Chapitre 20 : Paternité

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Tony serre l'adolescent dans ses bras, il franchit la porte de sa chambre alors que Peter gémit tout bas, il semble un instant revenir à lui mais ce n'est qu'illusion, le jeune homme est fiévreux et épuisé, proche du néant.

-"FRIDAY! Lumière de chevet." Il ne veut pas agresser les yeux de Peter avec une clarté trop vive, les lampes de lecture feront amplement l'affaire.

L'homme pose le jeune héros blessé sur son lit et court dans sa salle de bain, il faut soigner et faire un pansement autour de ce bras. Il trouve tout ce dont il a besoin dans le placard sous le lavabo, dans une boîte en plastique avec une croix rouge. Il se souvient s'être moqué de Pepper quand elle avait glissé cette trousse de premier secoure dans le meuble sous vasque, stipulant à sa chère et tendre qu'ils avaient tout ce qu'il fallait à la baie médicale, ce à quoi elle avait répondu, tu me remercieras un jour, tu verras! 

-"Il faudra que je la remercie!" Souffle-t-il à lui-même alors qu'il se précipite vers son lit et le jeune homme. 

Allongé ainsi sur le gigantesque lit, Peter paraît encore plus maigre, plus fragile, plus mal en points et sur le point de... mourir ... Tony ne préfère pas y penser, il secoue la tête et s'active pour soigner ce bras. Avec énormément de tendresse et de délicatesse, il retire le vêtement que Peter a enroulé autour de la blessure, une fois son bras à nu, l'Avengers découvre avec horreur que l'adolescent n'en est pas à sa première coupure, il avait pourtant arrêté de se scarifier après l'histoire de l'incendie. Mais à cause de son manque d'attention, le milliardaire ne l'a pas vu et n'a rien fait, il s'en veut mais c'est trop tard, le mal est fait.

L'avant-bras de Peter est enflé, sanglant, il y a des plaies plus anciennes qui cicatrisent, mais elles sont boursouflées, la peau autour de celles-ci est rose, d'autres sont infectées et ont du mal à guérir. La plus ressente, la même qui a fait que le jeune homme a appelé son intelligence artificielle est bien plus grande, plus profonde, située juste avant la pliure de l'intérieur du coude. Elle saigne encore, un filet coule non stop et Tony est obligé de laisser une gaze stérile dessus alors qu'il en imbibe une autre de désinfectant, il ne sait pas si ça va faire mal ou pas, il ne sait pas même si Peter va réagir. Le milliardaire retire le coton tissé et s'empresse de désinfecter la coupure, l'antiseptique sent fort et apparemment, l'odeur et la sensation de piqûre réveillent Peter, il remue et se plaint, ses yeux s'ouvrent mais tout juste dans un fin ruban. Ses yeux noisette si vifs et rieurs il y a tout juste un an sont flous et fiévreux, ils ont perdu leur éclat.

-"Pete?" Interroge le milliardaire. "Allez gamin, réagit, ne t'endors pas." Demande l'homme alors qu'il continue ses soins. Il a déjà désinfecté les blessures et passé une pommade cicatrisante, maintenant il entoure l'avant-bras de Peter avec une bande et enroule ensuite une seconde bande mais étanche cette fois, puis il s'occupe de l'autre bras de Peter, il y a tout autant de blessures mais elles sont moins profondes, des coupures sont aussi présentes sur ses doigts, c'est dans cette main qu'il tenait le bout de verre qu'il a utilisé pour se mutiler. C'est ce que Tony en déduit. Toujours avec la même douceur, une douceur qu'il ne  soupçonnait même pas détenir, il réitère son geste et nettoie les plaies. Encore une bande et les deux bras du jeune héros sont pansés.

Peter durant tout ce temps, ne cesse de gémir, sa respiration est tendue et laborieuse, sa fièvre a augmenté signe que son organisme lutte contre une affection, son front est brûlant mais son corps est trop faible pour supporter tout ça, il réagi trop durement à la chaleur. En sueur, couvert de son propre sang, sale et au bord du coma, le génie doit faire quelque chose, il ne peut tout simplement pas laisser le jeune homme ainsi.

Alors sans plus de cérémonie, il laisse Peter sur le lit et retourne dans sa salle de bain, active le pommeau suspendu de sa douche, règle l'eau à la température souhaitée et rejoint le jeune homme toujours à demi-conscient dans sa chambre. Une fois encore, il porte Peter dans ses bras et file vers la salle de bain, sans même se préoccuper de sa tenue, des vêtements du jeune héros ou encore de la situation, le milliardaire n'hésite pas plus, il rentre avec son enfant dans les bras sous le jet tiède, pour faire baisser sa fièvre, le laver, le réveiller et ainsi éviter qu'il sombre dans l'inconscience. Leurs vêtements s'imbibent immédiatement d'eau, leurs cheveux collent sur leurs fronts, ça doit faire quelque chose à Peter car très vite, il réagit et se débat. Tony est obligé de se reculer contre le mur du fond pour trouver son équilibre, il serre fort le jeune homme dans ses bras et fait ce qu'il peut pour que Peter ne glisse pas mais c'est difficile, il lâche sans vraiment le vouloir les jambes du jeune héros mais retient tout le haut de son corps sous ses bras et plaque le dos de son fils adoptif contre son torse, il serre assez fort pour ne pas le laisser tomber et ne pas glisser.

Peter crie et se bat contre l'eau qui refroidit son corps, il s'agite et lutte contre les bras de son tuteur. Peter n'a pas la force nécessaire mais il fait tout ce qu'il peut, pas tout à fait réveillé et choqué, encore mal mené par tout ce qui s'est passé, il baisse les armes et son esprit se brise. Il hurle et pleure, il crie tout son désespoir.

-"ARRÊTEZ ! ARRÊTEZ !" Sa voix remplie de détresse brise le cœur du milliardaire. "Je vous en supplie." Pleure-t-il. "Je t'en supplie Tony." Chuchote-t-il, ses mains s'accrochant aux bras de son tuteur qui le maintient toujours. "Je t'en supplie... fais que ça s'arrête, fais que ça s'arrête." Tony comprend que Peter ne parle pas de l'eau mais bel et bien de la douleur et du chagrin qu'il ressent, de ce gouffre qui l'engloutit chaque jour un peu plus.

-"Je suis désolé Peter, je ne le peux pas, je ne peux rien faire." Tony est réellement désolé. Il aurait aimé pouvoir faire plus. 

Les larmes se mélangent à l'eau et le corps de Peter commence à trembler, Tony est anéanti par cette souffrance qu'il voit et qu'il ressent à travers les pleurs et les supplications de Peter, de son fils.

Toujours avec cette même douceur, le milliardaire retourne le jeune homme et le serre dans ses bras, dans une étreinte qu'il voudrait qu'elle puisse aspirer tout le mal et toute la douleur que ressent Peter. Malheureusement il faut mettre fin à ce moment, en effet, il fait froid et les deux homme grelottent fortement et le jeune homme doit se reposer. Peter n'est pas capable de se tenir debout et encore moins de marché seul, il est trop faible, trop anéanti et blessé, Tony le soutient sur le côté, son bras autour de la taille du gamin.

Ils sont trempés et il doit encore changer le plus jeune. Il attrape des serviettes au passage, en jette une sur le lit, il y assoie le jeune homme, et l'enroule autour d'une deuxième. L'homme en pose une sur ses propres épaules.

-"Peter?" Demande Tony accroupie devant lui une main posée sur sa joue. "Hey tu m'entends mon pote?" Il doit garder le gamin éveillé et faire en sorte qu'il se change. Une fois sec et habillé, il pourra le couché.

-"Hum!" Le plus jeune est bien incapable de parler. 

Tony se lève et surveillant du coin de l'œil le gamin, ramasse dans son dressing deux pantalons de sport confortable et deux tee-shirts.

Une fois changer tous les deux,  Tony sèche les cheveux de Peter et l'aide à se coucher sur le lit king size et surveille ses bandages, il retire les couches étanches, recouvre le gamin de ses couvertures. Il passe une main dans les cheveux du jeune homme et en profite pour vérifier sa température. Tout semble rentrer dans l'ordre. La fièvre est bien moins forte quoique encore présente et Peter s'endort déjà,  positionné sur le côté, son bras valide enroulé autour du gros coussin.

-"FRIDAY ? Peut-il dormir ?"

-"Oui patron, son état s'est stabilisé. Je vous recommande tout de même de me faire vérifier ses constantes toutes les deux heures."

-"Bien ! Merci FRIDAY, je ne comptais pas dormir de toute façon."

Tony qui jusque-là était accroupi face à Peter, se lève et rejoint l'autre côté du lit, il relève son oreiller, prend son StarkPad et s'installe, assis aux côtés de son fils adoptif. Bien entendu il sait que la route sera longue avant que Peter redevienne celui qu'il était mais Tony est plus que prêt à aider, soutenir et porter Peter et à le pousser de l'avant. 

-"FRIDAY?" Demande le milliardaire à voix basse.

-"Oui patron." Répond l'intelligence artificielle le volume très bas.

-"Augmente un peu le chauffage et baisse la lumière de Peter au maximum s'il te plaît" 

-"Tout de suite patron" 

Tony soupir alors que la respiration de Peter raisonne comme une douce mélodie à ses oreilles. Il lance un appel vidéo sur son StarkPad et moins de dix secondes plus tard, Pepper face à son génie d'époux par écran interposé apparaît, il fait encore jour là où elle se trouve. 

-"Merci." Souffle le milliardaire alors que sa femme fronce les sourcils.

-"De quoi?" Interroge-t-elle à voix haute. Mais immédiatement Tony met son index sur ses lèvres.

-"Chut!" Dit-il.  "Je ne suis pas seul." Sourit-il sous le choc de son épouse. Et alors il tourne l'écran vers Peter afin que la PDG de Stark Industrie puisse découvrir qui dort dans le même lit que Tony. "Je t'expliquerais tout quand tu rentreras." Tony prend une longue respiration. "Tu me manques." Finit-il par avouer.

-"Toi aussi." 

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