que vous n'êtes pas humain ?
La fin de la phrase. S'étrangle dans ma. Sa gorge. Je n'ai plus ma voix.
-Tu ne l'étais pas vraiment.
-Fait de chair humaine."
J'ai sa voix.
-Cela importe ? Tu n'aurais jamais eu de vie.
-Parce que tu appelles ça vivre de mourir ?
Je l'ai crié. De sa voix forte.
-Ils le veulent et cela sert à les garder ignorants.
-En les tuants. Pourquoi ?
-Il le faut.
Je contemple. Le revolver.
-Et si je te tuait maintenant ?
Sa voix résonne. Dans le dortoir.
-Ma conscience-programme n'est pas stockée dans ce corps.
-Mais ton cerveau si ?
Nos voix se. Mélangent.
-Il me permet juste de réfléchir et d'agir, ce corps me sert à faire mon travail.
-Et d'assouvir tes pulsions ?
-Non. Je ne crois pas que c'était ça.
La machine noire. A disparu.
-Pourquoi m'as tu fait ça ?
-Ça aurait très bien pu être quelqu'un d'autre.
-Non. Je ne suis pas les autres. Je n'étais pas subjugué par toi comme les autres. Les autres se seraient prosternés, auraient confiés leurs vies et leurs morts entre tes mains. Ils t'auraient adorés.
-A cause du conditionnement que vous recevez lors de votre gestation. Pour toi ça doit être un problème au niveau du Centre.
J'allais demander. De véritables réponses. À ses réponses. Quand de multiples. rectangles. S'ouvrirent devant. Ses yeux.
[Les humains sont modifiés pour ne plus ressentir aucune émotion]
[Aucun sentiment]
[Ni colère]
[Ni tristesse]
[Ni goût]
[Ni caractère]
[Ni doute]
[Ni volonté]
[Une adoration constante pour les Gris et la mort]
[Ils voudront toujours renaître]
Je pense. A voix haute.
-Mais ce Centre ils peuvent très bien m'avoir modifié exprès. Pour voir ce qui allait se passer. Et ils t'ont programmée pour faire ce qu'ils voulaient que tu fasses. Tout était déjà prévu. Tu étais prévue. J'étais prévu.
Je renchéris.
-Tu disais que je ne comprenais rien. Mais tu as l'air aussi perdu que moi. Tu ne sais pas pourquoi tu ne vois pas le sang. Tu ne sais pas pourquoi tu as fait ça. Tu n'as pas vraiment répondu à mes questions.
Silence. Me retourne. Face à au distributeur. Je tends ma main. En commande un. Un briquet aussi.
Cela ne te fera plus aucun effet. Murmure-t-elle. La salle reste plongée. Dans le silence.
Les prends. L'allume. Le glisse. Entre ses lèvres. Inspire. Le bout rougit et se consume. Tombe au sol. Souffle. Une fumée. Inhumaine. Ça ne me fait rien. M'abaisse. Introduit la cigarette. Dans la bouche du corps. Inerte. La coince. Entre ses lèvres. Un peu de cendre. Tombe. Dans ma bouche. Passe une main dans. Ses cheveux. Soulève ses cheveux. Débranche. Le fil. Un message s'affiche. Rapidement. Au devant de. Ses pupilles. [Désynchronisation] Je disparaît de ce corps. Comme lorsqu'on prend. Un toboggan qui descend. Mais cette fois. Sans se liquéfier. Je me réveille. Je ramène ma main. Les yeux ouverts. À mon visage. Allongé. Je tire. Sur la cigarette. Je suis dans mon corps. Une fumée. Inhumaine. S'échappe. Mon corps. Humain. Face à elle. Son imperméable. Gris. Sa tête. Grise. Ses seins gris. Son revolver. Ses trous.
-Toi tu ne renaîtra pas.
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Héritage Humanoïde
Ciencia FicciónK. Des milliers d'humains. Travaillant dans des immenses immeubles. Ne montrent plus. Aucun signe de vie. L. Béton armé les regarde naître et s'éveiller et ne voit toujours pas de vie dans ces journées brûlantes. M. Tu vas observer le décès des hu...