Journal de Bord des VousSaurezPasLeNomC'EstAnonyme

Vendredi 12 octobre/Samedi 13 octobre

Vendredi 12 octobre — 22:26/Samedi 13 octobre, 21:30

On était censés quitter la salle à manger à vingt deux heures (on est à Castellón, là) . Il est presque vingt deux heures trente. ZE ZUIS TRIIIIZTE c'est la dernière soirée de la centième édition du raid Latécoère-Aéropostale. C'est long comme formulation. Le raid se termine officiellement demain, le samedi treize octobre. Z'est beaucoup drop drizte. J'barle cobbe za pazque chuis enrhubée. Bais z'vais arrêder pazque z'est pas pradique de ze baddre condre le correcteur audobadique. Surtout sur les appareils Apple. Mon correcteur automatique, il s'appelle Lucky-Luke, d'ailleurs. Oh, essayez de mettre le mot « zootechnie » dans une phrase. Il est taré Lucky-Luke.

Donc. On a eu les remerciements de tout le monde à tout le monde, des gros mots et de la bière qui fusaient de toutes parts (j'rigole. Juste les gros mots. Mais la bière c'est stylé dans une phrase). Calixte a appris des tours de magie auprès de son mentor, le tout puissant Guillaumeus, et maintenant il est complètement obnubilé par ses cartes (les siennes. Pas celles du tout puissant Guillomeus.) et n'arrête pas de nous faire des tours, lui aussi (de magie, pas littéralement.). Mais bon, j'dis pas, mais il est doué. Ça fait une semaine qu'il s'y est mis, et il fait déjà pas mal de choses bien.

——————*jour suivant*——————

Ça y est. C'est fini. Je suis à *****, en *******, pour vous écrire les derniers mots du journal de bord du raid Latécoère-Aéropostale de 2018. Papa, maman et Calixte sont crevés, ils sont déjà allés se coucher. Quant à moi, je m'apprête à bientôt publier la dernière page du journal. Ce matin, c'est avec la grisaille que nous sommes partis : le brouillard entravait notre vue, comme s'il s'accordait à l'humeur et à nos adieux que nous nous sommes tous faits avant de décoller. C'est avec tristesse que j—

J'fais trop ma dépressive là en fait. J'ai été trop contente de faire ce voyage. Même si chuis malade maintenant (en même temps le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal arrivent pas trop à avoir un climat tempéré (faute d'avoir essayé de les convaincre avec mes supers pouvoirs psychiques), alors vous imaginez les chauds et froids — COMPATIS, GÉRARD. JE TE L'ORDONNE). J'ai réussi à faire un paragraphe avec quasi que des parenthèses. Chuis trop forte.

Bon.

Alors.

Un mot :

Fantastique.

Je sais que c'est pas un mot que j'ai l'habitude d'utiliser, mais ce voyage, cette épopée, était vraiment hors du commun. Je ne l'ai réalisé qu'après coup, lorsqu'on a atterri à hum-hum, je le regrette un peu... mais vraiment, ce voyage était simplement merveilleux. La route de l'Aéropostale a certes été empruntée par de grands aviateurs tels que Antoine de Saint Exupéry, Jean Mermoz ou Henri Guillomet (je jure que j'ai pas fait de recherche sur Wikipedia. Je le jure. Juré, juré, jur... okay, c'est bon. J'avoue.), mais ces derniers jours, c'est nous et nous seuls qui l'avons retracée. Ça a été un rêve autrefois, il a été réalisé. Nous avons de la chance de pouvoir le suivre aujourd'hui encore. Je me souviendrai toute ma vie de ces moments, dans le ciel, sur terre ou entre les deux. Ils étaient fantastiques. Et c'est le mot : à peine croyables, pour ma tête qui elle, reste dans les nuages.

Merci de nous avoir suivis, ici, là bas ou ailleurs,

Et c'est signé,

Lou-Gaéa.

P.-S.: chuis rarement aussi sérieuse dans mes journaux. À bientôt pour le prochain voyage !

Ça se voit pas trop, mais la pointe à gauche c'est le rocher de Gibraltar ^^

Le soleil de la veille du départ *^*