Chapitre 46

1.9K 100 5
                                    


Je suis dans la voiture avec Léna pour aller voir la psychologue. Et comment dire que je suis prête à sauter de la voiture pour éviter ce rendez-vous.Je n'ai pas envie de reparler de tout ce qui met arrivé, mais en même temps, j'ai besoin d'avancer et d'enlever ne serait qu'un petit poids de mes épaules.

Nous sommes devant le cabinet et Léna me prend la main et me dit:

- Ca va bien se passer, si tu ne veux pas répondre, c'est ton droit.

- En réalité, j'ai plus peur de ressentir les choses qu'en parler.

- La psy est là pour t'aider, elle pourra même te donner quelques astuces pour justement les crises.

- Pourquoi tu ne viens pas ?

- C'est interdit je suis désolée si je pouvais je viendrai, tu le sais. Mais je serai dans la salle d'attente juste à côté. Aller faut y aller, respire et ça va aller.

- Ok.

On sort de la voiture et on se dirige vers le bâtiment. On sonne et on rentre dans la salle d'attente. Quelques minutes plus tard, une femme d'une quarantaine d'années viens vers nous et se présente en nous tendant la main :

- Docteur Rivers

Je lui serre la main et elle me dit :

- Tu dois être Gaby ?

- Oui

- On y va.

Je la suis et me tourne pour regarder Léna qui me fait un grand sourire d'encouragement. Je rentre et m'assois sur un fauteuil en face d'elle. La pièce est assez sobre juste quelques peintures et un bureau. Puis deux fauteuils et un tapis. Je regarde mes mains et commence à avoir une boule au ventre. La psychologue me demande :

- Tu sais que tout ce que l'on se dit est garder par le secret professionnel ?

Je hoche la tête tout en continuant de jouer avec mes doigts. Elle me demande :

- Tu as 17 ans, c'est ça ?

- Oui

- Tu es en terminal ?

- Oui terminale L

- Ca te plaît ?

- Oui

- Tu as des amis ? Ca se passe bien à l'école ?

- Oui et pour les cours, je me débrouille

- Est-ce que tu veux bien me parler de ta situation familiale ?

- Je n'ai plus de famille.

- Tu peux en dire un peu plus ?

- Mes parents sont mort dans un accident de voiture. Du coup, on m'a placé chez ma tante la sœur de ma mère. C'est la seule famille qui me reste, mais pour moi, elle ne représente pas ma famille.

- Je suis désolée pour tes parents. Tu avais quel âge ?

- 13 ans

- Tu étais proche d'eux ?

- Oui beaucoup.

- Et avec ta tante, il n'y avait pas un lien entre vous ?

- Non aucun, ma tante voulait toujours plus, et même quand je faisais mon maximum ça n'aller pas. Elle était toujours derrière mon dos et je n'avais pas le droit d'être une fille normale.

- Ca veut dire quoi fille normale pour toi ?

- Qui a des amis, qui peut sortir,faire ce que les ados font

- Je comprends, mais pourtant, c'est elle qui a voulu te prendre non ?

- Oui, il paraît.

- Peut-être que c'est sa façon à elle de te protéger de t'aimer.

- Alors pourquoi Maëva avait le droit à tout ça ?

- Maëva, c'est sa fille ?

- Oui

- Je ne suis pas ta tante et je ne la connais pas assez pour te dire le pourquoi du comment. Mais il faut que tu comprennes qu'il y a une différence entre une fille et une nièce.

- Je le sais bien, mais alors pourquoi me prendre si c'était pour me faire vivre toutes ces choses. Ce n'est pas parce que je suis orpheline et que je suis différente que je n'ai pas le droit à avoir une vie comme tout le monde. Je voulais juste être normale et ne pas être vu comme l'orpheline.

- Tu as tout à fait raison, mais peut-être que pour elle c'était trop dur de te voir faire toutes ces choses et du coup elle te surprotégeais.

- Ouais peut-être.

- Avec Maëva, c'était comment ?

- Pareil, à chaque fois qui se passait un truc, c'est moi qui étais puni. Sinon je n'existais pas.

- Chez eux, tu te sentais inexistante, c'est ça ?

- Oui, quand je suis arrivé chez elle, c'est ma vie entière qui à changée. Pour moi ma famille, c'était ma mère et mon père. Je me suis jamais senti à ma place chez ma tante. À chaque fois, je faisais tout pour être la personne qu'elle voulait que je sois. Mais en n'étant pas moi-même. De plus, je ne me sentais pas aimé. Comme quelqu'un qui es là, mais dont on fait pas attention. Un fantôme.

- Peut-être que tu cherchais la même attention que tes parents te portait sauf que ta tante ne sont pas tes parents.

- Peut-être oui. Mes parents me manquaient beaucoup à l'époque même encore aujourd'hui.

- C'est normal, ils te manqueront toujours, mais avec le temps la douleur finira par s'estomper.

- Hm

- Tu habites avec qui du coup ?

- Avec les parents d'une amie qui ont bien voulu me prendre.

- Et avec eux comment ça se passe ?

- Super, je me sens bien et en sécurité.

- En sécurité par rapport à ce qui es arrivé?

- Oui ..

Je commence à trembler légèrement, j'essaie de respirer et me concentrer sur la psychologue. Celle-ci me demande :

- Si tu ne veux pas répondre, tu me le dis et on passe à autre chose.

- Ok

- Quel rapport avais-tu avec ce garçon ?

- Rien c'était juste le fils des amis de ma tante.

- Il était comment avec toi ?

Je fixe le tapis, je commence à trembler plus fort. Je respire à fond et réponds :

- Sympas, mais la plupart du temps, c'était Maëva qui l'intéressait.

- L'intéressait ?

- En tant qu'ami, parler qu'avec elle pas avec moi.

- Et ce soir-là, elle n'était pas là, c'est ça ?

Je hoche la tête, des images commencent à revenir. Je commence à trembler vraiment et je n'arrive pas à les gérer.


***********************************************************************************************

Merci de lire mon histoire et pour votre soutien ♥  ⬇️

N'hésitez pas à laisser un commentaire

Toujours une lumière derrière l'obscuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant