Assise sur ma chaise de bureau, je contemple la lettre et l'enveloppe. Je me demande bien qui est cette personne et pourquoi vient-il me le dire sur un bout de papier. Certes, cela aurait été un moment très gênant, mais ça aurait été moins bizarre que ce papier. De plus, il est clairement évident qu'il veuille se cacher de moi, puisqu'il est parti en courant. Je soupire en posant la lettre sur le bureau et doucement, je me masse les tempes. Cela me donne mal à la tête. J'ai passé tout le reste de la journée dans la chambre, éveillée, pour voir s'il revenait, et rien. Il n'est pas revenu, me laissant dans le flou. Et puis, ce n'est pas avec sa veste noire que je vais pouvoir le reconnaitre, presque tous les gars d'ici ont des vestes noires à capuche.
—Et bah, dis donc, c'est quoi cette tête ? Les cours étaient si terribles que ça ?
Je sursaute en m'étant ma main sur mon cœur. Heureusement pour moi, c'est Emily que je découvre et pas ce gars mystérieux. Comme une idiote, je glousse soulagée.
—Je n'y suis pas allée. J'étais trop fatiguée.
Elle ouvre sa bouche pour me répondre, mais la referme quelque seconde après. Je suppose qu'elle ne sait pas quoi me dire, et je la comprends parfaitement. Elle doit se demander pourquoi je suis ici si c'est pour ne pas aller en cours. Elle aurait raison de penser à ça. J'ai vraiment tout fait pour rentrer dans cette université et le premier jour, je loupe les cours, c'est vraiment stupide. Néanmoins, si Jamey n'avait pas fait cette blague, j'aurais été en cours et j'aurai découvert la lettre seulement ce soir. Peut-être qu'il serait revenu sur ses pas et aurait repris la lettre ? J'aurai préféré. Je ne sais pas qui il est et ça me perturbe.
—Je ne suis pas allée en cours non plus, dans la nuit ma chienne est morte. Je suis parti en urgence chez mes parents, me dit Emily en haussant les épaules.
—Oh, mon dieu, c'est horrible. Je suis désolée.
—Elle était vieille, je savais qu'elle allait partir un jour ou l'autre. Je ne suis pas triste, et puis, grâce à elle, je suis partie de ce rencart pourri, ricane-t-elle.Je ris doucement. Cela fait la deuxième fois qu'elle me dit qu'elle a des coups pourris. La pauvre, elle n'a pas de chance. Même si elle dit qu'elle n'est pas triste, je suis sûr que c'est tout l'inverse. Perdre un animal est l'une des plus dures douleurs qu'il peut y exister, même s'il y en a des plus grosses. Je me souviens que quand j'étais petite, avec mes parents, nous avions un chat. Un jour, il est rentré en ne miaulant pas comme d'habitude. Au début, nous ne nous sommes pas inquiétés, nous avons commencé à nous inquiéter quand nous avons vu qu'il tombait tout le temps et qu'il avait du mal à tenir sur ses pattes. Le lendemain, quand il m'a vue en rentrant de l'école, il s'est mis à pleurer. Alors, je l'ai pris pour lui faire un câlin et avec mes parents, nous l'avons installé sur le canapé, le caressant et lui disant des mots d'amour, et l'encourageant à manger, mais il ne voulait rien avaler ni boire. Sa respiration était accélérée et il ne miaulait plus, il nous suivait simplement des yeux ou bougeaient ses oreilles quand on l'appelait pour lui parler. Toute la journée, je suis restée auprès de lui. Le soir, après avoir mangé, j'étais avec mes parents dans leur chambre, je suis sorti de leur chambre pour aller jouer dans la mienne, mais quand je l'ai vue sur le canapé, j'ai directement appelé mes parents en hurlant. Sa respiration était beaucoup plus rapide et forte que le reste de la journée, et son visage était tout bizarre. Cela se voyait qu'il n'allait clairement pas bien et qu'il avait mal. Il ne réagissait plus quand on lui parlait ou l'appelait. Ses pattes à l'arrière étaient raides. C'est alors, à cet instant précis que mon père nous a assuré qu'il ne passera pas la nuit. Je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps, tremblant de la tête au pied. J'avais l'impression que mon cœur se brisait, se déchiquetait, et que c'était un cauchemar. Il luttait pour rester en vie, mais il souffrait tellement. Il était tard, et j'étais enfant. Mes parents voulaient que j'aille dormir, mais je ne voulais pas le laisser seul, alors ils sont restés avec lui pendant que moi je suis allais dormir. Et peu de temps après que je me sois endormi, son âme s'est envolée entre tous les autres chats décédés. Alors, je sais très bien qu'elle est triste même si elle dit l'inverse.

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Ella
Teen Fiction« Allumer le feu c'est facile, mais éteindre les flammes c'est difficile. Je m'étais juré que personne n'allumerait la flamme de mon cœur, parce que je ne voulais pas être brulé. Les flammes d'un incendie c'est dangereux, souviens-toi que la flamme...