Nouvelles - Écho des mondes

D'Ambre et de Cendres

Bonjour,

Pour inaugurer ce nouveau recueil de Nouvelles, je vous offre un petit récit plutôt Fantastique. Le sujet s'attache à l'univers des Dragons.  Comme je suis débutante en ce sujet, si je fais des erreurs dans ce domaine, veuillez m'en prévenir.  Cependant sachez que je suis friande de ces créatures !

Je vous souhaite donc une bonne lecture. :)

Gaïa;)

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Sur Anguir, lors du croisement des deux soleils dans le ciel, le jour le plus long se produit :  le Lingboït .  Dans ce monde où règne encore la magie et ses merveilles, ce jour représente l'occasion pour des humains d'entrer dans la légende : celle des Dragonniers.

Car loin, au creux de la Montagne Bleue, ce fameux grand volcan réputé pour ses conditions rudes et sauvages, existe la communauté des Dragons dans laquelle se regroupent toutes les espèces connues et méconnues.  S'y rendre est un périple en soi, le risque d'y perdre la vie est grand et seuls les guerriers les plus valeureux et les plus forts atteignent et survivent à ce lieu mythique.

Mais en ce Lingboït, un fabuleux dragon désabusé, observe son nid et s'interroge sur la nature de son espèce et du destin qu'on leur accorde.

Et si l'on pouvait choisir de ne pas se plier aux coutumes ?  Et si l'accès à un destin ne dépendait pas uniquement de nos gènes, mais de la force de nos convictions ?  Et quelle est la place de l'attirance dans nos choix ?  Ne serait-ce pas là la plus grande magie du monde ?

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Les premiers rayons de soleil percent la brume de soufre qui est constamment au-dessus de nous.  J'ouvre mollement mes paupières puis les referme de lassitude, désirant poursuivre mon sommeil.  Mes oreilles se retrouvent cependant assaillies de cris et grognements d'anticipation qui fusent de l'entourage de mon alcôve.  Conjugués avec les rayons solaires, qui éclairent mon antre avec cet angle si singulier, mon esprit revient à la réalité et je pousse un soupir guttural : encore ce jour !

Oui, c'est le Lingboït, le croisement des deux soleils.  Encore une fois.

Tous mes congénères sont surexcités en ce petit matin brumeux qui camoufle nos deux astres.  Tous, sauf moi.

En effet, voilà longtemps que j'ai cessé de m'enthousiasmer pour ce jour si long qui revient une fois aux deux ans : celui d'où viendra la lumière du Lien de feu qui unira les élus.  Oui, longtemps.  Plus d'une décennie en fait.

Avec un soupir énervé, je me replace en boule en tournant mon dos luisant strié de noir en un geste hautain.  En fouettant l'air, ma longue queue, hérissée de pics cornés aux reflets bleutés, s'enroule à nouveau autour de mon corps.  L'aileron iridescent qui en coiffe l'extrémité se place sur mes yeux.  Je tente de reprendre la suite de mes songes.  Je suis bien décidé à profiter de la chaleur de mon alcôve encore un peu.

Oublier ce jour que je suis venu à exécrer.

Mais les cris de mes compagnons, pour la plupart plus jeunes et fringants, transpercent mes tympans hypersensibles.  L'agitation qui m'entoure me force à chercher une position différente.  Je m'agite et tente de faire fi de la fébrilité qui s'empare graduellement de l'ensemble du nid du volcan de la Montagne Bleue.

Bien que nous vivions tous plusieurs centaines d'années, je suis reconnu dans le nid.  J'exige et j'impose le respect :  un vrai Mystéryx sombre !   Sombre de par mes écailles lisses qui sont proche d'un brun-noir et qui, miroitantes, se pigmentent de couleurs diaphanes selon mes humeurs.  Mais sombre aussi de mon caractère, dont je suis quand même assez fier.  Quelque peu énervé, j'ai donc actuellement des nervures d'un rouge flamboyant du haut de ma crête jusqu'aux piques de ma queue.  Je suis imposant et fort !  On ne peut pas m'en montrer !  Imparable, je dirais.  De mes yeux d'ambre, je vois au-delà des brouillards et des brumes.  Grâce à mes ailes, je peux aller au-dessus des nuages ou au ras du sol, plus vite que n'importe lequel d'entre nous.  Pour me défendre, outre la force de mes griffes et la vitesse de mes ailes, j'ai la capacité de cracher un feu bleu ou encore, d'un soupir,  insuffler des brumes de venin.  Non, je ne suis pas n'importe quel dragon !   Je ressens  un certain orgueil de ne m'être jamais soumis à un Lien avec un humain.