Partie 6

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Après trois jours d'un sommeil profond et léthargique, le père de Belle s'était réveillé avec un mal de crâne intense, une faim atroce et des besoins naturels à satisfaire de toute urgence. Les attaches qui le retenaient l'empêchaient de faire le moindre mouvement. Il regarda la pièce dans laquelle il se trouvait, mais ce n'était plus la salle à manger de sa petite maison, il n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait à vrai dire.

« – Belle ! Viens ici tout de suite ! » Hurla-t-il sèchement.

Cependant, ce ne fut pas son cobaye qui se présenta à lui mais un Gaston ébouriffé et l'air très mécontent.

« – Vous ! Enfin vous vous réveillez ! Vous vous êtes pris pour qui ? La belle aux bois dormants ?! Cela fait deux jours que l'on vous croit presque mort ! » Cracha-t-il en le soulevant par ces liens.

« – Détachez-moi...Vite et peut-être que je vous expliquerai ! » opposa le monstre en le fusillant du regard.

Gaston, détestant ne pas avoir le dernier mot, tira violemment sur les liens qui se défirent après plusieurs minutes de bataille. Une fois que Hemrich se tint à peu près sur ses pieds, il se dirigea vers le pot de chambre au bout de la pièce dans lequel il se soulagea. Pendant ce temps, l'ancien militaire faisait les cents pas.

« – Où est cette chose inutile qui me sert de fille ? » S'enquit l'homme monstrueux en remontant son pantalon.

« – Justement ! J'avais la même question à vous poser! Imaginez ma honte lorsque je suis venu chez vous pour l'emmener devant le maire et que je n'ai trouvé que vous, ligoté sur le sol ! Tout le visage se gausse de moi à présent ! Ils pensent qu'elle a préféré s'enfuir que de m'épouser ! C'est impen...

– C'est le cas » le coupa Hemrich, las des jérémiades de son futur gendre.

Il réfléchit quelques secondes puis sourit diaboliquement.

« – Mais je sais qui a pu l'aider à s'échapper »

Un peu plus tard, les deux hommes se dirigèrent vers la librairie, fermée. Gideon était parti peu après Belle et n'était pas revenu, à croire qu'il s'était lâchement enfuit. Gaston cassa le verre de la porte, puis l'ouvrit de l'intérieur, pénétrant dans l'antre du mystérieux vieillard. Hemrich et lui passèrent un long moment à l'intérieur, en ressortant, le premier était pâle comme la mort et le monstre jubilait, un sourire maléfique fendait son visage.

Au milieu de l'après-midi, la place était noire de monde. Gaston haranguait les villageois effrayés, il prétendait que Belle avait été enlevée par un monstre et que celui-ci continuerait à kidnapper les femmes du village, si personne ne l'arrêtait. Le mensonge était flagrant, mais les villageois n'avait pas besoin de longues explications pour déchaîner leur haine. De plus il avait une preuve, un miroir montrant Belle soulevée par le cou, on ne voyait de la bête que d'intenses yeux rouges.

C'est ainsi qu'une procession d'êtres grondant leur violence se dirigea vers le château.

La Malédiction de BelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant