De la mort à la vie

L'enfance

J'ai grandi dans une famille élargie,dans les quartiers pauvres de Libreville .A l'époque, la maison familiale était la résidence par excellence.Une grande partie de la famille y restait,et était tout le temps remplie.Oncles,tantes,cousins,cousines, tout le monde y passait et repassait.Ils venaient juste pour saluer la grand mère et parfois,il restaient plus longtemps.Ma grand-mère était tout le temps aux fourneaux ,la nourriture ne manquait jamais .Même si ,pour tout dire,entre la nourriture et les jeux avec les autres,il n'y avait pas photo.Néanmoins, peut importe le moment de la journée où j'avais faim, je n'avais pas à aller très loin.Le soir, après s'être douchés ,nous nous rassemblions, devant la télé, pour boire du lait.Moment précieux de mon innocence. Ma mère et moi,n'habitions pourtant pas dans la maison avec tout le monde,nous étions un peu plus loin,mais je ratais ces moments qu'à de rares occasions.Mes cousins et moi étions tellement proches.Je les aimais d'un amour si pur,que je les admirais.Je voulais avoir tout ce qu'ils avaient et faire tout ce qu'ils faisaient . Habits,jeux,téléphones, personnalité ,tout!
Étant le cadet de ma mère, je n'avais comme seuls confidents,que mes cousins,puisque celui des enfants de ma mère qui me précédait avait au moins, dix ans de plus que moi,ce qui ne facilitait pas forcément la communication.
Ma mère avait donc fait cinq enfants,dont quatre (une fille et trois garçons ) qui ont le même père, et moi, le dernier, avec un père différent.
De toutes mes années d'enfance, je ne l'avais jamais vu . Pour moi je n'en avait même pas.Maman ne parlait de lui que très vaguement. Et pour toute information ,je n'avais que le pays où il réside. Mais jamais quelque chose de profond ,qui m'aurait permis de le connaître un peu mieux . Heureusement pour elle,à cet âge cela ne m'importait que très peu.Elle me comblait de tant d'amour que je n'avais pas le temps de remarquer l'absence d'un père. Et ce fut ainsi jusqu'à ma pré-adolescence.