Le Condamné À Mort

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Un échafaud sanglant

Au fond de la cours blanche

Le couperet tranchant

Aiguisé comme une lance

La pâle lueur du jour

Qui tranche la nuit noire

La peur qui nous entoure

Enlève tout espoir

Un homme est attaché

Au fond de sa cellule

Ses mains droites et figées

Prennent la dernière pillule

Il ferme ses yeux rouges,

Contemple son chagrin

Ses lèvres pâles bougent

Mais son supplice est vain.

Hoquetant sur la pierre

Des spasmes le parcourent

Un flot brûle sa chaire

Mais la vie suit son cours.

Ses cris, ses pleurs, sa peine

Déversés sur cett' grève

La folie prend les reines

De cette homme qui crève

La peur consume son être

Ses sanglots déchirants

Racle son cœur en miette

Qui déverse son sang

Sur ce sol pavé.

Soudain la porte s'ouvre

L'homme cri apeuré

Ses yeux, on lui recouvre

Sa bouche est bâillonnée

On le pousse vers la cours

Là où la mort l'attend

Pas de bref discours

Le peuple est impatient.

Un cigare est offert,

Maigre consolation

Contre ce sort d'enfer:

Le prix d'une rébellion

Pour sortir des misères

Un peuple à l'abandon

Qui regarde tout fière

Ce spectacle sans nom

Pour l'homme qui naguère

Les sauvait par millions.

L'échafaud scintillant

Éclairé du soleil

Efface un homme criant

Sous une pluie vermeille

Le billot tranche au cou

La tête roule au sol

Il est mort sous le joug

D'une justice folle.

Et au cœur d'une geôle

Un homme attend potence

Se verse un verre d'alcool

En priant pour sa chance

Mais l'homme est condamné

Et son cou se tranch'ra

Mais l'homme est condamné

Car nul n'ignore la loi

Recueil de poésie diverses Où les histoires vivent. Découvrez maintenant