Je suis plongée dans un silence profond, sans un bruit. Malgré tout, je reste persuadée que je suis restée humaine.
Le froid mordant sur ma peau, aucun visage autour de moi. Je n'ai pas de chez moi, juste un mince filet de chance.
Une chance de trouver un banc lorsque le froid n'est pas trop piquant.
Une chance de dénicher quelques restes lorsque les poubelles débordent.
Une chance d'obtenir une couverture pour réchauffer mon corps gelé.
Je crois que malgré tout, je suis demeurée humaine, et que ce qui bat avec force dans ma poitrine reste mon cœur, bien que désormais froid, fragile et meurtri.
De trop grandes batailles et si peu d'oreilles pour écouter ma souffrance, mes cris et mes peines.
Je reste humaine, mais suis-je encore une femme aux yeux de cette société qui me voit comme un dechet ?
Une honte que l'on préfère dissimuler, comme l'hiver qui revient à chaque saison. Pourtant, tu peux m'apercevoir à la télévision, en bas de chez toi. Je suis partout, même là où tu ne souhaites pas me voir. Tu pourrais me trouver dans ton avenir, voire même dans ton présent. Car comme un miroir, je peux refléter cette réalité qui te glace le sang.
Demain, peut être prendras-tu ma place et ressentiras tu ce cœur glacé ?
Demain, peut-être auras-tu de la chance ?
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DiFfÉrEnTe
PoetryJ'ai toujours su, depuis petite, que j'étais faite pour accomplir quelque chose de différent dans une vie ordinaire. Je n'ai jamais aimé les codes, ni me plier aux règles - sauf celles que la société nous impose : être bien éduquée, répondre avec po...