Lundi 20 Mars, voilà maintenant deux jours que Valentin avait vu pour la première fois Lucie. Il repensait à elle avant de se coucher ou quand il rêvassait devant la télé, mais il ne voulait pas s'imaginer une romance fictive. Ce n'était pas la première fois qu'il croisait une jolie fille dans la rue, et il savait que des filles comme Lucie ne finissaient jamais avec des garçons comme lui. Il n'aimait pas se morfondre sur son sort, il préférait se changer les idées en faisait du sport. Il enfila alors ses baskets rapidement, recoiffa ses cheveux en bataille et claqua la porte direction le terrain de basket.
Terrain de basket, 20h00 :
Valentin finissait d'attacher son vélo au poteau lorsque son meilleur ami Hugo s'écria:
- Mec qu'est ce que tu foutais ? On t'attend depuis tout à l'heure! On se prend une raclée par les gars du lycée Henry IV !
- Quoi ? Ces cons sont revenus ? s'acclama Valentin en courant vers le terrain.
Le match dura une trentaine de minutes et l'équipe d'Hugo avait perdu 30 à 14. Les deux garçons étaient en sueur et ne supportaient plus voir les sourires en coin de l'équipe adverse. Ils allèrent s'asseoir au bord du terrain pour récupérer le peu d'énergie qui leur restait.
- On a encore perdu fait chier..., marmonna Hugo.
- Quelle bande de trous du cul, dit Valentin après avoir avalé une gorgée d'eau.
L'équipe adverse passa devant les deux garçons en affichant des sourires triomphants lorsque l'un d'eux s'écria:
- Bah alors les tapettes ? On sait pas mettre un ballon dans un panier ? Vous avez peur de vous casser un ongle?
- Ferme là Thomas ! s'écria Valentin.
- Qu'est ce que tu vas faire, tu comptes me frapper ? Je fais une tête de plus que toi ! Retourne chialer dans les jupons de ta mère! Ah bah non... tu peux pas... Ajouta Thomas avec un sourire mesquin.
Les parents de Valentin étaient décédés dans un crash d'avion lorsqu'il avait 5 ans. Ils revenaient d'un week-end passé au Canada pour aller rendre visite à de la famille, mais Valentin était resté en France chez son grand-père durant ce séjour. Depuis cet accident, le petit garçon a été élevé par son grand-père paternel qui était le seul parent proche qui lui restait.
En entendant ces mots, la respiration de Valentin s'accéléra, son cœur devint lourd et lui fit mal, sa mâchoire se contracta et ses yeux devinrent humides. Mais, une boule s'était formée dans son ventre. Cette boule était remplit de rage et de douleur. C'est alors qu'il se leva en une fraction de seconde et se retrouva nez à nez avec Thomas. Il le foudroyait du regard, leurs fronts se touchaient presque, Thomas pouvait sentir la respiration forte et rapide de Valentin envahir son visage. La rage venait intensifier les yeux de Valentin ce qui effaça immédiatement le sourire vicieux du visage de Thomas. Valentin ne se contrôlait plus, il n'était plus maître de lui même et se questionna sur les événements à venir. Allait-il défigurer Thomas ? Allait-il le tuer puis l'enterrer ? Ou allait-il seulement lui casser les deux jambes ( ce qui pourrait être un avantage pour les matchs suivants) ?
Mais Hugo s'interposa entre les deux garçons avant que Valentin ait prit sa décision.
- C'est bon Valentin calme toi dit-il avant de se tourner vers Thomas pour s'exclamer:
- Et toi dégage sale con !
Thomas recula sans cesser de regarder les deux amis. Mais les cinq garçons finirent par quitter le terrain tout en marmonnant quelques jurons. Hugo posa sa main sur l'épaule de son ami en signe de réconfort et lui dit:
- Ecoute pas ce qu'il dit, il veut te blesser, te rabaisse pas à son niveau tu vaut mieux que ça.
Les deux amis prirent alors leurs vélos et se mirent à pédaler, éclairés seulement par la lumière froide de la Lune.
YOU ARE READING
Les clés du bonheur
Genç KurguLucie et Valentin, deux adolescents dont la rencontre va chambouler leur vie à jamais. Des remises en question, des disputes, des réconciliations, comment gérer tous ces problèmes quand l'amour vient mettre son grain de sel ?