lettres au vide

Ｍｅｌｖｉｌ

18.11.18

Melvil, t'es ce pote que je connais depuis la sixième. L'année où j'ai déménagé, où tout à changé.

T'es cette personne vers qui je me suis tournée, dès le début, dès la rentrée.

On était gosse, on était con. Pourtant, on se marrait. 

On était insouciant. Alors oui, je te comprends.

Car c'est nul à force de faire semblant.

On grandit, on rit toujours mais moins qu'avant.

Peut-être parce que on n'est plus des enfants.

Au collège on a changé, confronté trop vite à la réalité.

Trois ans et demi qui me semblent être toute une vie.

On a monté notre groupe de rock, même si on n'a ni batteur ni bassiste et qu'il n'a pas de nom, on est allé au ciné, on a chanté, danser, mal j'avoue, mais on s'en foutait, on était heureux.

On a rêvé aussi. Mais vraiment, parce que on a dormit. Ensemble, toujours. Même si ce n'était pas une bonne idée. Même s'il ne c'est rien passé.

Car maintenant, je suis perdue dans mes tourments.

Je crois que je t'aime, Melvil.

Mel  vil

         ville

         ancolie

         odie

         amour

Tue.

Tu es la personne sur laquelle mon cœur a jeté son dévolu.

Je suis désolée, même si je n'ai rien décidé.

Alors quand je te l'ai dis, tu es parti.

Je suis désolée, Melvil. Vraiment.

Alors je t'en pris, revient.

Revient car j'en peux plus qu'a chaque fois que j'arrive tu partes.

J'en peux plus, ça me tue. 

Alors je t'en pris, revient à moi.

Même en ami.

Car si tu aimes quelqu'un d'autre, c'est pas grave, ton bonheur sera le mien.

Même si ça fait mal.

Même si tu ne me verras que comme une sœur, une confidente.

Même si je n'aime pas les même si.

Même si avec toi tout est différent.

Même si c'est moi qui suis différente.

Même si tu ne sauras jamais tout cela. Car je n'en n'ai pas la force.

Même si d'habitude je suis courageuse.

Même si toi plus moi riment, Mel et Rose non.

Même si j'en ai envie.

Même si tu ne liras jamais cette lettre.

Car même si elle t'est adressée, elle n'est pas pour toi.

Mais au vide.

Ｒｏｓｅ