Rien

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La journée passa. Dans l'angoisse et l'attente. Je persistai à penser que quelque chose n'allait pas. De retour de l'atelier, je fouinai dans son bureau.

En apparence, rien ne laissai présager de la présence d'une agente rattachée à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure. Je tapai un code de quinze chiffres, appris par cœur, sur le coffre fort dissimulé dans un tiroir. J'en sortis une clé, qui déverrouilla un second tiroir blindé, rempli de dossiers classifiés.

"Si un jour, quelque chose tournait mal, tape cette combinaison et ouvre ce tiroir avec la clé en croix qui est dans le coffre. Tu y trouveras des documents. N'y, touche, pas. Transmets-les aux autorités. Et prend le Glock. Si je suis retenue ou morte, on voudra effacer les témoins. Et l'entourage proche, dans le doute. Tu me suis ?"

Je récupérai donc l'arme de poing, la chargeai et engageai la première balle avec l'habileté de l'habitué. J'ai une cinquantaine d'heures en cumulé au stand de tir où allait ma femme. Mais contrairement à elle, je n'ai jamais eu à tirer sur quelqu'un. Il faut que j'arrête de parler d'elle au passé. Tout est encore possible.
Je saisis le holster, et me rendis alors compte de la présence du pistolet d'assaut Raffica customisé d'Amelia dans le tiroir...

Merde. Et n'a pas d'arme sur elle ! Mais... Y'a vraiment une couille. Sur un gros coup, elle ne serait jamais sortie sans protection... Mais ! Sa carte d'agente !!! Que...

"Mais dans quel merdier tu t'es fourrée, ma belle..."

Je pris les dossiers sous emballage plastique sous le bras, et enfilai le harnais. Je fis des rotations de bras pour le positionner confortablement, et cachai la bosse de la gaine sous une grosse doudoune.
Vers dix-huit heures, je sortis de ma baraque en direction du commissariat. La neige avait cessé de tomber. Je remarquai assez vite des empreintes de pas dans la neige, tournant autour de ma Seat. Je retournai dans la maison, et me munis d'une barre télescopique. Avec mon téléphone et la barre selfie, Je refis le parcours sous l'auto, jusqu'à trouver un téléphone collé sous le véhicule, près, avec une bonne grosse 'pâte à modeler'.

Hmf.

Je vérifiai le système, qui, comme souvent, était relié au démarreur. Je ne comptais pas appeler la police, ce n'était pas nécessaire. Je coupai simplement le câble, et mis la charge désarmée dans un sac de preuves.

Avec une petite appréhension, je plantai la clé et mis le contact. La caisse démarra normalement.

En même temps, qu'est-ce qui aurait pu arriver ?

Je haussai les épaules et pris la direction de la ville. Il fallait que je fasse vite. Si on m'a déjà embusqué une fois, voir une voiture censée être détruite en ville, intacte... Je peux de nouveau être pris pour cible. Je sortis le 9mm et je mis dans la boîte à gants conducteur, prêt à l'emploi. Il était doté d'un petit laser activable et d'un cache-flamme. Ame adorait les accessoires d'armes. En plus d'être utiles, ils donnaient un charme certain aux pistolets d'infanterie dont on armait les agents en opération.

Un véhicule klaxonna furieusement en me voyant manger sa voie. Je rectifiai et me reconcentrai sur la conduite. Je vérifiais régulièrement si j'étais suivi. RAS.

J'ai merdé là...

J'arrivai à l'hôtel de police du coin. Seules quelques lumières de l'immeuble étaient allumées. Une aurait suffi. Je sortis le Glock, vérifiai le laser, l'embout, et abaissai la sécurité. je le glissai dans la poche de ma doudoune, tenant mon doigt sur le flanc de l'arme, afin d'éviter un tir accidentel. je sortis de mon véhicule et me dirigeai vers l'entrée. Quelques gamins du coin traînaient devant la bâtisse. Normalement, avant 22h, ils ne posent pas de problèmes.

PhantomsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant