Le règne de Morphée

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Mes plus grandes épopées se feront sous le règne de Morphée. Ou mes plus grandes tragédies, à Morphée de choisir.

...

Je reprends conscience de mon corps petit à petit, il semblerait que je sois sur mon lit. Une couverture chaude et rassurante enveloppe mon corps et une douce odeur de bois mouillé flotte dans l'air. Une lumière, tamisée par les volets, arrive à traverser mes paupières emplies de mondes fantastiques.

Ce dont je me souviens n'est qu'une discussion absurde sur la bouillabaisse ou la force avec ma meilleure amie, c'est vous dire à quel point mes rêves sont fantastiques.Après une éternité révolue je me résolue à ouvrir un œil. Tiens ? Je ne vois sûrement pas bien, j'ouvre le deuxième; ah non, ma vision va très bien. Je suis dans une voiture, si je ne me trompe pas de mot. C'est un très vieil appareil que les savants d'Atlantide on réussit à remettre en marche, (jusque-là tout va très bien ) j'en avais vu à l'exposition sur les nouvelles technologies d'Atlantide. Je suis assise à l'arrière, derrière le chauffeur. Elle est plutôt luxueuse, assez basse et les sièges sont en cuir. Je regarde par la fenêtre.

On va vite

très vite

Trop vite même

"Hey ! Stop ! Stop ralentissez ! "Pas de réponse "C'est n'importe quoi ! Vous êtes malade ! "

Je me déplace au milieu pour engueuler se détraquer mentale.

...Personne ne conduis.

Ça va aller Lilia.

Dans un premier temps je suis restée tétanisé, je ne suis pas une super héroïne non plus ! Je ne sais même pas comment ça marche, enfin à peine, si j'ai bien compris les brèves explications de l'exposition. De toute façon ce n'est pas en restant à l'arrière que je vais changer quelque chose. Allez Lilia, une jambe après l'autre tu passes doucement devant.

Après 10 min à prendre des positions indignes d'un humain pour passer devant sans risquer de toucher un quelconque bouton, je me retrouve à la position du conducteur. Bon il ne me reste plus qu'à appuyer doucement sur une pédale, ça ne devrait pas être si difficile, juste savoir laquelle. Pas le temps de choisir mieux vaut agir. Petit à petit le paysage ralenti et mon cœur aussi.

Ayant atteint une vitesse normale je prends le temps de mieux regarder le paysage. Une jolie campagne s'offre à moi, parsemée de champs aux couleurs ocre, teintés d'innombrables points de couleurs que sont d'innombrables fleurs. Je suis donc au temps des Vents.

Puis des arbres denses et feuillus remplacent ces plaines. Je m'enfonce au cœur de cette forêt sombre. Les arbres apparaissent comme une armée de géants millénaires, attendant l'heure de leur réveil. Plus je m'enfonce dans cette forêt, plus je sent des regards sur moi. Comme si tous les petits êtres s'étaient réveillés, et comme si les Mythes et les Légendes avaient pris vie. Comme si les arbres de la forêt en gardiens millénaires n'avaient pas fait leur travail, et m'avaient révélé ce monde qui ne vit désormais plus que dans les vieux livres et les esprits. Comme un flash, un appel au secours, entre deux arbres, au loin, un décor éphémère constitué de rouge orangé, emplis de souffrance et de cris, de puissance et d'inhibition, d'arbres comme des prisons qui retiennent des êtres en les laissant brûler indéfiniment. Une plainte étouffée dans un désert d'indifférence; aussi vite apparut qu'envolée. Petit à petit cette forêt de l'étrange survenue si soudainement, disparue, arbre par arbre. Plus j'avance, plus ils reculent, et une campagne, semblable à celle que j'ai vue, réapparaît.

Des champs, toujours aux mêmes couleurs, et des fleurs reprenant les mêmes motifs, s'éparpillent à perte de vue. Un mirage de paradis qui suffit à me redonner une bouffée de joie. J'aime sentir les parfums venants des champs de Colza et j'aime regarder le vent courber les tiges du blé comme une immense mer étrangement calme.

Cependant plus j'avance et plus il me semble que les arbres se font présents. Une forêt semblable à celle que j'ai traversée se met à apparaître, les mêmes arbres, les mêmes feuilles, les mêmes plantes et les mêmes légendes, les mêmes petits être me reviennent en mémoire. Je scrute les horizons, d'un espoir malsain j'attends cet endroit, cet enfer ... Viens encore la fin de cet endroit énigmatique et le chemin traverse le même champ que les deux dernières fois.

Je peux l'affirmer maintenant, ce ne sont pas que des coïncidences ou des ressemblances. Ce sont exactement les mêmes plaines, le même champ, les mêmes brins et les mêmes fleurs, à la même place. Le vent souffle pareillement et la lumière caresse le paysage de la même façon, l'atmosphère chimérique perdure à celle d'avant. Néanmoins la route reste droite, je n'ai pris aucun virage aucune courbe depuis le début de ma course.

Tout à coup le temps se gâte, j'entends la pluie tomber. Chaque petite goutte d'eau résonne dans tout mon être, chaque son de la mélodie préférée de ma mère parvient à mes oreilles, le même son du matin lorsqu'elle se lave. Les sons de portes qui claquent, de volets qui s'ouvrent, d'habits qui se froissent, de sac qui se ferme et de couverts qui se mettent en place pour le petit déjeuner. L'odeur du savon, de l'eau chaude et du pain grillé se mélangent pour arriver jusqu'à mes narines. Puis une faible lueur vient éclaircir mon monde, mon environnement, mon paysage, l'espace sous mes paupières. Je sens qu'aujourd'hui va être une bonne journée. Je vais me réveiller doucement bercée par les bruits de la maison.

Et ensuite je dois aller en cours Putains !!

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 16, 2018 ⏰

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