Introduction

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Mes yeux noyés de larmes, je contemple le ciel étoilé et une légère brise me caresse doucement. Mon esprit se laisse emporter face à ce ciel d'une étendue infinie et je me laisse bercer par le doux son de l'automne.

9 mois auparavant.
Emma

Un esprit vide, un corps aux apparences négligées, le regard perdu, un dimanche gris. Intérieurement, j'ai l'impression que quelque chose s'est brisé, une impression que rien ne sera jamais pareil à partir de maintenant. Je ferme les yeux et je pleure en silence, des larmes coulent mais aucun son ne sort. Je suis peut-être vraiment à bout. Je me souviens ensuite que demain je dois aller au lycée « Ah c'est vrai, le monde continu de tourner... », bizarrement, cela ne me fait ni chaud ni froid, je ne suis pas enchantée mais je me dis qu'il y a pire, que je me dois d'y aller. J'essaye de m'endormir, en pensant que rien n'est fini, que tout ira bien, que je ne pleurerais plus et qu'un jour ce vide intérieur s'envolera peut-être.

Je me réveille en ce lundi matin avec un visage fatigué et une mine assez pittoresque. Je ne fais même pas attention à mon reflet dans la glace malgré que celui-ci décrit parfaitement la nuit que je viens de passer, soit une nuit triste mais douce, qui m'a accueillie les bras grands ouverts et m'a bercé afin que le sommeil remplace cette peine rien qu'un instant.

Le bus de 7h53 est toujours à l'heure et ceci est bien l'un des seuls plaisirs que j'ai dès le matin. Une silhouette arrive au loin, elle se rapproche rapidement et lorsque je monte dans le bus je m'aperçois qu'il s'agit d'Hannah qui est encore une fois en retard. À bout de souffle, elle me dit bonjour et s'assied à côté de moi. Elle fait partie de ces gens que l'on qualifie « d'ange », car en effet, elle y ressemble vraiment, rares sont les fois où j'ai pu rencontrer des gens aussi doux, gentils et attentionnés qu'elle. Quand je la salue, elle remarque très rapidement que quelque chose ne va pas. Elle me déchiffre tellement facilement depuis le temps.
- Emma il s'est passé quelque chose ?
- Ça se voit tant que ça ?
- Pas qu'un peu même, tu as les yeux tout bouffis et cernés.
- Merde, le correcteur c'est vraiment de l'arnaque, ça camoufle rien.
- Racontes Em'.
Je la regarde droit dans les yeux, je souris faiblement et les larmes montent :
- C'est fini Hannah. On s'est séparé hier soir.
Son visage se décompose, je vois bien qu'elle a de la peine pour moi, elle me prend dans ses bras et décide de ne pas parler. Je l'enlace à mon tour et une larme ruisselle sur ma joue, lentement, comme si elle prenait tout son temps avant de s'effacer.

Arrivée au lycée, je dis bonjour a tout le monde, j'essaye de faire bonne figure même si c'est un peu dur mais je ne veux pas penser à hier soir. En cours, Thibault m'appelle et lorsque je me retourne il me demande mes lunettes, déconcertée, je les lui donne, il se met face au mur et se retourne d'un coup. Muni d'un stylo ainsi que d'une écharpe et de mes lunettes, avec une petite trace de stylo sur le front, il joue a Harry Potter. Il récite un sort et bouge son stylo en guise de baguette, j'éclate de rire, je le prends en vidéo et je la poste à la vue de tous, avec bien sûr son autorisation. En sortant de notre cours, je me sens mieux, je ne pense qu'à mes amis et aux bons moments que je passe. C'est l'heure de notre pause, je sors mon téléphone, je vois un nombre impressionnant de notifications et là, mon sang ne fait qu'un tour. Lui? Pourquoi m'envoie-t-il des messages? J'ouvre et bordel, la haine remplace ce vide intérieur.
« On vient à peine de se quitter et toi tu postes des garçons sur tes réseaux sociaux? Tu penses pas au mal que ça me fait? Tu n'es qu'une gamine qui veut me faire souffrir. Tu sais quoi, retournes avec tes beaux gosses. Vas te faire foutre. »
Inutile de dire que ceci ruine définitivement ma journée. Je décide de répondre.
« Tu t'es connecté sur mes comptes? Tu n'es pas censé pouvoir voir ce que je poste vu que tu m'as bloqué. Si c'est le cas tu n'as aucun droit de t'immiscer ainsi dans ma vie. Comme tu l'as dis, nous ne sommes plus ensemble, tu l'as décidé. Je fais ce qui me chante, tu n'as pas ton mot à dire. Florian, ne m'insultes plus jamais, tu m'entends? Maintenant fous moi la paix, tu as décidé que c'était fini pour une histoire ridicule, qu'il en soit ainsi. »

Le reste de la journée s'est passée normalement. Je suis sur le chemin pour rentrer chez moi, ma colère s'est un peu apaisée. Je m'allonge sur mon lit, je suis fatiguée. Je ne suis plus triste, mais énervée par cette espèce d'enflure. La personne que j'ai le plus aimé dans ma vie devient celle que je hais le plus aujourd'hui. Il est la première personne dont je suis tombée follement amoureuse, je ne voyais que lui, malheureusement, la distance qui nous a séparé entre temps nous a détruit. Un peu ridicule de se sentir anéantie lorsque votre copain vous quitte, malheureusement c'est ce que je ressens. Ma plus belle relation est celle que j'ai eu à ses côtés, des souvenirs inoubliables et irremplaçables. Nous avons traversé tellement de choses en une année, des moments durs ainsi que des moments de pures bonheur. Je dirais que c'était la personne avec qui je voulais finir ma vie. Quelle idiote, ceci n'existe que dans les films, rencontrer la personne de ses rêves au lycée puis finir à ses côtés jusqu'à la fin.

La tombée de la nuit arrive lentement, laissant voir un dégradé de couleurs magnifique. Avec un esprit agité et des questions plein la tête, le sommeil ne viendra pas me voir ce soir, du moins pas de suite.

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