Noa

Jour 3/ Illima

Noa n'avait pas fait exprès. Il n'avait pas dis ça pour me rappeler que je n'ai pas d'avenir, et pourtant ça m'avait blessé.
C'était le prix à payer pour garder mon cancer pour moi. Il parlerait de son avenir, de ses rêves, tandis que les miens sont réduits à néant. Noa avait toute sa vie devant lui.
Je me dirigeais vers une boulangerie non loin de la plage. L'odeur des viennoiseries m'envahit les narines. Il était trop tôt pour que la police est été prévenue de mon absence. Maman devait encore me chercher, et Kai était sûrement en train de chercher une théorie autre que la fugue.
Je commandais un pain au chocolat pour moi et un croissant pour Noa. Celui-ci était devant la boulangerie, en train de regarder les gâteaux de la vitrine. Malheureusement, je n'avait pas d'argent à dépenser pour ça.
On alla manger sur la plage. L'océan meublait le silence entre nous. Je pouvais presque entendre les rouages du cerveau du brun. J'étais sûre qu'il réfléchissait à propos de ce qu'il m'avait dit. Il essayait sûrement de trouver ce qui clochait, car en soi, il n'avait rien dit de mal. Mais c'était douloureux de l'entendre parler de mon avenir alors que j'étais condamnée à vivre jusqu'à mes 16 ans et demi.
Au bout d'un moment, il se tourna vers moi et planta ses yeux bleus dans les miens.
- Illima, est-ce que tu me caches quelque chose ?
LA question. Soit je lui avouais tout, soit je lui mentais et il sera désemparé face à ma mort. Je ne répondis rien.
- D'abord tu fugues pour une raison inconnue, et là, quand je te parle d'avenir, tu sembles blessée.
- Je fugue parce que j'ai besoin de liberté.
- Mais tu peux sortir avec tes amis le weekend, je veux dire, tu es libre.
Je soupirais. C'est vrai que les ados normaux sortaient le weekend entre amis. Mais difficile quand on en a aucun.
- Je... Je n'ai pas vraiment d'amis...
- P-T-D-R. Tu n'a pas d'amis ? Tu es belle et drôle Illima. Vraiment. Pour que tu n'ai pas d'amis, il faudrait que tu vives enfermée !
Un éclair passa dans ses yeux. Il avait deviné quelque chose.
- Illima... Est ce que quelqu'un te séquestre ?
- Quoi ??
J'éclatais de rire. L'idée que mes parents ou même Kai me séquestre était grotesque. Mais je vis Noa s'inquiéter.
- Non, tout va bien. Je t'assure !
- Alors qu'est ce qu'il se passe ?
- Je ne suis pas vraiment prête à t'en parler Noa. Je ne pense pas qu'on se connaisse depuis assez longtemps pour t'en parler.
- Eh bien j'attendrais aussi longtemps qu'il le faudra. Je veux vraiment te connaître mieux. Même si j'ai l'impression de t'avoir toujours connu.
Je lui souriais et liait nos deux mains. Il y avait quelque chose entre nous d'indéfinissable. Quelque chose qui faisait battre mon cœur un peu trop fort. Et c'est là que j'ai compris que j'allais sûrement tomber amoureuse de lui. Pour la dernière fois.