Loving you under the snow

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Harry

J'adore l'hiver. Pour tout un tas de raisons. La première, c'est que c'est un bon prétexte pour rester bien au chaud sous la couette, à regarder des films avec une boisson chaude quand le temps ne permet pas de sortir dehors.

La deuxième - et la meilleure pour moi - c'est la neige. J'adore la neige. Sa pureté, sa blancheur qui la rend à la fois si éclatante, mais en même temps tellement glaciale. C'est quelque chose d'à la fois insaisissable, mais que l'on peut pourtant toucher au risque de se geler les mains. Elle peut s'étaler sur seulement quelques mètres, et disparaître au bout de quelques heures... ou bien elle tombe, inlassablement, jusqu'à former une couche extrêmement épaisse et compacte, qui restera ancrée sur le sol pendant des jours, voire même des semaines. Puis, lorsque le soleil réapparaît, que le printemps arrive enfin, elle disparaît. Sans laisser aucune trace de son passage. Elle fond, et attend l'hiver prochain pour réapparaître, pour laisser le froid et les flocons remplacer les feuilles jaunes et orangées de l'automne.

Là où je vis, j'ai la chance d'avoir de la neige assez souvent. L'avantage de la montagne. J'ai de la neige environ 5 mois dans l'année (4 mois minimum). Le désavantage, c'est pour descendre en ville. Je ne vois pas ma famille aussi souvent que je le voudrais pendant cette période.

Ma mère et moi sommes très proches, et depuis que Gemma - ma grande soeur - est partie faire ses études à New York, j'essaye de descendre la voir le plus souvent possible. Depuis la mort de mon père, ma mère a eu du mal à se faire à la solitude. Elle a du gérer la boulangerie familiale toute seule après sa mort - même si j'étais là la plupart du temps pour lui donner un coup de main.

Au début elle était réticente à l'idée que je vive tout seul au milieu des montagnes. Mais finalement, après lui avoir promis que je viendrai la voir au moins une fois par semaine, elle a accepté de me laisser partir.

Et je ne changerai ça pour rien au monde. Je peux passer des heures à marcher dans la neige, dans le silence calme et reposant des rocheuses, entourées des plus grands et des plus beaux sapins de la région. Je peux m'asseoir sur les marches de ma maison toute la nuit et regarder les étoiles scintiller dans le ciel, un thé à la main. Le calme m'apaise, et la solitude ne me pèse pas. Et puis, je ne suis pas si seul. Il y a Kiwi, mon chien. Je l'ai eu comme cadeau de Noël il y a presque cinq ans, deux ans après avoir emménagé dans le chalet. Ma mère était plus rassurée, allez savoir pourquoi. Et finalement, je le suis moi aussi.

Kiwi ne m'a plus jamais quitté depuis. J'ai passé le cap du passage à l'âge adulte avec lui si on peut dire. Et il est vrai qu'il est d'une excellente compagnie les soirs où ma solitude se fait beaucoup plus présente. Non pas que je sois vraiment en manque d'amour, je ne cherche même plus l'amour d'ailleurs. Beaucoup trop compliqué de trouver quelqu'un. Je n'ai jamais vraiment eu quelqu'un dans ma vie, je n'ai jamais vraiment voulu d'ailleurs. L'amour fait mal, il arrive comme une fleur, vous fait rêver quelques instants, et repart en vous laissant le cœur brisé et détruit par quelqu'un que vous ne reverrez plus jamais. Je suis tombé amoureux seulement une fois. Et depuis, je n'ai plus laissé personne m'approcher assez longtemps pour construire quelque chose avec quelqu'un.

Alors depuis plusieurs mois, il n'y a que moi et Kiwi. Qui est d'ailleurs en ce moment allongé sur moi, la tête sur le canapé, son corps écrasant complètement mes jambes. Oui mon chien me prend pour son oreiller nous sommes d'accord.

Je regarde la pendule, et décide sur un coup de tête de sortir prendre l'air. Je pousse Kiwi de mes jambes pour pouvoir me lever, et il lâche un petit grognement avant de s'étaler de tout son long sur le canapé.

"- Flemmard."

Il ne réagit même pas, et commence même à s'endormir. Je lève les yeux au ciel tendrement, et caresse son dos quelques secondes avant de me diriger vers l'entrée du chalet. Je récupère mon téléphone, enfile mon manteau, mon bonnet et mes bottes avant de sortir à l'extérieur de la maison.

OS LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant