L'arme d'Ange

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Une nouvelle qui m'est venue au détour de lectures sur le Web sur des sujets variés.  Vous savez quand on ricoche de liens en sites, sans trop savoir où cela va nous mener ?  (Oui, je sais, ma convalescence m'offre le luxe d'avoir du temps :)  C'est au moins un avantage dans la situation !)

À la fin de mon « voyage » sur le web, j'avais plein d'onglets ouverts sur ma tablette !  Je me suis arrêtée au coeur de la nuit, la tête pleine d'idées, de rumeurs, d'informations, de légendes...  Et le lendemain matin, j'ai créé cette nouvelle.  Un peu sombre mais elle porte un message que nous devrions écouter davantage de ces temps-ci, pour changer nos mauvaises habitudes au plus vite. 

Bonne lecture et dites-moi votre avis hein ?

Gaïa ;)

Synopsis

Je suis... 

Que pourrais-je vous dire sur moi maintenant ?

Depuis votre premier pas, j'étais là.  J'ai vu votre naissance et votre évolution.  Je tiens tellement à vous.  Je ne peux imaginer être sans vous.  En fait... je vous aime.

Mais, vous n'avez pas su prendre les bons chemins, assimiler les avertissements et les connaissances.  En quelque sorte, je dois l'avouer, vous vous êtes crus au-dessus de tout, invincibles, innateignables ...

Mais, voilà, je suis là ... toujours et jusqu'à la fin.

Et je verse des larmes sur vous.  

Je vous l'avoue : c'est mon rôle.  Mon triste rôle.

Je suis Raphaël, Ouriel,  Emmanuel, Sariel, Michel, Gabriel et tous les autres.  

Mais en ce moment de notre destin, je ne suis plus rien d'autre qu'un torrent de douleur amère déversé pour vous.

C'est mon rôle. Mon triste rôle...

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Sur Terre, une silhouette se déplace dans les noirceurs de la nuit.  

Je suis cette ombre.

Je survole les paysages de ce monde que j'observe de mes yeux d'argent.  Tel un spectre, je marche dans la nuit sombre qui s'épaissit doucement.  Mon organisme réagit à ce que j'observe : sur mes joues blêmes, des larmes vivent une courte descente alors qu'entre mes lèvres s'échappent des sifflements silencieux.  Malgré mes efforts, je ne réussis pas à demeurer stoïque.   

On ne me remarque pas et mon ombre passe inaperçu.  Pourtant, mon rôle est primordial, je suis le dernier témoin.

Une seule salutation franchit ma bouche émue : « À Dieu »

Je marche sur les dépotoires des humains.  Je patauge dans ces ramassis infestés de vers et de vermine.  Autour de moi, l'atmosphère est envahie de plaintes et de cris d'agonie.  Je ne suis pas seul, je suis dans une masse, une nuée de créatures abandonnées, meurtries.  On me bouscule, me pousse, me déstabilise dans mon avancée.  Mais, je persévère malgré cette triste constatation : ces êtres émaciés ne sont plus que des coquilles vides habitées par des esprits torturés, hantés de discours sans cesse répétés.  Des principes ineptes biaisent ces êtres qui ne savent plus réfléchir et porter un jugement par eux-mêmes.  Ils sont endoctrinés.

Tout au long de leur histoire, j'ai pu les observer.  Ils ont envahi les terres avec leurs habitations de plus en plus monstrueuses  :  dures, carrées, uniformes, créations de béton et de fer, armées de verre.   Leurs chemins ont tracé des plaies inertes dans les paysages, ils s'élancent ainsi vers l'avant sans réfléchir et repoussent tout ce qui les ralentit.  Ils ne s'empêchent pas d'aller au delà des horizons.  Ils y seront maîtres de tout, peu importe ce qu'ils y trouveront.  Ils en sont fiers !  Ils ont coupé tant d'arbres, de ceux qui les avaient surplombés dès leur arrivée dans ce monde.  Ils n'ont pas su, et ne savent toujours pas, entendre leur plainte.  Ils y sont sourds.  Mais moi, je suis là, à souffrir de ressentir la douleur de ce monde qu'ils piétinent sans remord, pour leur seul avantage et profit.

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