2 septembre 2018, Ecully, France

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21h00. Le smartphone de Florent se met à sonner. Il râle, se lève de son fauteuil, pose son verre de Martini et va chercher son portable dans la cuisine. Il titube en marchant, Florent est trop bourré pour lire sur son écran. Peu importe qui appel ; il l'enverra chier.

– Quoi ? Marmonne-t-il.

– Bonsoir Florent. C'est ton père, Gilles.

Florent fronce les sourcils, essayant de se souvenir du visage de l'homme qui l'a mit au monde. Il se racle la gorge, attendant la suite.

– Ta mère est morte. L'enterrement est demain à 10h00. Habille-toi correctement.

Et il raccrocha. Florent ne pleure pas, aucune émotion ne le traverse. Sa seule envie, elle se trouve à l'étage. Il pose son téléphone sur la table, traverse l'encadrement de la porte avec mal puis monte les escaliers. Les marches grincent sous son poids. Florent remonte son jean puis ouvre la porte de la chambre. Elle est là, seule, n'attendant qu'à être prise. Florent s'empare du flacon en verre posé sur la table de nuit puis se dirige vers la sortie.

– Tu vas où ?

Il s'arrête, se retourne.

– T'occupe Lise.

Sa femme pose son livre puis se redresse, le regardant droit dans les yeux. Elle le fixe, replaçant une mèche dorée derrière son oreille, prenant un air grave :

– Florent il est 21h00. Tu ne penses pas que tu as pris assez de cocaïne pour aujourd'hui ? Viens te coucher auprès de ta femme, ça t'évitera des ennuis.

L'homme dépose la poudre blanche sur la table de nuit, puis prépare ses lignes. Il se fait trois rails, pose son nez sur la table de nuit puis aspire tout le contenu. Pour une fois, la défonce avait une excuse. Et elle était déjà là. En à peine une minute, cet effet de légèreté et de force prenait le dessus. Florent était invincible. Il se leva, regarda sa femme à son tour, plantant ses yeux verts dans les siens et eu une fois de plus la force d'envoyer chier sa catholique de femme.

– Tu m'emmerde Lise. J'ai vingt-six piges je fais ce que je veux. Sophie vient de crever. Et faut sortir le clebs.

Sa femme baissa les yeux. Elle fit un signe de croix puis dit :

– Tu as de la chance d'être aussi beau. Je prierais pour toi, et pour elle.

– Ta gueule avec tes prières. À plus tard Lise.

Florent prit le flacon et partit en claquant la porte. Trois ans qu'ils étaient marié, trois ans qu'il la trompaient. Au moins quatre fois par semaine, pour satisfaire toutes les femmes du village sauf la sienne. Gilles son père, avait fait en sorte que Florent rencontre Lise, simplement pour le calmer, le dresser. Florent ne l'avait jamais aimé, et il ne l'aimera jamais. Il avait aimé deux fois dans sa vie, sa mère et une femme qui l'avait brisé, Julia. Son seul amour maintenant se portait sur la coke et le Martini. Il savait qu'il n'avait pas été voulu, et il n'avait pas voulu non plus. Son envie de vivre n'avait jamais existé, sauf avec Julia. Depuis, il n'avait plus aucune envie, excepté celle de s'oublier lui-même.

Florent redescendit les marches, emporta sa bouteille de Martini, sa coke et claqua la porte. Dehors, la nuit l'attendait.

***

Il était là. Dans son bar à lui. Celui où sa femme n'avait jamais foutu les pieds. Florent à eu le temps de finir sa bouteille de Martini sur le trajet, et de s'en commander deux autres au bar. Une fois que l'alcool et la coke le contrôlait, le jeu pouvait commencer. Le but était simple, trouver de nouvelle femme. Ne jamais prendre les choses anciennes, le neuf était toujours meilleur. Florent était là, adossé au comptoir, à la recherche de sa nouvelle proie. Il venait ici entre trois et quatre soirs par semaine, histoire de ne pas se ramollir. Avec sa gueule d'ange, tous les regards étaient tourné vers lui. Florent avait beau être dans un état second, ses yeux verts ainsi que sa carrure ne laissait pas les femmes indifférentes. Et puis cet état, c'était presque devenu son état normal. L'alcool et la coke étaient devenus, au fil du temps, son odeur corporel. Cela répugnait sa femme ; mais pas les autres. Toutes femmes célibataire seule dans un bar n'en avaient rien à foutre de l'odeur. Elle n'avait qu'une envie, la même que lui ; oublier avec un inconnu.

HonoréWhere stories live. Discover now