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【Iмαge : Ɯє Heαят Iт】

(Salut, et tout d'abord merci de prendre le temps de lire ce livre. Nous sommes Sarah (une fille coquette mais très bavarde, qui préfère s'amuser plutôt que travailler et qui fait le bazar partout où elle passe) et Mayssa (une ado un peu trop grande pour son âge et qu'on appelle souvent "l'intello" à cause de ses notes), deux collégiennes assises à côté en cours récemment. L'idée d'écrire ce livre nous est venue sur un coup de tête, littéralement! En tout cas, on espère que tu apprécieras le tournant que prendront les choses. A bientôt !)

7 juillet 2008 à 21:52

Nous sommes vendredi, la première soirée des vacances. Plus que deux mois et je passe en Terminale, seule et personne avec qui entamer cette nouvelle année.

Ma meilleure amie, Victoria, va finir sa scolarité et passer son bac aux USA, elle veut pratiquer l'anglais afin de devenir comédienne et être connue. Elle a des ambitions, contrairement à moi.

"Ne t'inquiètes pas, quand je deviendrai célèbre je passerai te voir souvent et on fera toutes les deux le tour du monde dans mon jet privé! Hailey, ça fait 11 ans qu'on se connaît, je ne vais pas t'oublier de sitôt", m'a-t-elle dit en cours d'allemand il y a quelques mois.

Non seulement Victoria est ma meilleure amie, mais justement ma seule amie. Moi qui suis du genre très discrète et introvertie, je me demande comment j'ai fait pour m'entendre si bien avec une personne si populaire et ouverte aux autres.

Mais après tout, on avait à peine six ans, ça change beaucoup de choses.

En général j'évite les gens qui m'adressent la parole, et ce depuis plusieurs années. Je pense que c'est dû à la disparition de mon père quand j'avais 12 ans.

J'ignore toute personne qui essaye de me parler, et je dois bien avouer que c'est ce que j'ai fait avec Victoria. Cependant elle a réussi d'une manière déconcertante à me faire changer d'avis, et elle est devenue ma première amie. Elle me connaît à présent comme sa poche, elle sait comment me redonner le sourire en un rien de temps. C'est pour toutes ces raisons que je n'ai jamais douté une seconde de son amitié. Victoria est comme une deuxième sœur pour moi.

Aujourd'hui, j'ai fini les cours un peu plus tôt que d'habitude et d'ailleurs tant mieux, je n'ai jamais aimé l'école.

Je me tiens donc sur mon lit aux draps bleu ciel, la tête posée sur mon oreiller bordeaux. Je contemple ma chambre et l'observe avec insistance pour la première fois ; les murs sont noirs et renferment beaucoup de tristesse, de solitude, de peur et d'angoisse, de manque.

C'est exactement ce qui me représente depuis dorénavant 5 ans.
A côté de mon lit, à droite, se trouve une table de nuit où dessus se trouvent mon téléphone mobile, des photos imprimées où on peut apercevoir Victoria et moi, mais aussi mes parents, mes cousins et une dernière photo d'une jeune fille que je ne reconnais pas et avec qui je me trouve. Cette image a toujours été une énigme pour moi. Je ne sais même pas quand elle a été prise, ni même où, malgré que je puisse reconnaître que j'étais encore en primaire. Je ne devais pas avoir plus de 8 ans, et même si j'étais déjà timide à l'époque c'était flagrant que je respirais la joie et la bonne humeur, assise sur la pelouse verte, le soleil illuminant mes cheveux et ceux de la jeune fille à mes côtés. Elle semble avoir plusieurs années de plus que moi, environ douze ans.

C'est en regardant attentivement la photo que je constate que nous étions habillées pareil. Pourtant elle ne me ressemble pas. Elle est blonde, ses cheveux lisses tombent délicatement sur ses frêles épaules. Ses yeux sont bleus comme l'était le ciel ce jour-là, la peau très blanche. Tout mon opposé.

Je suis brune aux cheveux noirs qui ressortent en boucles répétées, épais et volumineux, et qui me descendent jusqu'au milieu du dos. Mes yeux sont d'un vert foncé à l'ombre et plutôt clairs au soleil, la peau mate.

A gauche de mon lit, il y a une fenêtre dotée de rideaux blancs qui sont en accord avec les murs sombres de la pièce. Ils ne sont pas colorés mais ils ressortent de la gentillesse et de la douceur. Maintenant que j'y fais allusion, je pense que ce blanc qui me semble si familier est une partie de moi, enfoui au plus profond de mon cœur noirci, caché tout au fond et veillant à ce que je ne puisse pas y accéder.

- Hailey !

La voix de ma mère me ramène à la réalité. J'essaye tant bien que mal de me lever de mon lit pour la rejoindre.

Je me dirige grâce au son de ses cordes vocales et je me retrouve sans m'en rendre compte dans la cuisine, observant maman faire la vaisselle.

Intemporelle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant