Chapitre 18

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L'après-midi, les maraudeurs s'étaient réunis dans le salon pendant que les deux filles étaient parties réviser dehors afin de profiter du beau temps. La prochaine pleine lune était dans deux jours et il allait falloir trouver une excuse afin d'expliquer leur absence aux filles mais aussi aux parents de James.

-Pourquoi on ne leur dirait pas tout simplement que l'on veut faire une sortie entre mecs ? On a le droit, non ? proposa Sirius

-Oui, mais je ne sais pas comment elles vont le prendre, on les délaisse un peu.

-On n'a pas vraiment le choix...

-Oui, sinon ça pourrait se finir comme la fois où Sirius avait dit à Severus d'aller sous le saule cogneur. Heureusement que tu étais là James, couina Peter.

Sirius pâlit d'un coup et fusilla Peter du regard. Il y eût un moment de flottement, où tous se rappelèrent cette fameuse soirée de pleine lune où Sirius était arrivé au dortoir en rigolant, Remus était déjà parti pour l'infirmerie et James et Peter terminaient un devoir de métamorphose. Content de sa blague, il avait raconté aux autres qu'il avait surpris Severus en train de le fixer alors qu'il était à la bibliothèque afin de rendre un livre que Remus avait emprunté. Il s'était alors aventuré dans les rayons, faisant semblant de s'intéresser à différents ouvrages, conscient que le Serpentard l'avait suivi, le garçon avait alors marmonné tout haut qu'il ne devait pas oublier de se rendre sous le saule cogneur cette nuit.

Ce n'est qu'en le racontant aux autres que Sirius s'était redu compte de sa bêtise, sa blague allait probablement tourner au massacre si ils n'arrêtaient pas Severus. Si le Serpentard tombait face à face avec Remus sous son autre forme, le garçon risquait de finir déchiqueté en moins de temps qu'il n'aurait fallu pour dire Quidditch.

Ne se doutant pas du danger, Severus était tombé dans le piège et s'était rendu sous le saule cogneur le soir venu, pour se retrouver face à face avec un loup-garou.

Severus, terrorisé, avait pris ses jambes à son cou mais le loup, bien plus rapide que lui, l'avait rattrapé en peu de temps. Plaqué à terre par la bête, il avait tenté d'attraper sa baguette, qui avait volé un peu plus loin dans sa chute, mais sans succès. Lorsque soudain un cerf était sorti de nulle part et avait foncé brutalement dans le loup-garou, lui faisant oublier sa proie. Les deux créatures s'étaient alors engagées dans un combat violent mêlant coups de cornes et de griffes. Pendant ce temps, Sirius et Peter avaient traîné Severus jusqu'à l'infirmerie, pour ensuite repartir aider James, qui se retrouvait seul face à un loup-garou légèrement en colère. Le reste de la nuit avait été rude pour chacun d'eux.

Le lendemain matin, ils avaient été convoqués dans le bureau de Dumbledore. Severus avait dû jurer de ne rien répéter et tous, excepté Remus, avaient été collés deux heures tous les soirs pendant une semaine pour s'être aventurés en dehors du dortoir après le couvre-feu. Dumbledore avait réussi à calmer légèrement McGonagall en estimant que la peur ressentie lors de la soirée avait été une punition plus que suffisante, mais cela ne l'avait pas empêchée d'enlever 50 points à chaque élève, même si cela faisait perdre 150 points à sa propre maison, réduisant ainsi les chances de Gryffondor d'obtenir la coupe des Quatre Maisons.

Une fois de retour dans le dortoir, James s'était tellement énervé que Remus avait dû jeter un Assurdiato sur le dortoir pour ne pas attirer toute la tour de Gryffondor. C'était la première fois que les garçons voyaient James crier autant, et de plus sur Sirius. Les deux garçons ne s'étaient plus parlés pendant une semaine entière. Sirius s'était éloigné du groupe, prenant ses repas à l'autre bout de la salle et traînant jusqu'à très tard le soir dans les couloirs, ne voulant affronter James et encore moins Remus. Ce dernier ne le regardait même plus dans les yeux et lorsqu'il arrivait à croiser son regard, c'était pour y lire colère et tristesse. Il les avait déçus, et Sirius en était malade. À cause de lui, l'identité de Remus n'était plus un secret, et il les avait tous mis en danger pour une blague idiote.

Un soir pourtant, lorsqu'il rentrait de son escapade nocturne, il avait eu la surprise de trouver James assis sur l'un des canapés de la salle commune. Les deux garçons avaient passé la nuit à s'expliquer et lorsque Sirius avait voulu s'excuser James l'avait interrompu en lui disant que ce n'était pas à lui qu'il devait s'excuser. D'un commun accord ils avaient rayé cette soirée de leur mémoire, Sirius s'était excusé envers Remus et ils n'en avaient plus jamais reparlé jusqu'à aujourd'hui.

Soudain, leur conversation fut interrompue par un bruit contre l'une des fenêtres du salon. Une lueur dorée illumina soudainement la pièce. Les garçons se retournèrent vers la source de lumière et restèrent bouches-bées. Se tenait sur les rebords de la fenêtre un magnifique oiseau. Son plumage rouge et or semblait être en feu, et chaque plume donnait l'illusion d'être une flamme dans ce brasier ardent. James, qui était le plus près, se leva pour aller lui ouvrir. L'oiseau alla se poser sur la table. Une chaleur agréable émanait de lui et se répandait dans la pièce.

-Vous croyez que ça vient de Dumbledore ? demanda Peter.

-Tu connais quelqu'un d'autre qui possède un phénix, peut-être ? lui répondit Sirius.

-Regardez, il a un parchemin accroché à sa patte, fit Remus.

-James, attrape-le.

-Pourquoi moi ? s'offusqua James.

-C'est toi le plus grand, renchérit Sirius.

-Sirius c'est toi le plus vieux...Et d'abord, c'est Remus le plus grand d'entre nous.

-Ah oui de deux centimètres peut-être ? Franchement, de vrais gamins...

Remus tendit le bras mais une voix derrière lui le fit sursauter et ramener précipitamment sa main vers lui.

-Est-ce que ça va, les garçons ?

Ils se retournèrent pour voir Lily et Serena qui se tenaient à l'entrée du salon, leurs manuels dans les bras. À la vue de l'oiseau, elles posèrent leurs livres sur le canapé et s'approchèrent de lui.

-C'est un vrai phénix ? Il est magnifique, s'extasia Serena.

-C'est celui du professeur Dumbledore ? demanda Lily.

-Oui, enfin on croit que c'est lui, il a une lettre accrochée à la cheville, expliqua James.

-Qu'est-ce que vous attendez pour la prendre ?

-On était en plein débat pour savoir qui allait le faire justement....

- Ne me dites pas que vous avez peur de cet oiseau ?

-Et bien vas-y toi, honneur aux dames.

-Et ça se dit Gryffondor, souffla Lily, en s'approchant de l'oiseau.

Au fur et à mesure qu'elle s'approchait, l'oiseau se mit à la fixer droit dans les yeux. Lily s'arrêta un instant, comme pour lui demander l'autorisation. Le phénix fit un petit signe de tête que Lily interpréta comme un accord. Elle détacha délicatement le parchemin de la patte, et à peine avait-elle fini que l'oiseau prit son envol et s'en alla par la fenêtre qui était restée ouverte. Ils restèrent tous statiques à fixer l'oiseau qui s'éloignait au loin retrouver sa demeure.

Prisonnière du passé (les maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant