Tulipe

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 TULIPE

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 TULIPE

Je pris mes toiles, mes pinceaux et ma palette, et presque en courant je me rendis chez mon nouveau client. Les rues de la petite ville, située pas très loin d'Amsterdam, étaient déjà bondées au matin. Je fis des coudes pour passer comme je pouvais entre les gens qui étaient agglutinés devant les différents stands du marché. Nous étions en pleine tulipomanie, si bien que les gens se battaient pour acheter les plus beaux bulbes, quitte à y mettre le plus gros prix.

Puis j'arrivai enfin devant la porte de la demeure.

Je toquai avec plus ou moins de force, ayant les bras chargés, j'espérais qu'on m'avait entendu. Ce fut bien le cas, car une gouvernante vint m'ouvrir.

– Je suis venu pour un portrait, je suis Jan Van Loos, m'annonçai-je.

– Je vous en pris monsieur le peintre, entrez donc.

Je passai dans le couloir de la sombre maison, puis je débouchais sur une pièce aux grandes fenêtres. Une table et deux chaises, ainsi qu'une grande cheminée et quelques cadres habillaient l'endroit pourtant très sombre. L'homme de la maison arriva, habillé d'un costume noir et m'accueillit. Puis un bruit de pas dans les marches, quelques secondes plus tard, sa femme. Elle avait de longs cheveux noirs, coiffés d'une tresse sur le dessus de la tête ; sa robe était longue et bleue.

– Installez-vous mon cher Van Loos, m'intima Monsieur.

J'entrepris de prendre rapidement mes marques, j'arrangeai la pièce en décorant minimalement la table, rajoutant quelques symboles clés par-ci et par-là.

– Voilà, posez la main sur l'épaule de madame, là, tournez un peu la tête, oui levez un peu le menton. Bien, bien !

Je me munis d'une toile et je commençai à y peindre les contours méticuleusement. Dehors le soleil était au rendez-vous, c'était une journée parfaite. Néanmoins, je m'étonnais, Monsieur était très à l'aise, il osait même me faire la conversation, tandis que Madame était plus introvertie.

Après de longues heures de peinture, je proposai une pause. Monsieur Sandvoort se retira pour prendre du repos, mais Madame restait. Je la vis s'approcher de la table, et saisir une tulipe dans le bouquet. Celle-ci était d'un jaune-orangée. Madame Sandvoort marcha jusqu'à la fenêtre fuyant mon regard. Mais le sien se perdit rapidement dans la contemplation de l'extérieur. Elle portait la tulipe à sa joue, comme pour sentir la douceur de cette rare fleur sur sa peau.

– Ne bougez plus, dis-je.

Je me munis d'une deuxième toile, puis captivé par ses traits, je me mis à la peindre. Couchée sur la toile, je la trouvais si belle, si pure, si douce et innocente. Le bleu de sa robe rendant ses courbes uniques et fascinantes. Jamais ô grand jamais je n'avais vu une aussi belle femme.

– Le bleu est rare, vous le portez divinement bien.

Son regard à enfin croisé le mien, j'ai vu ses prunelles qui brillaient. La tulipe dans sa main avait soudainement perdu de sa valeur tant le regard de Madame Sofia était intense. Ses yeux avaient capturé les miens, vilains. Je peinais à croire à une telle beauté, elle m'envoûtait par sa perfection.

Monsieur Sandvoort rentra de nouveau dans la pièce, coupant court à notre premier contact. Le mari et la femme reprirent tous deux place afin que je continue le portrait. Dieu qu'elle était ravissante, je ne pouvais détacher mes yeux de sa splendeur.

– Que regardez-vous ? demanda Madame.

– Qu'est ce que je regarde ? répondis-je maladroitement.

Un pétale de tulipe qui se trouvait dans le bouquet tomba sur la table.

– Première à pousser, première à faner, intervint Monsieur.

Je regardai Sofia, elle me regarda. Un éclair coupable jaillit de ses iris, je fus bien heureusement le seul à l'apercevoir. À ce moment, je compris qu'elle venait de voler mon cœur.



 À ce moment, je compris qu'elle venait de voler mon cœur

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Flavie

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