Chapitre Seizième

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Il se réveille une nouvelle fois dans sa cellule, les poignets toujours enchaînés. Les idées encore floues, il met du temps avant de se rappeler ce qu'il s'est passé la veille. Ça y est, il arrive à l'épisode de la piqûre. Il dirige lentement son regard à son bras gauche, cherche la marque de l'aiguille, qu'il trouve rapidement. Il revoit le liquide d'un bleu métallique presque fluorescent remplir ses veines, comme s'il réagissait à la lumière noire. Cette impression laisse quelques frissons lui parcourir le dos. Vous savez, cette horrible sensation de ressentir ce corps étranger en vous sans pouvoir l'enlever, comme si vous ne l'acceptiez pas. De nombreuses questions inondent son esprit. Il ne se sent pas plus fatigué, pas plus malade, plus fort ou plus faible. Alors à quoi bon cette substance toute droit issue de l'innovation technologique ?

Sa réflexion est interrompue par le bruit d'un coulissement de porte. Etant donné qu'il lui fait dos en permanence, il ne sait qu'au dernier moment qui entre dans sa cellule. 《Salut à toi le clown》. Ce sarcasme malsain de la part de l'ingénieur, qui ne se sent bizarrement puissant que quand il voit Dimitri attaché à ses chaînes. Une blouse blanche apparaît ensuite, un carnet de notes à la main. Elle lui tourne autour. 《Il ne semble pas y avoir de rejet Monsieur, tout se passe comme prévu》. Elle écrit. Elle baisse sa main dans sa poche, et en ressort une lampe pareille à un néon. Une fois allumé, sa lumière apparaît violette. L'ingénieur prend la bras de Dimitri, lui remonte la manche rapidement et se tourne vers l'infirmière. Elle passe la lampe au-dessus de ce dernier. Dimitri reste sans voix. Elle prend des notes. 《Je suis un génie. On est tous des génies 》. L'excitation gagne l'ingénieur, ce qui n'est pas vraiment le cas du détenu. Les yeux rivés sur son bras, il regarde ses veines apparaître fluorescentes sous l'effet de la lumière ultra-violette. 《Plus que quelques heures et le sang sera entièrement diffusé 》. Elle prend des notes.

Une nuit de passée, une de plus et toujours pas de nouvelles des autres. Il tourne sa tête et la fait craquer, change lentement de côté. Tête en arrière, à part un soupir, rien d'autre ne lui vient de vraiment utile. La lourde porte grince, enfin. 《Saluuuuut le clown, c'est ballade aujourd'hui 》. Les quatre même lourdeaux que d'habitude. Il sourit, toujours cette fausse banane jusqu'aux oreilles. Le chemin est légèrement différent que celui de d'habitude. Une porte inconnue de passée, et le couloir redevient foncé, seulement éclairé au sol par des néons. Signe que l'espace des scientifiques est passé.
Place aux militaires. Il n'y a plus d'alcôves, juste des grosses portes au lourd programme de sécurité rythment l'allée. Une porte bien plus grande que les autres les laisse entrer dans une grande salle, pareille à celle où ils s'étaient réveillés la première fois avant d'être séparés. Très peu lumineuse, elle laisse apparaître un grand écran et des ombres de silhouettes. La surprise le gagne. Ils sont tous là, répartis sur des bancs. Les mêmes uniformes, l'allure stricte et silencieuse comme s'ils étaient menacés. Les participants se retournent un à un au bruit de ses pas, couverts par ceux des militaires. Ils l'assoient de force au fond de la salle, seul. Ils s'éloignent. Dimitri se retourne et les regarde se reculer lentement, toujours faces à lui. Il leur sourit. Dommage pour lui, ils ne quittent pas la pièce. Ils s'adossent simplement au mur, croisent les bras, tout en lui adressant à leurs tours un sourire. La banane à pleines dents , il se retourne face au grand écran. Certains des participants se retournent en sa direction, des gars plutôt costauds, le regardent tout en parlant à l'oreille de l'autre. Rien de mieux pour l'agacer. Ils lui sourient, littéralement l'air de se foutre de sa gueule. Il se redresse, ce qui lui donne un air plus grand. Il sourit aussi. Evidemment. Les autres redeviennent ternes, et se retournent au commencement d'un discours.

Bien on écoute les mioches, je vais être rapides. Vous allez dans quelques secondes prendre connaissance du principe du jeu dans lequel vous serez bientôt jetés. Pas de larmes s'il vous plaît je suis pas émotif. Bon. En gros, vous allez être disposés sur un plateau de jeu réparti de cette manière》. L'écran affiche désormais une sorte de labyrinthe géant avec différents espaces blancs. Aucun d'entre eux n'est relié, ce qui l'exclut catégoriquement des labyrinthes. 《Pour être clair, chaque espace indique un univers différent. Ils sont reliés par des portes, bien sûr non indiquées ici. Votre but, c'est de les trouver et de les passer. Chaque 24 heures, une porte se referme. Autant vous dire que le jeu peut durer un moment ! Je vous laisse imaginer que ceux qui n'ont pas passé la portes sont fichus. Vous rencontrerez à chaque fois des trucs bizarres. C'est normal, ils sont la pour vous tuer ! Disons qu'il faut faciliter le nettoyage. Bref. Tout ce que je sais c'est que ça commence bientôt. Je serais vous je commencerais à chercher des alliances. Il n'y a pas de nombre de gagnants établis, étant donné que personne n'a jamais gagné 》. Il se prend un fou rire. Il pose ses mains aux hanches, l'air de se dire "c'est tellement bien foutu ce truc", puis il part, sans un mot.

La Dernière Porte [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant