Au delà de mes frontières

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Au-delà de mes frontières, le vent se lève,

De plus en plus fort et vous avancerez avec peine.

Vous, humains, ne voulez pas d'une vie si brève,

Vous la voulez éternelle, intarissable fontaine.


Vivre éternellement, une bénédiction ?

En vérité, l'éternité est une malédiction.

L'immortalité c'est vivre dans la solitude,

C'est voir partir les êtres chers, grande lassitude.


Au-delà de mes frontières, le vent se lève,

Renforçant cette vivante solitude et sa froideur.

Vous continuerez brandissant la vie tel un glaive,

Rencontrant sans cesse de nouveaux amis avec ardeur.


Jusqu'à ce que le monde devienne friable,

Et qu'il ne reste plus qu'un désert de sable.

Dans cette vaste étendue, ocre lagune,

Les souvenirs composent les grains des dunes.


Au-delà de mes frontières, le vent se lève,

Ne laissant rien d'autre que moi, l'Immortelle.

Au-delà de la vie, c'est un vent froid qui se lève,

Croyez-moi, je sais ce qu'est une vie éternelle.


Au-delà de mes frontières, le vent se lève,

Et révèle mon nom, aussi tranchant qu'un glaive.

Pourquoi rêver d'une longue vie ? Vous avez tort,

Tout à une fin, je le sais car je suis la Mort.

Poèmes : peintures de motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant