Amis ou ennemis ?

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Au même moment :

J'étais allé au nord en quête de bois dans le but de pouvoir me faire un feu. Une fois rentré dans le nid que j'avais réussi à me faire tant bien que mal, je commençais à installer la base du foyer. Même me sachant en sécurité je gardais mes sens en alerte, vieux réflexe de l'ancien monde que j'avais conservé. Très rapidement un son que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps parvint à mes oreilles.
Quelque chose marchait au dehors, dans le froid et la tempête, s'approchant trop près de mon abri. Les pas n'étaient pas lourds, au contraire, ce qui avançait vers moi semblait léger, presque aérien. J'entendis les pas encore quelques instants puis plus rien. Je restais sur mes gardes dans l'attente que les pas s'éloignent. J'aperçus un bout de tignasse rentrer subrepticement dans ma tanière et se retirer aussitôt.
Sans bruit je m'approchais des outils qui étaient posés sur la paroi de ma tanière et m'emparais de ma dernière pelle. Je ne sais pas ce qui se trouve à l'extérieur mais, j'en fais le serment, cette chose ne va pas me prendre par surprise. Un pied apparut suivi de près par son compagnon, j'attendais que le reste de la créature fasse son apparition afin de juger si il s'agissait d'une menace ou non.
La pelle levée, prêt à asséner le premier coup, j'attendais. Je me levais et me plaçais devant le feu, pensant qu'avec un peu de chance l'ombre qui serait projetée sur le mur serait assez convaincante pour effrayer le nuisible qui s'introduisait l'air de rien dans mon abri.

Au fond de moi je sais que tout est perdu, la prudence m'est pourtant familière mais à cet instant, plus rien n'existe. Mon bon sens m'enjoint de partir en courant mais la peur, sournoise compagne, plante ses griffes acérées au plus profond de ma raison et m'empêche de bouger complètement. A cet instant précis je sens que la fin est proche, je ferme les yeux une dernière fois et attend mon heure, impassible, résignée.

Je voudrais rester indéfiniment ici, là où le froid ne peut m'atteindre. Je suis dans un cocon tellement douillet que ce serait folie de le laisser de côté. Je sens que tout se termine bientôt alors j'essaie, tant bien que mal, de me remémorer les quelques souvenirs qui me reviennent. A quoi bon ? Les souvenirs que j'ai sont ceux du vent glacial, de la nuit perpétuelle, de la nourriture inexistante. Inlassablement j'attends.

TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant