Une fois arriver, je n'en crus pas mes yeux. Mais ce que je vis m'ému et me réjouit en même temps. Nous découvrîmes une meute plus nombreuse qu'avant, mais c'est surtout le nombre d'adultes qui avait nettement augmenter. Les petits quand a eu semblaient plus fort et plus vigoureux qu'avant. M'arrachant à ma rêverie, mon père m'indiqua une portée de nouveau-né. Ils étaient tous blanc, le même blanc que celui de mon loup. Les larmes me virent aux yeux : c'était les premiers louveteaux de mon ami que je voyais. Soudain je me sentis observer et me retournant, j'étais face à face avec un majestueux loup, le mâle alpha à en juger par sa carrure et sa position. Mais il ne s'agissait pas de n'importe quel loup. Il était blanc d'un blanc immaculé plus blanc que la neige.
Je n'en revins pas, le moment même : mon loup que j'avais quitté, mourant, était là devant moi, me toisant de toute sa hauteur. Dans ces yeux d'abord, une lueur de méfiance, puis petit à petit, elle fut remplacée par une étincelle de joie. Il m'avait reconnu. Bondissant de son perchoir, il atterrit en douceur à côté de moi, puis tournant sa tête, il me fit face. Le sol étant inégal à cet endroit, sa tête se retrouva a auteur de la mienne.
Un frisson de joie me parcouru, mais je restais immobile, de peur de l'effrayer. Je refoulais toutes mes envies de la caresser, de toucher sa fourrure, immaculé. Ce fus lui qui brisa la distance qui nous séparait ; il s'approcha et vint mettre sa tête contre mon torse. Mes bras remontèrent et enlacèrent son encolure. Je plongeais ma tête dans l'épaisse fourrure de son collier. De nombreuse odeurs envahir mon nez : l'odeur de la forêt, du loup sauvage, de la vie. Nous restâmes de longues minutes, puis lentement nous, nous écartâmes l'un de l'autre. Tous semblaient s'être arrêté autour de nous, le temps et les oiseaux ne bougeais plus.
Puis je remarquai que mon père, nous observait. Dans ses yeux, une lueur de fierté et d'apaisement. Il me confia plus tard, qu'au moment où il avait vu le loup bondir vers moi, son cœur s'était arrêté. Mais lorsqu'il m'a vu prendre mon loup dans mes bras, il était très impressionné, car aucun homme jusqu'à présent n'avait été capable de toucher un animal de cette espèce, en pleine capacité de ses moyens.
Nous quittâmes mon loup et sa meute, non sans un déchirement au cœur. Sur le chemin du retour, je ressentais encore sa présence contre mon abdomen.
Une fois rentrer à la maison mon paternel et moi discutâmes : il me dit que quoi que je fasse, l'esprit de mon loup me suivrai et veillerai sur moi, à la manière d'un ange gardien.