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PDV Dean:

Deux semaines s’étaient écoulées, et non des moindres. Sans aucune prétention de quelque type que cela soit, je ne m’étais pas trop mal débrouillé. Je crois même que je prenais plaisir à ce que je faisais, ce qui était pour le moins déconcertant. J’avais des conversations très intéressantes avec Castiel, je me devais de l’admettre ; mais je ne devais pas oublier que tout ceci n’était qu’une mission, et que je ne devais pas m’attacher au jeune homme de quelque manière que cela soit. Malheureusement, il semblerait que tout soit tombé à l’eau à partir du moment ou le garçon m’eut proposé de venir chez lui pour finaliser l’exposé.

J’avais été tout excité de l’apprendre, lorsqu’il m’avait envoyé un message pour me donner le feu vert, puisque oui, j’avais réussi à avoir son numéro de téléphone portable. Je me rappelle encore de son sourire lorsque j’avais réussi à le faire s’esclaffer en disant une connerie dont j’avais le secret. Mais ce qui me turlupinait, cela était de savoir pourquoi je pensais à cela maintenant. Je m’étais précipité dans le salon ou se trouvait mon grand-père ainsi que mes parents pour leur annoncer la bonne nouvelle. Un sourire mauvais s’était installé sur leurs lèvres, le genre de sourire signifiant qu’on approchait lentement mais sûrement du but. Et dans ma grande naïveté, je pensais que cela était une bonne chose, puisque jamais ils ne leur feraient de mal, pas vrai ?

J’étais donc actuellement devant la gigantesque maison des Novak. J’en avais le cœur battant, pour une raison que j’ignorais encore. Je soupirais doucement, me demandant si j’allais directement sentir que cette famille faisait parti de la mafia ou si, au contraire, ils allaient se comporter comme des gens tout à fait normaux. Peut être même qu’avec un peu de chance, ils ne me reconnaîtraient pas ; je n’en avais aucune fichtre idée. Pourtant, je percevais que ce n’était pas tant cela qui m’inquiétait, mais plutôt le fait de ne pas être apprécié. Je secouais la tête lorsque je me rendis compte de ce à quoi j’eus pensé : putain mais, qu’est ce qu’il me prenait ?

Je toquais donc deux fois à la porte, afin de chasser ces drôles d’idées de mon esprit. Il ne fallut pas longtemps pour que j’entende un énorme fracas provenir de l’intérieur de la maison ; et j’eus compris avant même que la serrure soit tournée qu’en réalité, un certain frère voulait me connaître et me parler avant même que Castiel n’eut pu l’empêcher.

Gabriel se tenait dorénavant devant moi, mâchant son chewing gum avec une telle nonchalance que j’en été presque jaloux, sur le moment. Un énorme sourire aux lèvres, il venait m’enlacer tandis que je devinais la silhouette de Castiel derrière, son regard bleu océan semblant désespéré. Il faisait la moue, m’observant d’une manière que j’interprétais comme voulant dire : « Cherche pas, il est fêlé, je suis désolé. » Cela m’eut donné envie de rire, sans que je ne sache réellement pourquoi.

L’homme qui me faisait face me prit alors par l’épaule, m’éloignant de ma proie, pour le moment du moins. Je n’étais pas certain de comprendre pourquoi ; s’il avait quelque chose à me dire, autant le faire devant son frère, n’est ce pas ? Ce n’était pas très correct. Ce dernier restait un long moment sans s’exprimer, se contentant de marcher et de me tenir encore, ce qui commençait à me taper sur le système ; mais je restais calme, en tout et pour tout. Je ne devais surtout pas montrer un quelconque signe d’énervement, cela serait me desservir. Je souriais donc aimablement lorsqu’il prit la parole avant de me figer, n’étant pas certain de comprendre là ou il voulait en venir :

" J’ai toujours su que Cass était gay.. Quand lui-même ne le sait pas encore. Et j’ai cru comprendre que cela était également ton cas, Winchester. Ouais, j’ai fais mes recherches sur toi. D’ailleurs, désolé pour ton frère, cet accident de voiture, cela est vraiment dramatique. "

Ma gorge se nouait immédiatement suite à ses propos. Je n’avais pas de frère, de quoi parlait-il ? Il avait du se tromper. Pourtant, je devais feinter, j’avais dans l’obligeance de me rappeler que j’étais ici pour un but bien précis, une mission que je devais accomplir. J’humectais mes lèvres tandis que je prenais une mine effarée, ce qui n’était pas compliqué.

" Comment s’appelait-t-il, déjà.. ? Demandait Gabriel, me fixant avec ses yeux qui semblaient être sur le point de me tuer si je me trompais dans la réponse que j’allais lui donner. "

Et j’eus compris. J’eus compris que je m’étais fais avoir comme un débutant. Bien sûr que cette conversation était un test. Comment allais-je me dépêtrer de cela, maintenant ? Mon visage n’exprimait qu’un certain mal être, chose que l’on pouvait aisément comprendre, sachant que je ne pensais pas que le gars dont il parlait puisse être mon frère, quoique. Le fait de basculer dans quelque chose d’incertain et hors de mon contrôle me terrorisait ; j’avais peur de perdre mes moyens et ainsi, de devenir moi-même la proie rêvée pour mes adversaires.

" Eh, Gab ! Cela suffit, les interrogatoires, s’écriait une voix derrière moi. "

Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais menacé. Surtout parce qu’en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, deux autres frères s’étaient ramenés, m’encerclant comme on tâcherait d’attraper un animal sauvage. Je reconnus sans problèmes Lucifer ainsi que Raphaël. J’étais complètement stupide, je m’en rendais compte maintenant. Je déglutissais de manière discrète tandis que mon cerveau s’activait à trouver une parade afin d’éloigner la conversation que nous étions en train d’avoir. Et vu ce qu’il avait dit juste avant, je ne voyais qu’une solution, et pas des plus faciles à expliciter. Prenant mon courage à deux mains, sortant mon plus beau jeu d’acteur, je pris une mine effrayée, murmurant doucement :

- « D-D’accord, je l’avoue.. Castiel me plaît beaucoup. Je ne sais pas vraiment ce qu’il m’arrive, je n’ai jamais.. Enfin.. Ressenti cela pour quiconque.. »

Et mettre ma fierté de côté était beaucoup me demander. Putain, quelle idée ! Mais au moins, cela semblait marcher. Je sentais Gabriel se détendre, éclatant d’un rire qui signifiait « Je le savais, je suis le meilleur ! » tandis que Lucifer s’était crispé, à un point tel que le troisième frère présent dut poser sa main sur son épaule dans le but de le calmer un temps soit peu.

Quant à moi, je me maudissais d’avoir été aussi con. Je n’aurais pas pu trouver autre chose, non ? Maintenant j’allais devoir.. Oh putain de merde. Je n’avais plus qu’à espérer que Castiel ne ressente absolument rien pour moi. En même temps, il y avait de fortes probabilités pour que cela soit le cas. Je veux dire, il suffisait de le regarder pour comprendre qu’il n’aimait personne. Je me sentais blessé pour lui, comme si j’eus prononcé ces mots à voix haute, ce qui n’était heureusement pas le cas, je n’étais pas encore suicidaire. Pourtant, je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il m’arrivait, en ce moment. Je soupirais doucement, priant pour que le jeune homme vienne me sauver, si au moins il n’avait pas le droit de m’aimer.

Destiel School Mafia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant