L'Injustice

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Une fois qu'il fut sur place, après son voyage, il se renseigna sur sa cible pour pouvoir se mettre en chasse. Après plusieurs jours de traque, il finit par le retrouver dans un hameau avec une population d'immigrés arrivés illégalement.

Fidèle à sa formation, la seule chose qui importait était sa cible.

Il indiqua la position du chef rebelle au gouvernement, tout en leur précisant la présence de civils l'empêchant d'agir en toute discrétion. Le gouvernement répondit qu'il n'avait pas à s'inquiéter des conséquences.

Selon les ordres reçus sa mission était terminée, il n'avait plus qu'à attendre des renforts.

Après quelques heures, un contingent d'hommes armés arriva et ce fut un massacre.

L'intégralité des habitants du village fut exécutée comme des animaux, sans procès, une balle dans la tête. Aucun homme, femme ou enfant, quel que soit leur implication ou absence d'implication dans la cache du chef rebelle, n'en réchappa.

Pour la première fois, l'assassin assista au carnage sans en comprendre la justification. Pourquoi éliminer une population entière quand celle d'un seul homme suffisait ?

Étant donné que l'assassin avait lui-même donné leur position, une multitude de sentiments jusqu'alors inconnus se bousculèrent : d'abord la surprise, puis l'incompréhension et la colère. Enfin, devant les petits corps innocents et mutilés des enfants, vint une profonde tristesse, le sentiment d'un grand gâchis agrémenté d'une culpabilité toute fraîche.

Une fois ce carnage terminé, l'assassin alla voir le responsable de la mission pour lui demander des explications sur ses actes inqualifiables.

Pour toute réponse, il fut frappé et arrêté en qualité de traître à la patrie et criminel de guerre.

Blackout, il reprit conscience dans un tribunal pour recevoir un faux procès dont il connaissait déjà la fin.

C'est dans ces conditions qu'il fut condamné à mort par injection létale, la sentence devant être exécutée dans les jours à venir.

Au moment de l'injection, au regard de la vie menée pour le compte de gens qu'il croyait être dignes d'être protégés, il comprit la vanité de son existence. Alors qu'il avait cru œuvrer pour le bien, il n'avait été qu'un instrument pour servir des intérêts personnels sans aucun respect pour la population.

Dès lors, le seul souhait qui lui venait à l'esprit était de pouvoir se réincarner dans un corps qui représenterait enfin son idée de justice.

Le criminel endurci aurait aimé pouvoir se racheter et vivre une vie en adéquation avec ses valeurs profondes. Il avait fait tant de mal et perdu tant de ses camarades qu'il ne regrettait pas de mourir mais il redoutait de ce qui l'attendait dans l'au-delà.

Une fois la sentence exécutée, le jugement humain rendu, qu'adviendrait-il de son âme ? Avoir été abusé pèserait-il dans la balance ? Dieu prendrait-il en compte le fait qu'au plus profond de son cœur, il avait vraiment cru agir pour le bien ?

Le juge dit : le criminel est mort et ses crimes resteront gravés dans les mémoires. Ainsi, le condamné doit maintenant rendre des comptes devant la justice divine.

Le Démon Sans NomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant