{OS} Le démon de ses nuits - Partie 2

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Depuis la visite nocturne de son amant, elle ne l'avait jamais recroisé. Ni au lycée, ni en ville, ni en forêt, nul part. Il lui manquait énormément, tous les jours, toutes les nuits, sans qu'elle ne puisse dormir ou se reposer, tant elle pensait à lui. Elle se demandait où il pouvait être, ce qu'il pouvait bien faire loin de la civilisation, si même un jour il reviendrait la voir pour lui donner de ses nouvelles.
Bien sûr, elle avait essayé de lui parler par textos, mais aucune réponse n'avait été recueilli.

Cela faisait un mois et trois jours qu'il l'avait abandonné, après avoir fait son 'coming-out' de monstre. Et malgré qu'elle se souvienne exactement de cette nuit, elle s'était forcé à ne plus jamais jamais prononcer son prénom, même au fond de ses pensées. Elle ne se donnait le droit qu'à voir le petit cadre doré quand elle était chez elle, et ce souvenir incessant tournait en boucle dans son esprit comme un disque rayé.

En fin d'après-midi, un mardi, après être sorti de cours, elle décida d'aller extérioriser sa peine dans la grande clairière à quelques minutes de chez elle, au beau milieu de la forêt. Elle s'y hâta, pour aller retrouver un calme agréable et reposant, et laisser derrière elle le vacarme citadin. Lorsqu'elle tourna sur le sentier plus sauvage afin d'accéder à la fameuse clairière, elle se stoppe net en entendant un cri de stupeur provenant de son point d'arrivée prévu. Elle se mit instinctivement à courir en direction des cris affolés d'un randonneur, ou peut-être même d'un chasseur égaré.

Qu'elle ne fut sa surprise lorsqu'elle arriva sur place. Deux tentes avaient été installé sur la place naturelle, mais un peu plus loin se trouvait trois silhouettes, l'une bien plus grande que les deux autres. En s'approchant encore de quelques mètres, et comprit vite que cette silhouette ma foi gigantesque était à deux doigts de faucher les deux hommes en face d'elle. Cette masse s'écria alors, en soulevant son arme blanche au-dessus de la tête des campeurs :

< Vous avez déclenché ma colère ! Maintenant il est trop tard ! Vous allez mourir pour avoir réveillé le monstre qui habite mon corps ! >

La voix qui émanait du démon ne ressemblait que très peu à celle d'Hugo, mais elle put reconnaître sans peine son timbre de voix, le même que lorsqu'il était énervé ou stressé.

Soudain, son (ancien) petit ami leva les bras en l'air, et débuta un sortilège court mais extrêmement puissant, qui pouvait facilement éradiquer toute la population habitant la ville.

Alors, dans un élan de bravoure et de courage, elle sortit le plus vite possible le pistolet qu'Hugo lui avait donné afin de préserver les gens de sa puissance maléfique, et c'est dans cet optique là qu'elle leva le bras en direction de son amant, et tira, non sans trembler de peur et de peine, sur son homme, en plein dans le coeur.

Le démon alla s'écraser lourdement au sol, et les deux campeurs, assommées par la peur, restèrent plantés là quelques minutes, avant de fuir au plus vite le champ de bataille.

Pendant ce temps, elle avait baissé l'arme, un peu fumante à son extrémité, et la lâcha dans l'herbe fraîche à ses pieds. Son visage n'exprimait rien, ses yeux étaient mis clos, même ses membres ne tremblaient plus. Elle vit le corps de son homme s'envoler en fumée, fumée aussi dense et noire que la mort qui l'habitait, puis s'approcha de là où il se trouvait il y a quelques secondes.

Elle s'asseyait alors là où il se trouvait avant de partir, et laissa sa peine émaner d'elle, doucement, sans bruit, alors que depuis des mois elle tentait, en vain, de se résoudre à le laisser vivre tout de même. Il ne méritait pas que ces balivernes racontées autour d'un pauvre feu de camp puissent pourtant être vraies pour lui. Il méritait de vivre, vivre à ses côtés, partir à deux, voyager et s'extasier, fonder une famille. Mais peut-être qu'au fond, il avait vraiment une âme de démon, et celle-ci avait fini par le rattraper.

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Fin mot de l'histoire, le voilà. Bon ! J'ai essayé de changer un peu de registre, faire quelque chose de plus fantastique. Vous en avez pensé quoi ?
C'est toujours un plaisir de vous voir en commentaires, alors on se retrouve là-bas !
J'ai pas grand chose à dire d'autre, vu mon état de fatigue mais je vous laisse là-dessus, pour le moment !
Pleins de bisous 🐣

Pepita. 🧡

RantBook du gâteau douzemilliardspolaire ♥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant