I

37 7 2
                                    


Comme depuis quelques temps déjà, on peut parler de nuitées comme de semaines, le ciel est immaculé cette nuit . Aucun nuage à l'horizon ne vient obstruer les rayons réverbérés par notre satellite naturel.

Sur la surface de l'eau, on peut y voir le reflet d'un cercle blanc écru, événement à marquer au fer rouge pour les habitants d'Aoccrip.

Autour de chaque points d'eaux du village, les gens se regroupent pour admirer la merveilleuse, comme ils aiment à l'appeler.

Certaines et certains en pleurent d'émotion positive, refoulant leur désespoir d'avoir été privé de lumière naturelle nocturne durant tant d'années.

Pour les plus jeunes, la découverte est de mise chaque soir, écoutant avec enthousiasme les histoires racontées par leur aîné.e.s autour de modestes feux de bois et de brochettes en quantité très limitées. Les adultes partagent une bonne brochette à deux ou à trois pour que les enfants soient rassasiés convenablement.

Chacun profite de ces cours moments de répits, car ici, nous ne savons pas combien de temps la clémence des lieux perdurera.

Aoccrip, aussi appelé «la déchetterie», est le village le plus pauvre de cette «terre». Les habitants y sont perçus comme les rebuts, pour diverses décisions méprisables, et par conséquent, isolés du reste des villes voisines.

Pour survivre, ils ont dû revenir à l'ère d'Homo Erectus, et ne comptant que sur eux même.

Leurs journées sont ponctuées par des séquences de chasse et de cueillette.

La majorité du temps, leurs gibecières, conçues avec des lianes grossièrement liées, sont vides.

Le manque de lumière naturelle nécessaire à la floraison est insuffisante. Dans les terres un peu plus reculées, la végétation n'a que peu de ressource pour survivre assez longtemps pour attirer les animaux. Les nuages bloquent quotidiennement les rayons du Soleil, la photosynthèse ne peut donc opérer.

Le peu de gibiers qu'ils chassent est conservé dans du gros sel, il peut ainsi être consommé sur plusieurs jours.

La pluviométrie est régulière et abondante tout au long de l'année, depuis quelques années. Les crues débordent très souvent.

L'élevage d'animaux est par conséquent très risqué, le taux de noyade des bêtes trop élevé.

Malgré la présence abondante d'eau, les poissons vivants dans ces points d'eau ne sont pas ferrés.

La pollution étant constamment présente pollue aussi bien l'air, la terre ainsi que l'eau.

Je me dois de revenir sur une information donnée. Pour être plus juste, Aoccrip ne subvient pas seul à ses besoins. Une fois par mois environ, ils peuvent compter sur l'aide de dons provenant d'Asirquua, «le saint peuple», et voient ainsi se remplirent à maxima leurs stocks de bois, de céréales, de sel, parfois un peu de viande fraîche en provenance de Truaus, «la ville agricole », ainsi que du textile et quelques divertissements. Maxima étant ici employée de manière subjective.

Pour les habitants un minimum cultivés, des nouvelles de l'extérieur leur sont relatées.

A présent, revenons-en à notre histoire.


Les porteuses et les porteurs d'Espoir.Where stories live. Discover now