Les clés du bonheur

Chapitre 1

Valentin avança vers le guichet pendant que son grand-père feuilletait un magazine sur le mariage du Prince Harry dans la salle d'attente.

 -  Excusez- moi mais nous sommes arrivés il y a 20 minutes déjà, ça va prendre encore longtemps ?

- Vous aurez les résultats de la radio d'ici cinq petites minutes, vous pouvez vous rasseoir en attendant, répondit la jeune femme avec un grand sourire.

Valentin retourna donc s'asseoir.

- Que des conneries... souffla son grand-père, tout en refermant nonchalamment le magazine people. 

 Tous deux étaient avachis dans leur fauteuil en fixant le mur terne qui décorait la pièce. Valentin commença à perdre patience, après tout on était samedi après-midi, le soleil éclairait la capitale, et tout ses amis étaient dehors en train de jouer au basket. Il se dit qu'il devait surement être le seul garçon de 16 ans à passer son samedi après-midi dans un cabinet de radiologie miteux, en compagnie de son grand-père. Il ne voulait qu'une chose, sortir d'ici et se changer les idées. Valentin était une pile électrique, il avait le besoin constant d'être stimulé et de se dépenser. Mais les minutes défilaient et Valentin changeait de position toutes les trente secondes, ce qui commençait sérieusement à agacer son grand-père. D'un coup, le jeune garçon entendit la porte s'ouvrir. Une jeune fille entra et marcha en direction du guichet. Elle n'était pas très grande, mais avait un charme fou. Valentin se redressa immédiatement face à cette jolie jeune fille. Pendant qu'elle parlait à la femme de l'accueil, il en profita pour l'observer avec plus d'attention: elle avait des yeux bleus clairs sublimés d'un peu de mascara, des cheveux courts et ondulés, des mains fines et des ongles assortis à la couleur de ses yeux. 

- Nom et prénom s'il vous plaît, demanda machinalement la femme de l'accueil.

- PERROT Lucie, répondit la jeune fille avec une voix douce et timide.

Valentin écouta avec attention la conversation, espérant récolter le plus d'informations possibles sur cette intrigante jeune fille. Après tout on ne sait jamais, peut-être avait-il une chance de la recroiser, peut-être même de l'aborder. Mais une voix interrompit ses pensées :

- Tenez voici la radio, désolé pour le retard, bonne journée à vous ! dit une femme vêtue d'une blouse blanche et d'un pantalon bleu marine.

René se leva et prit le document tout en saluant le médecin:

- Allez fiston vient on y va ! Tu comptes pas passer ta journée ici tout de même ! rétorqua le grand-père tout en rigolant.

Le garçon  se leva et avança vers la sortie tout en regardant la jeune fille, il n'arrivait pas à revenir à la réalité, il n'arrivait pas à détourner les yeux de son visage si bien dessiné. Il était comme dans une bulle, qui le protégeait des bruit et des interactions extérieures. Son cerveau avait littéralement cessé de fonctionner. Plus aucuns sons, plus aucunes pensées ne venaient le gêner. Il n'avait d'yeux que pour elle. Mais Valentin arrivait déjà à la porte d'entrée lorsque leurs yeux se croisèrent. C'est alors que, surpris, il détourna le regard le plus rapidement possible, et en une fraction de seconde, il se retrouva dehors, dans le brouhaha oppressant de la ville lumière.