Les Confidences en Nous Tome #2

Chapitre 1

Média: Khalid — Better

Un enfoiré, un putain d'enfoiré. Combien d'appels et de messages vocaux je lui ai laissé ? Et ce con n'a même pas pris le temps de me répondre ou ne serait-ce que de m'envoyer un message pour s'excuser. Non, comme d'habitude, c'est moi le con de service qui doit jouer le rôle de la femme au foyer qui attend son pauvre mari depuis des heures alors qu'elle a préparé son repas favori. Cela va bientôt faire dix minutes que je fixe mon cellulaire, gardant espoir que mon copain daigne me donner un signe de vie.

Monsieur doit se la couler douce, il doit même sûrement fricoter avec je-ne-sais quel homme alors que, moi, je deviens fou à attendre quelque chose qui n'arrivera sûrement pas. Merde alors, je suis quoi moi ? Un sex-toy ? D'après son discours il m'aimerait, mais je trouve qu'il a une définition très étrange de celui-ci, parce que ce n'est clairement pas ainsi que l'on prouve son amour à une personne. Jamais je n'aurais pensé me sentir ainsi, mais il me manque putain, il me manque tellement que j'en viens même à faire des rêves érotiques la nuit, en me réveillant comme un ado pré-pubère, le caleçon tout collant, super pas vrai ?

Je le maudis profondément et sincèrement, il s'est clairement foutu de ma gueule cet idiot, avec sa gueule d'ange et ses déclarations il a réussi à me berner sans même que je m'en aperçoive. Il est fort l'imbécile, il est très fort. Je tape des pieds contre mon lit, ne sachant plus quoi faire. Envoyer un message à un de ses amis ? Nous avons les mêmes, idiot. Appeler là où il travaille ? Non, non, je n'en suis pas à ce stade tout de même, quoi que... Je suis désespéré et je ne peux pas me détendre en allant baiser quelqu'un puisque ce connard a fait devenir mon mini-moi fidèle à son putain de cul. Je le déteste du plus profond de mon âme. Je soupire, épuisé de réfléchir autant. Je pensais qu'on allait devenir comme ces couples sur Instagram qui arrivent à vaincre la distance, mais non, moi je suis tombé amoureux d'un cœur de glace qui ne s'ouvre que lorsque la situation n'est plus possible. Merde quoi, merde, et encore merde. N'en pouvant plus, je récupérai violemment mon téléphone, cherchant le contact de mon ami afin de l'appeler directement, cela sera plus rapide qu'un simple message et, au moins, je serai directement fixé.

1 tonalité, 2 tonalités... Réponds sinon je te jure que je viens jusqu'à chez toi pour te tirer les couilles.

—Allô ?

—C'est moi.

—Euh oui, je sais que c'est toi, ton prénom s'affiche sur l'écran...

—Bref, je n'en ai rien à foutre, est-ce-que tu as des nouvelles de lui ou merde ?

—Euh...c'est-à-dire que...

—Je te préviens direct, tu oses me mentir et tu n'auras plus la chose qui te sert de virilité, c'est bien clair ?

Je l'entends soupirer longuement et il chuchote je-ne-sais-quoi à je-ne-sais-qui, il a l'air de se déplacer vers un endroit plus calme.

—J'ai des nouvelles de lui, enfin, la dernière fois où j'en ai eu c'était il y a trois jours.

—Trois jours ? Mais quel connard !

—Tu... ne lui as pas parlé depuis ?

—Pas depuis qu'on s'est quitté à l'aéroport, en gros une semaine.

—Je vois, euh, je ne sais pas trop quoi te dire, je ne savais pas qu'il t'ignorait.

—Tu veux faire croire ça à qui en fait ? Tu penses que je ne te connais pas ? Que je ne le connais pas ?

Il soupire à nouveau, augmentant mon seuil d'énervement.

—Écoute, je n'ai pas tout compris sur pourquoi il t'ignore, mais de ce qu'il m'a dit, c'est qu'il sait qu'en t'appelant il voudra rentrer immédiatement, après tu le connais mieux que moi, il n'a pas dit ça de cette manière mais c'est ce que cela voulait traduire. Alors vois ça avec lui.