Bélénophobie

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Vous devez vous en douter, le fouet ainsi que le feu, n'ont pas été les seuls sources de douleurs. Les aiguilles aussi. Ce qui fais de moi une bélénophobe.

Après l'incendie, je suis entrée dans une nouvelle pièce. Deux choix s'imposaient à moi. Rester dans les flammes et mourir, ou survivre en rampant sur des aiguilles ?

Je continue de ramper. J'essaie de repousser les aiguilles.
Mais je n'ai plus aucune force en moi. La fumée se rapproche à grand pas, me faisant tousser, ou plutôt cracher mes poumons.

Je n'ai plus le choix. C'est les flammes ou les aiguilles.
Je plaque mon Bras droit sur le tas d'aiguilles, et je me hisse dans la salle.
Je n'ose pas poser mon autre Bras au sol de peur de souffrir encore plus.

Un nombre incalculable d'aiguilles restent accrochées à mon Bras. Je ne préfère pas imaginer mes jambes ou mon ventre. La douleur me le confirme.

-Lève toi. M'ordonne une voix non loin dans la salle.

Je le regarde. Se moque-t-il de moi ?
Je ne bouge pas continuant de le fixer.

-Tu vas faire ce que je te dis oui ?! Hurle-t-il.

Je sursaute et m'efforce de me lever.
Au moment où mon pied touche le tapis d'aiguilles une douleur aiguë traverse ma jambe.
J'étouffe un cris et pose tant bien que mal mon autre pied à terre.

-Maintenant avance. Me demande l'homme d'une voix toujours aussi dure.

Je secoue la tête en tête alors que mes yeux s'embuent de larmes.

-Avance je t'ai dis ! Il hurle encore.

Mon corps tout entier tremble partout.
Je lève mon pied droit on entend quelques aiguilles tomber, cependant d'autres retrouvent mon pied quand je le repose au sol. Je grimace, et fais une deuxième pas.
Les larmes continuent de couler, et je couine à chaque pas de plus.

J'ai l'impression que je n'arriverais jamais jusqu'à l'homme. C'est comme marcher dans le sable en regardant l'horizon, on a pas l'impression d'avancer.

Apres ce qui m'a paru être des heures j'arrive enfin près de mon persécuteur.

D'une main ferme, il empoigne mon cou, et me plaque contre le mur avec une telle violence que mon souffle se coupe.
Je me débat en essayant de lui donner des coups de pieds, et griffant sa main, mais je semble n'être qu'une poussière à ses yeux.

-Tu vas apprendre chérie à nous écouter quand on te parle. À faire ce qu'on te dit sans que nous aillons besoin de le répéter c'est clair ?

Je hoche la tête difficilement. Et il me laisse tomber à terre. Je hurle de douleur tellement la chute fut violente.

L'homme s'en va me laissant seule. Mes pieds sont en sang.

D'une main tremblante je retire chaque aiguilles. Je grimace à chacune d'entre elles. Vous dire le nombre exacte ? Beaucoup trop pour les compter. Vous dire la douleur que je ressentais ? Beaucoup trop forte pour la décrire.

Mon bras droit, mes jambes et mon ventre en étaient eux aussi remplis.

La porte s'ouvre de nouveau. Je sursaute, et me recroqueville sur moi même quand la personne s'approche de moi.

-n'ait pas peur. Je ne vais rien te faire. Je vais te soigner.

Je n'ai encore jamais entendu la voix de cet homme. Elle est douce et réconfortante, mais je préfère me méfier et recule quand il essaie de toucher mon Bras.

-Je ne veux pas te faire de mal simplement te soigner.

Je le laisse faire, mais ne me calme pas pour autant.
Il tourne la tête et fouille dans une petite trousse à pharmacie que je ne fais que remarquer.

Lentement il enlève les manches de mon tee-shirt qui m'ont servis de bandage.

Je ne peux pas voir l'expression de son visage, je ne sais pas s'il est sincère avec moi ou non.

Je ne vois que ses yeux bleus. Qui me rappellent ceux de Jonas.
Je pleure immédiatement en pensant à celui que j'aime.

-Je te fais mal ? Me demande l'homme inquiet.

Je secoue la tête.

-Enfin Si j'ai mal mais... ce n'est pas ta faute. J'articule difficilement.

Il me regarde et continue ses soins méticuleusement sur mon Bras.

-Je peux te poser une question ? Je demande

Le type hoche la tête.

-Pourquoi faites vous cela ? Pourquoi vous me faites souffrir comme ça ?

L'homme baisse la tête.

-Ils ont du te le dire pour que tu réalises que la vie n'est pas parfaite, c'est ce qu'on appel de la jalousie mal placée.

Cet homme ne me semble pas méchant. Je me trompe sûrement, mais on dirait qu'il n'est pas d'accord avec ce que les autres me font .

-Pourquoi es-tu gentil avec moi ?

-Parce que je ne suis pas d'accord avec eux. Il me répond.

J'ouvre la bouche pour lui poser une question mais il semble lire mes pensées et y répond directement.

-Je n'ai pas le choix de rester avec eux. Je dois y aller. Tes plaies cicatriseront.

Il se lève rapidement en ramassant ses affaires et se dirige vers la porte.

-Attends ! Promet moi de revenir s'il te plaît ! Tu ne penses pas qu'un peu de gentillesse pourrait être bien ? J'en ai besoin.

Il hoche simplement la tête et s'en va.

Cependant une question me tourmente. Ai-je bien fais de lui faire croire que j'ai confiance en lui ? Et si ce n'était qu'un jeu ? Et Si c'était le pire de tous...?

PhobiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant