Untitled 5

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Je toque à la porte, au dessus du numéro 404, il y a un nom, "Jeon Jung-Wan" , j'entre sans même attendre la réponse.

-Bonjour papa. -dis-je sans même le regarder.

-Bonjour jeune homme, vous devez vous trompez de chambre, je n'ai pas de fils.

Je décide finalement de le regarder. Je lui ressemble un peu, même nez, mêmes yeux, mais pas la même bouche, lui, il souriait, ça ne m'était pas arrivé depuis des années, de sourire vraiment. Je ne faisait que des demi sourires, jamais sincère, la plupart du temps je fait la gueule.

Toujours dans son lit, les yeux marrons, pas comme moi, il continuais de me regarder.

-Vous me rappelez quelqu'un, on se serais pas déjà croisé ? -demanda-t-il en me regardant fixement.

Je sentais mes yeux me piquer. Je viens le voir régulièrement mais il ne me reconnaît jamais... Alzheimer précoce les médecins avaient dit... Ca fait cinq ans maintenant mais je ne m'y habitue toujours pas. Bref, reprend toi Jungkook, c'est pas le moment de faire ta victime !

-Si, je suis venue te voir la semaine dernière, tu t'en rappelle, je t'avais ramener tes gâteau préférés...

-Désolé fiston, je m'en rappelle pas, tu dois te tromper de type. -il rigola en m'ébouriffant les cheveux...

Il m'appelait tout le temps "fiston" avant... Putain ça fait mal... C'est pas le moment de chouiner putain. Tu chialeras à la maison, pas ici, sûrement pas ici, devant lui...

-Mais si, -insistais-je- tu les as cachées sous ton oreiller pour les man...

Mon regard glisse jusque sous son oreiller, je passe ma main dessous et ma main se ferme sur une boîte cartonnée... Il l'a oublié, juste après ma visite... C'est de pire en pire.

-Oh ! Comment as-tu su que c'était sous mon oreiller, c'est bien la première fois que je vois ça.

Je baisse la tête, essayant de reprendre mon souffle, essayant de mettre mes idées aux clair. Lorsque je le regarde à nouveau, il regarde par la fenêtre, m'ignorant complètement.

-Je me demande quand est-ce que So-Youn fini les cours, j'ai envie de la voir... -dit-il dans le vague en se tournant vers moi.

Comment lui dire qu'il n'a pas 17 ans, qu'il s'est marié avec cette So-Youn, qu'ils ont eu un enfant, un certain Jungkook, qu'ils ont vécu une vie heureuse... qu'ensuite, sa maladie à été déclarée, qu'elle à essayer de tenir bon parce qu'elle l'aimait, qu'elle n'a pas réussi, qu'elle s'est suicidée deux ans plus tard, laissant leur enfant seul, disant que de toute façon, son mari ne se rappellerais pas de son existence, de leurs souvenirs ensembles, de leurs disputes, leurs réconciliations, leur mariage, qu'il ne se rappellerais de rien...

-Je ne sais pas à quelle heure elle termine.

-Dommage, elle me manque. J'aimerais l'épouser un jour, qu'on ai deux enfants et un chien. Des truc clichés enfaite. -il se tourna vers moi, les joues rougies et souriant comme un adolescent- c'est vraiment une fille parfaite, si tu savais, elle est magnifique...

Il se tourne de nouveau vers la fenêtre, regarde le soleil couchant et me regarde à nouveau.

-J'aimerais avoir un fils qui te ressemble un jour, tu est très beau. -je baisse la tête, je ne suis pas du même avis que lui- Tu, tu ne serais pas de la famille de So-Youn par hasard, il y a comme un air de famille...

-Non, désolé. Je doit y aller, je repasserais.

Je me penche sur lui, je lui fait un rapide bisous sur le front et je pars sans rien dire, sans me retourner. Je cours dans les couloirs, je prend les escaliers et je dévales les quatre étages en manquant plusieurs fois de me casser la gueule. Je sors du bâtiment en courant. Une fois dehors, je me stoppe d'un coup. Je me retourne, "Maison de repos", ça repose qui au juste, les patients qui revivent inlassablement leurs souvenirs en ayant la malchance parfois d'avoir un éclair de lucidité, les familles qui doivent voir leurs proches perdre la tête au fur et à mesure que le temps passe... Je ne sais pas qui ça repose mais en tout cas, moi ça me repose pas.

Je rentre chez moi, je me jette sur le matelas, je ne dois pas pleurer, je dois rester fort, si je ne le fait pas, personne ne le fera pour moi. Je prend mon téléphone dans la poche de mon uniforme que je n'ai toujours pas enlevé. Jimin m'a appelé deux fois et m'a laissé un message.

"J'espère que t'es bien chez toi mon coco, et que tu te repose, vu que tu répond pas, j'en conclue que tu dors. Bref, dors bien, apparemment demain, le professeur de coréen n'est pas là, dors bordel ! Je passerais te chercher demain matin comme d'habitude à 9h30. Allez fait de beaux rêves petit connard !"

Trop de gentillesse... c'est mignon, c'est sa façon à lui de me dire que je dois lever le pied. J'aimerais le faire, vraiment, mais la maison de repos pour mon père coûte cher, le loyer est élevé pour un taudis comme ça et j'ai des factures par dessus la tête. Je suis déjà reconnaissant d'avoir une bourse, d'avoir trouvé un travail, d'avoir Jimin et Namjoon.

Je dit pas que j'ai la meilleure des vies, je dit juste que j'ai pas la pire.

Bon, il est 22h30, je dois me mettre en route pour aller au bar. La routine reprend.

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Chapitre plutôt court mais j'espère que vous êtes quand même contentes, et contents ! N'oublions pas les garçons !

Je vous love mes petit(e)s gens !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

Don't leave meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant