S comme solitude et souvenir , D comme détresse et douleur

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- Petite note, je déconseille aux plus jeunes de lire cette partie -

Puis sa main qui tenait sa fourchette se mit à trembler, des larmes coulèrent sur ses joues. Elle a encore le souvenir des messages des autres. Certains qu'elle connaissait du collège lui avait envoyé "tu ennuies tout le monde sans exception", "j'aimerais bien que tu te jettes du haut d'un toit" ou encore "va te suicider". Elle se haïssait elle-même, ce n'était pas les autres qu'elle détestait mais elle-même. Elle gâchait tout et n'était qu'un poids mort pour ceux qui la côtoyaient. Elle se leva, et sans écouter les questions de Gwendoline, elle débarrassa son plateau. Puis elle sortie du lycée avant d'errer dans la rue. Elle bousculait les passants, en plein état de réflexion, certains s'écartaient de son chemin, pensant sans doute que c'était une folle. Elle n'entendait même pas la sonnerie de son téléphone, Gwendoline qui essayait de l'appeler. Elle a sûrement erré comme une âme en perdition pendant plusieurs heures, car la nuit était tombée sur la ville lorsque sa mère tenta de la joindre par téléphone depuis l'appartement. Elle rentra chez elle.

Plus tard dans la nuit, depuis sa chambre elle observait la ville éclairée sous la nuit noire. Elle était dans sa chemise de nuit blanche, ses cheveux noirs nattés. L'horloge murale annonçant 5:45 du matin de ses aiguilles. Elle posa ses pieds sur le béton glacé de son balcon, le vent faisait voler le rideau blanc de la porte-fenêtre. Puis elle enjamba la rambarde noire froide avant d'observer la lune en pleurs. Elle se laissa basculer lentement en avant dans un dernier souffle, les yeux fermés. N'importe quel témoin aurait pu prétendre avoir vu un ange déchu tomber du ciel, et lorsque le corps de Nikky percuta de plein fouet le béton de la rue, elle sentit tous ses os brisées et le sang qui commençait à envahir son crâne, puis elle vit une lumière blanche et ce fut la mort qui l'emporta dans un dernier souffle.

Les gyrophares des voitures de police dansaient dans la nuit proche de l'aube, projetant sur les murs des ombres valsant au rythme des sirènes. Gwendoline arriva avec Lucas et sa mère en voiture, elle se mit à hurler le prénom de son amie, avant de s'effondrer sur le sol, Lucas essayant de la réconforter comme il pouvait, et il envoya un message à Isaac. Il se mit à bercer Gwendoline qui pleurait en étouffant ses ses cris de détresses et de douleur, tout en essayant de se remettre de cette nouvelle dont certains ne se remettront jamais.

6:11 le 21/11, Isaac continuait de pleurer dans sa chambre, toujours aussi abattu, sous le choc. Pour lui il était coupable, il avait tout enclenché. Un simple message de sa part avait enclenché un mécanisme qui avait mener au suicide.

- Voila, c'était 24h qui ont changé une vie, arrivée deuxième sur 600. Cette histoire j'ai eu un plaisir à l'écrire pour exprimer la détresse dont certains n'arrivent pas à parler -

~ Leno ~

24h qui ont changé une vie (nouvelle primée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant