De retour dans ma chambre, je range toutes mes affaires et mes courses. Emily a les yeux qui sortent presque de sa tête, ce qui me fait lâcher un ricanement. Je secoue la tête de droite à gauche en la voyant bavée sur une barre de chocolat. D'un sourire au coin je lui demande :
—T'en veux une ? On dirait que tu meurs de faim, ou que tu fantasmes dessus.
Elle relève ses yeux verts/marron sur moi et explose de rire. Je l'imite. Enfaite, je l'ai peut-être jugé trop vite. Elle a l'air cool. Je lui balance la barre de chocolat en plein visage. Je me demande si elle et moi pourrions être amies. Je n'ai jamais eu d'amis, et je ne sais pas pourquoi. J'ai toujours été seule, depuis la mort de mes parents. Mon enfance ne compte plus bien évidemment. En réalité, j'essaye de ne plus penser à ma vie avant, quand mes parents étaient encore en vie. Cela me fait beaucoup souffrir, alors, je pense toujours à après, comme-ci j'ai toujours été seule, sans parents, amis et famille.
—Tu es folle ?! Le chocolat est l'un de mes meilleurs fantasmes enfin, même mes ex-copains en étaient jaloux.
Ensemble, nous pouffons de rire, même si je me sens mal à l'aise quand elle me parle de ses ex-copains. Cela me rappelle que je suis l'une des rares filles de dix-neuf ans à n'avoir eu aucun copain, et pourtant, ce n'était pas l'occasion qui manquait. Au collège ou même au lycée, j'ai déjà ou plusieurs demandes, ou plusieurs baisés échangés, mais jamais je n'ai accepté d'avoir un copain, et cela n'arrivera probablement jamais. Je me suis interdit tout attachement, parce que quand les personnes auxquelles nous sommes attachés disparaissent, d'une façon ou d'une autre, nous ne pouvons que ramasser les morceaux de notre cœur à la cuillère, et je ne veux plus jamais ressentir cela. Ressentir cette affreuse douleur de délaissement, de solitude et d'abandon. Je l'ai bien trop ressentie. De toute façon, qui voudrait d'une orpheline comme moi, seule et sans aucune famille.
—D'ailleurs, tu as un petit copain ?! Tu as vu tous les mecs canon qu'il y a ici ?! Même ma grand-mère en baverait.
Je lâche un hoquet de surprise en fronçant les sourcils. L'image du garçon de ce matin me revient en tête. Au nom de Dieu, je ne connais même pas son prénom. Il faut que je calme mes hormones, ça ne fait qu'une journée que je suis ici. Je secoue ma tête pour remettre mes esprits à leurs places. Puis, je hausse les épaules pour répondre à Emily.
—Non, je n'en ai pas besoin. Je suis bien seule, non ?
—Oh, mais c'est comme tu veux, c'est vrai que prendre son pied avec des gars par-ci et par-là quelquefois ça ne fait pas de mal et c'est plus existant.Mes yeux s'écarquillent, sous le choc de ses propos. Je pense même que ma tête s'est décomposée, puisqu'elle me regarde en se mordant la lèvre pour ne pas éclater de rire. Je détourne les yeux en déposant une veste dans mon meuble en me grattant la nuque.
—Quoi ? Non... Je n'ai pas voulu dire ça, je rigole nerveusement. Je voulais dire, je ne veux pas être attachée à quelqu'un, je n'ai pas besoin de ça. Je suis satisfaite toute seule, sans copain... Ni coup d'un soir...
—Avec tes doigts ?!
—Non ! Je m'étrangle presque avec ma salive.Je suis en train de m'enfoncer, je suis complètement gênée ce qu'il me fait dire de chose encore plus bizarre. Mes joues on prit une teinte rouge et la température de la pièce est monté d'un coup. J'inspire un grand coup pour essayer de faire descendre ma gêne.
—Détend toi, Ella, je riais. J'avais très bien compris, glousse Emily. Mais je comprendrais si t'as déjà eu un coup d'un soir. D'ailleurs, avant-hier, le mien était hyper nul. J'ai cru que j'allais m'endormir.
Je hausse un sourcil et je soupire en riant avec elle. Je n'ai jamais eu de relation amoureuse, alors une relation sexuelle ?! Ça serait beaucoup trop inimaginable. Je ne suis pas une fille facile, loin de là, la preuve. Bien sûr, comme toute fille, je me suis déjà imaginé plein de scénarios dans ma tête si un jour je vivais une relation amoureuse, mais je sais très bien que ce jour n'arrivera pas. D'une part, parce que je ne veux pas, je ne peux pas, et puis l'amour n'existe pas vraiment, et d'une autre, parce que nous ne sommes pas dans un roman ou dans un film. Mes affaires rangées, je m'assois sur mon lit en ouvrant mon ordinateur pour aller surfer sur internet, heureusement, il y a du wifi dans l'université.

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Ella
Novela Juvenil« Allumer le feu c'est facile, mais éteindre les flammes c'est difficile. Je m'étais juré que personne n'allumerait la flamme de mon cœur, parce que je ne voulais pas être brulé. Les flammes d'un incendie c'est dangereux, souviens-toi que la flamme...