7h32

Je suis un monstre (partie 2)

Nous sommes toujours l'une contre l'autre...J'ai dû mal à croire que j'ai réussi à vider une partie de moi aussi facilement près d'elle. J'arrive presque à me dire que finalement, j'ai tellement tout dramatisé que ce n'est pas si dur après tout, mais je sais que je me voile la face à cet instant...

Je n'aime pas me dire que le passé peut engendrer encore des changements dans ma vie actuelle mais pourtant c'est tellement vrai...Mais je compte bien tourner certaines pages et ne plus me retrouver dans certaines situations à cause de lui...  

Je me suis stoppé il y a quelque instant dans mon récit, profitant des caresses qu'elle me donne délicatement dans les cheveux et sur l'épaule...Je n'aurais pas dû m'arrêter j'ai un peu de mal à reprendre là où je voulais en venir.

«  Tu veux arrêter mon coeur?»

  Cette femme doit savoir lire dans mes pensées, il ne peut pas en être autrement...Mes idées tournent très rapidement dans ma tête, je n'arrive pas forcément à être très objective et comment pouvons nous résumer en si peu de temps une vie...Cette vie qui fait que je suis  celle que je suis aujourd'hui, avec des peurs, des cauchemars et tellement de doute sur l'attachement et les relations avec les autres. Pourtant maintenant que j'ai la chance d'être sa petite amie, je ne peux pas dire qu'il y ai quoi que se soit de doute sur mes sentiments pour elle. 

« Non... je ne sais pas en réalité... je me sens déjà comme vidé d'un certain poids juste par ta présence et d'avoir mis quelque mots sur ...ça»  

« Est ce que la suite est en relation avec le fait que Raven m'ai dis que je t'avais "collé un mioche dans les bras" ?»  

 Je reconnais systématiquement le langage de ma meilleure amie...Comment aborder ce sujet en sachant qu'il est celui qui est le plus sensible aujourd'hui et qu'il peut à l'avenir la concerner, même si je sais que notre relation est encore très jeune. 

« En fait, pour continuer mon chien s'était laissé mourir de chagrin lui aussi, nous n'avons rien pu faire avec Rae. J'avais tout perdu, mon père, puis ma mère , j'avais tout perdu de cette vie finalement. Je pensais pouvoir me reconstruire malgré tout comme quelqu'un de normal, mais c'était illusoire de penser à une telle chose   

J'ai ... à la suite de tout ça... j'ai donc bloqué ma vie pour l'enfermer dans les études, j'ai réussi très rapidement , voir même très vite chaque cursus pour atteindre ma spécialité, je n'avais que ça et cela donnait un sens à ma vie. Comme si en sauvant les gens j'essayais de sauver mes parents petit à petit et peut être moi aussi par la même occasion...J'ai fais de longues analyses moi-même pour comprendre et apprivoiser mon attitude. D'un autre coté, j'avais eu ce sentiment d'être morte en même temps que lui et petit à petit je trouvais la force de renaître doucement. J'avais coupé toute relation avec le monde extérieur , je n'avais que  Raven qui pouvait entrer dans ma bulle entre les cours et les stages. Ma famille m'ayant tourné le dos vis à vis de mon comportement avec ma m...Bref comme si ma vie était coupé en deux avec un avant et un après»    

Je laisse quelques secondes défilaient, comme si quelque part j'ai su qu'elle poserait une question...

« Ta parentophobie est donc le résultat...»    

Je la coupe sans faire exprès, non pas que je sois pressée de parler...En fait je ne sais même pas pourquoi je répond si vite et autant...

« Mon enfance s'est arrêté à 11 ans, le comportement et l'autorité parental avec ...Alors oui je suis terrorisée à l'idée d'avoir des parents en face de moi, et les pères provoques chez moi une peur affreuse, parce que je redeviens cet enfant de 11 ans face à eux, l'enfant que j'étais se met à hurler en moi parce que j'ai peur, j'ai peur ...Je ne sais pas pourquoi mais J'ai peur, une simple petite remarque ou geste avec un tant soit peu de charisme venant d'un père me fige sur place. Je ne suis qu'une enfant face à cette image de parent...Au travail je fais la part des choses, j'ai ma protection de docteur celle qui m'a toujours sauvé et donné un but dans la vie, mon refuge.