Le Parfum d'Aphronisée, suite 2

33 3 22
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Que s'était-il passé ?

Je sortis du brouillard. La seule chose dont je me rappelais clairement, c'était la vision de Maeldan, allongé puis debout devant moi, totalement nu. Et celle de mon corps, lui aussi dénudé, m'apparut. Ecarlate de honte, je détournai vite les yeux de cette silhouette masculine qui faisait encore trembler et picoter ma chair et j'attrapai en vitesse ma combinaison pour me rhabiller.

Qu'est-ce qui nous a pris ? pestai-je intérieurement.

Je n'en savais rien. En entrant dans le jardin, j'avais les esprits clairs. Et quelques minutes après... plus rien. Comme si mon corps avait été séparé de mon âme, de ma conscience pendant quelques instants. Comme si mon corps avait pris le contrôle de mon être.

J'enfilai mes sous-vêtements et ma combinaison par les pieds. Un oiseau noir se posa non loin de moi, sur l'une des branches basses du cyprès le plus proche et nous observa, intrigué. Du coin de l'œil, je vis Maeldan balayer les fleurs qui couvraient partiellement son corps et ses cheveux. Et tout à coup, je le vis se raidir. Et jurer.

Curieuse, je me tournai vers lui. Heureusement, le jeune homme avait déjà enfilé son caleçon et avait plaqué sa combinaison contre lui le temps de la revêtir, de telle façon que sa nudité était en grande partie cachée par le tissu. Tant mieux, pensai-je. Inutile de prolonger le malaise. Le fils de Pyrolaïs était en train d'examiner son avant-bras. Couverte partiellement par ma combinaison à demi enfilée, je m'approchai de lui. Il leva la tête, et parut lui aussi soulagé de me voir habillée. Mais lorsque je fus un peu plus près, je compris avant qu'il n'ouvre la bouche que quelque chose n'allait pas.

Sa pommette, la ligne marquée de sa mâchoire étaient couvertes de perles de sang. Et son avant-bras... son avant-bras était barré sur toute la longueur d'une balafre rougie et sanguinolente. Ses hanches et son dos étaient également maculés d'égratignures.

« Qu'est-ce que c'est que..., commençai-je. »

Maeldan ne me répondit pas, mais ses yeux se fixèrent sur mon visage et s'assombrirent. Alors que j'allais le questionner, il s'approcha.

« Je peux ? », me demanda-t-il.

J'acquiesçai sans trop comprendre de quoi il voulait parler.

Alors, d'une main hésitante, il caressa et tâta le coin de mes lèvres, ma gorge. Instinctivement, je me reculai pour échapper à ce que je croyais être une nouvelle pulsion sensuelle. Il releva les mains en signe d'apaisement et je lâchai un hoquet de surprise.

Les doigts qui avaient touché mon visage étaient tâchés de sang.

Cette vision me pétrifia. Et le regard de Maeldan était aussi horrifié que le mien. Il tendit de nouveau la main et je le laissai faire, tremblante d'appréhension. Un nouvel oiseau noir se posa à quelques mètres de nous. Ses doigts glissèrent jusqu'à mes clavicules et la base de mon cou. Je tressaillis au contact et le jeune homme retira vite sa main. Une nouvelle couche de sang frais et sombre maculait sa paume.

Céleste Solane, Le Parfum d'AphroniséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant