~ Chapitre 14 ~

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 ''Je ne pouvais regarder que son dos, comme au début, à mon arrivée. Est-ce que je devais me rendre auprès de lui? Mais il allait sûrement m'envoyer chier. Alors j'ai décidé, de rebrousser mon chemin, et de rester une spectatrice, sans pouvoir faire quoi que ce soit...  ''

Mais je me suis stoppée. Et si il aimerait qu'il y ait des gens pour le réconforter? Est-ce que je dois plutôt me rendre auprès de lui? Je ne savais que faire, alors j'ai réfléchi. Et une seule question m'est parvenue. Qu'est-ce que tu aimerais qu'on fasse si TOI tu es triste? Alors j'ai marché en direction du Caporal-Chef Livaï. Je me suis approchée de lui. Dès qu'il entendit mes bruits de pas il se retourna. Lorsque je vis son regard triste, mais déterminé, je me suit dit que j'allais faire le bon choix. Alors je lui ai pris la main et avançai. Sa main était petite, fine et toute douce. 

Moi: -Ne demandez où est-ce que je vous amène, vous n'avez pas le choix, suivez-moi.

On avançait encore un peu avant d'arriver à un endroit que j'appréciais tout particulièrement. Il fallait passer entre deux bâtiments, par un passage étroit. Et lorsqu'on arrivait dans cet endroit où plus personne n'allait, mon cœur se pinçait toujours à cette vue magnifique qui s'offrait à mes yeux. C'était un endroit rempli de fleurs de toutes les couleurs, de rosiers grimpants sur les murs. Il y avait une ancienne fontaine, moussue, qui a cessé de fonctionner, et où des fleurs bleus ont éclos là où était censé y avoir de l'eau. Je ne lui ai pas parlé. Il n'a pas non plus cherché à me questionner, car il avait compris pourquoi je l'avais emmené ici. Il devait se souvenir qu'avant de partir, Petra lui avait dit qu'elle voulait lui montrer quelque chose. Et ce quelque chose, c'est cet endroit, qui a été sa découverte et qu'elle m'avait montré. J'ai tranquillement commencé à cueillir des fleurs blanches. Ça a vite formé un joli bouquet. 

PDV Livaï:

Elle me m'a rien dit. Elle m'a juste emmené. Et elle m'a laissé. Alors je me suis assis, et me suis mis à contempler cet endroit.  Je savais que Mei m'avait emmené ici, car c'était l'endroit que Petra voulait me montrer. Alors j'ai continué de regarder en silence. Mei continuait de cueillir des fleurs blanches.  J'ai supposé que c'était lorsqu'on allait brûler les restes du corps de Petra, qu'elle allait jeter ce bouquet de fleurs dans le feu. Puis elle s'est tournée dans ma direction. J'ai toujours remarqué qu'elle était belle. Mais en cet instant, je n'avais pas de mot pour exprimer sa beauté. Cette seconde où elle s'était retournée de mon côté, les cheveux flottant dans l'air, ses grands yeux bruns tristes, et ce bouquet de fleurs blanches, qui s'accordait parfaitement avec sa longue robe blanche, la fit ressembler à un ange. Et parmi son visage je voyais quelqu'un d'autre, une fille aux cheveux mi-longs roux vénitiens, de grands yeux bruns et un regard fier et déterminé de soldat. J'ai écarquillé mes yeux et me suis levé d'un bond. Cette illusion m'avait fait croire qu'elle était encore parmi nous. Puis Petra a disparu, le sourire aux lèvres.

PDV Mei:

Il s'est levé. Je l'ai regardé, je lui ai souri et suis partie, le laissant tranquillement seul. Je suis retournée dans ma chambre en attendant, que ce soit l'heure. J'aurais voulu que ça ne se soit pas passé. J'aurais voulu qu'elle soit encore là, avec tout les autres, aussi partis pour un monde inconnu. Puis ce fut l'heure. Les soldats ont allumé un grand feu, et ont amené les corps, cachés dessous des couvertures.  Puis des soldats ont commencé à pleurer. J'ai serré mon bouquet et me suis avancée près du feu, prête à le jeter dedans. Mais à ce moment son visage pouvait être vu, la couverture ayant complètement brûlé. D'un coup j'allais exploser. Je voyais son visage que j'avais toujours jalousé, se décomposer doucement. J'ai serré ma robe et ai jeté le bouquet en me retournant. Ce que je craignais s'était passé. Livaï l'avait vue. Mais il se tenait droit, comme les fiers soldats qu'étaient ses amis, sans verser une seule larme. Alors j'ai fait face au feu, moi aussi droite, en faisant le signe de tout fier soldat, sans pleurer. Nous étions en train de faire face au destin qui allait peut-être détruire toute l'humanité. Nous sommes restés à contempler ce feu qui commençait à devenir de plus en plus petit. Puis il s'est complètement éteint, laissant les âmes de vaillants soldats derrière nous.

Heyyy ʕ•́ᴥ•̀ʔっ

J'espère que ce chapitre t'a plu(e), et à bientôt pour le prochain (j'espère l'écrire d'ici quelques jours si j'arrive)

[Livaï X Oc] Un seul regard  [Stoppée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant