CHAPITRE 15

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Niall

Putain, mais quel con ! Quelle idée aussi d'avoir voulu monter sur cette échelle pour défaire les décorations de Noël... Ça fait vingt minutes que je suis aux urgences en train d'attendre mes résultats d'IRM et je n'en peux plus. Je ne suis pas d'une nature patiente et encore moins entouré de personnes qui se plaignent du retard des infirmiers ou des enfants qui pleurent dans le couloir d'en face ! Et sincèrement, on dirait que tout le monde s'est donné le mot pour venir ici un dimanche matin.

Assis sur ma chaise depuis plus de deux heures maintenant, je n'ai toujours pas de nouvelles pour mes examens et je n'ai rien à faire en attendant mon tour. Mon téléphone est déchargé, les magazines sont tous des potins people que j'évite de lire par tous les moyens et pour couronner le tout, il pleut averse depuis que je suis arrivé ici. Donc sortir avec ce temps pourri ne serait pas non plus une bonne initiative...

Quand j'entends enfin mon nom, je me lève sans me faire prier et m'avance vers le comptoir.

-Veuillez signer ici s'il vous plaît, me quémande sans un sourire l'infirmière.

Je fais ce qu'elle me dit. Elle me tend mon enveloppe et je suis prêt à quitter à la hâte cet endroit. Mais au moment où j'allais partir, tout s'active autour de moi. Des pompiers rentrent à vive allure dans le hall, un brancard les suit et je reconnais très vite la personne allongée sur le matelas. Cette femme que je reconnaîtrais entre mille : Abbie. Mon sang ne fait qu'un tour et j'accoure vers le lit, paniqué.

-Abbie, ça va aller. Je suis là.

Ce sont les premières paroles qui me viennent en tête quand je la vois dans cet état sur cette civière... Les yeux fermés, une minerve autour du cou, le front ensanglanté. Je ne peux m'empêcher d'essayer de lui parler et de lui tenir fermement la main.

-Je ne sais pas qui vous êtes monsieur, mais vous ne pouvez pas nous suivre ! m'annonce l'un des ambulanciers.

Je n'ai que faire de ses ordres et reste auprès d'Abbie. Je ne peux pas la laisser, pas encore une fois. Pas après ce qu'il a pu se passer. Je ne sais pas où est son fiancé mais moi, je suis là, lui non !

Des médecins me reprennent à nouveau mais je ne veux pas la lâcher. Mais à contre-cœur, je me fais tirer par-derrière et je la vois disparaître en un coup de vent, derrière cette porte de bloc opératoire. Cette porte de l'inconnu, cette porte de l'ignorance et de la peur... Moi qui ne rêvais que de rentrer chez moi et quitter cet hôpital il y a encore quelques minutes, je n'ai plus qu'une seule priorité : rester ici autant de temps qu'il le faudra pour obtenir des nouvelles de la femme dont je tombe peu à peu amoureux...

L'heure tourne, les urgences se calment mais je suis toujours ici à attendre des heures et des heures un médecin pour avoir de ses nouvelles. Mais au moment où j'allais me lever pour demander des informations à l'infirmière au guichet, un homme rentre en furie dans le hall et je le reconnais très vite : Sullivan.

-Je cherche mademoiselle Walsh ! s'enflamme-t-il en agressant la jeune femme.

-Bonjour monsieur, je vais vous demander d'être un minimum poli s'il vous plaît.

-Je n'en ai rien faire d'être poli, répondez-moi ! Je cherche Abbie Walsh.

Je remarque rapidement qu'un homme baraqué de la sécurité s'avance vers lui mais Sullivan recommence à s'énerver et à répondre au vigile. C'est alors qu'il me remarque enfin et qu'il s'approche dangereusement de moi. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?

-Je peux savoir ce que tu fous ici ? me hurle-t-il.

-Je ne crois pas savoir que ça te regarde !

STAY [NH]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant