Chapitre 1

157 20 10
                                    

Le survivant, c'était encore plus vrai maintenant, avait survécu.

Il était endormi, actuellement, dans son lit confortable du Terrier, quand il se réveilla soudain. Lorsqu'il tourna la tête, son meilleur ami n'était pas là. Il se leva et descendit dans la cuisine. 

- Ron ? murmura-t-il.

Son ami était là, tremblant, comme fou. Harry s'approcha de lui et posa une main sur son épaule. Il était glacé. 

- Ron ? Qu'est-ce qu'il y'a ? 

Le jeune Weasley ne répondit pas. Harry remonta les escaliers et toqua trois fois à la porte de Mrs Weasley. Elle lui ouvrit, en robe de chambre, les cheveux en bataille.

-Oh, Harry, mon chéri, qu'est-ce qu'il y'a ? Tu veux...

- C'est Ron, l'interrompit le jeune Potter. 

- Oh mon dieu ! s'écria la petite femme, avant de descendre les escaliers en courant. 

Harry la suivit à nouveau. Il se sentait comme étranger à lui-même. Il se sentait un monstre. Un peu comme s'il avait été possédé par un serpent.Sauf que cette fois, il n'avait aucune excuse. Il se disait qu'il avait agi bien trop calmement. C'était faux, bien sûr. Son coeur battait à tout rompre, son estomac se tordait, ses souvenirs le hantaient, mais il ne se permettait plus d'avoir peur. 

Il trouva Mrs Weasley aussi stupéfaite qu'il avait été en découvrant l'état de son meilleur ami. Harry regarda ce dernier, puis s'aperçut qu'il avait du tomber. En effet, le rouquin n'était pas assis confortablement, et il regardais droit devant lui. Harry passa derrière le mur et...

- Mrs Weasley ? Je crois que j'ai trouvé.

La vieille femme s'approcha de lui et poussa un cri de stupeur : Hermione Granger était allongée là, morte. 

- C'est un épouvantard. Hermione est dans ma chambre, dit une voix ensommeillée qu'Harry reconnut aussitôt. 

- Ginny ! 

Il ne put pas se retenir et se précipita vers elle pour l'embrasser. 

- Harry... plus tard, d'accord ? 

Il était d'accord. Elle lui prit la main et le guida encore une fois vers les escaliers.

- Tu ne crois pas qu'il a besoin de nous ? dit-il.

- Oh non. Il a mille fois plus besoin d'elle. 

Ils étaient arrivés devant la porte de la chambre de Ginny. Elle toqua trois fois.

- Ah, Harry... tu veux... dit-elle en montrant l'intérieur de sa chambre.

- C'est Ron, dit-il à nouveau. 

- Oh mon dieu... murmura-t-elle, horrifiée.

Elle manqua de s'évanouir, mais Ginny la rattrapa et lui lança un aguamenti. C'était comme ça qu'il l'aimait : toujours aux aguets, réactive... parfaite. 

Hermione poussa Harry et dévala les escaliers. 

- Qu'est-ce qu'on fait ? 

- On y va. Je veux les voir enfin tous les deux. 

Et Harry descendit les marches de l'escalier, pour la cinquième fois en moins d'une heure. Ginny le suivit. Hermione arriva avant eux, cherchant Ron. Ce dernier n'avait pas bougé.

- Ron... murmura-t-elle en passant son bras autour de lui. Qu'est-ce qu'il y'a ? 

Le jeune Weasley fit volte-face.

- Hermione... oh... par Merlin... j'ai cru... j'ai cru... 

- Oui ? l'encouragea-t-elle.

- Tu étais... là... devant... morte... 

Hermione se décomposa. 

- Ron... arrête de pleurer... 

- Tu n'imagines même pas... 

- Si, Ron. Cette année, j'ai rêvé presque chaque nuit de toi, mort, et je t'appelais, je criais, tu ne bougeais plus... 

- Ce n'est pas pareil... moi je... je... enfin... je t'aime, lâcha le Weasley.

- Tu es donc si... enfin mais Ron... je n'embrasse pas les gens comme ça... même pendant une guerre ! Ça ne signifiait rien pour toi ? 

- Mais je... dis-le moi. Dis-le moi seulement...

- Je t'aime. 

- ... merci. 

- Ça va aller, Ronald ? demanda-t-elle en se tournant vers Harry, Ginny et Mrs Weasley, restés là.

- J'ai pas envie de dormir. J'ai peur, dit-il en s'adressant à sa mère. 

- Allons, Ron, Harry est là...

- M'man, tu ne comprends pas qu'il ne sera bien que quand il sera avec Hermione ? souffla Ginny, exaspérée.

- Non, vous ne dormirez pas ensembles, si c'est ça que vous voulez. 

- Maman ! 

- Et toi, même si ils dorment ensemble, tu n'iras pas avec Harry ! 

- Mais pourquoi ?!

- Parce que tu n'as que seize ans, Ginevra Molly Weasley ! 

- Hermione en a bientôt dix-huit ! 

- Et Ron est tout juste majeur ! 

- Mais... 

- Silence ! trancha Hermione d'une voix ferme. Pardon, mais en fait il veut juste une potion de sommeil... et heu... c'est tout. Donc... accio potion !

- Heu, oui, désolée, ma chérie. Ginny, tu remontes tout de suite.

- Mais maman ! 

- Ginny ! 

La belle crinière rouge disparût dans un grognement furieux. 

- Ah, voilà la potion, dit Hermione, pour rompre le silence qui suivit cette disparition. 

Elle en distribua un peu à tout le monde et se tourna vers celui qu'elle aimait : 

- À demain... viens me voir si tu as un problème...

- D'accord, Mione.

- Promis ? 

- Promis. 

Elle passa sa main dans les cheveux roux du jeune homme et détacha enfin son regard de lui, avant de se lever et de saluer tout le monde. Harry lui emboîta le pas. 

Arrivés en haut, ils se sourirent et repartirent chacun vers leur chambre.

- Prends soin de Ron, entendit-il avant de fermer la porte. 

Une vie verte et orWhere stories live. Discover now