-"...merde. C'est pas parce que je m'appelle Newton que, forcément, c'est à moi d'avoir des problèmes chelous avec la gravité."
Entre les caprices de Anaïs et les blagues de Isaac, Ide Newton n'avait jamais chercher à obtenir plus que ce qu'elle ava...
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IDE N'AVAIT qu'une seule envie; dormir.
Elle scrutait d'un regard vide le tableau noir plein à craqué de gribouillages incohérents destinés à résumer leur prochain test d'histoire. M. Janvier, le prof de la branche citée, était un jeune homme plein d'enthousiasme d'origine philippin qui ne pouvait pas commencer son cours sans faire le comédien, ce qui faisait toujours décrocher un sourire aux élèves. Dommage que ce ne soit pas de même durant ses leçons.
Bref, pendant que notre héroïne était hypnotisée par l'incompréhensible, une blonde de seize ans assise derrière elle, Anaïs, essayait avec peine de l'appeler. A son plus grand malheur, Anaïs ne savait pas chuchoter. Après plusieurs tentatives sans succès, elle décida de passer au grand moyen et balança sa gomme dans les cheveux bouclés de sa voisine.
- "Aïe !"
- " Dieu, merci d'avoir donné à Ide le pouvoir de ressentir la douleur!" soupira Anaïs.
- " Qu'est ce que tu veux ?"
- "Tu as ton vélo ? Oui, tu l'as." dit-elle sans attendre la réponse de l'autre. "Tu peux m'amener au Game Zone ? J'ai ce besoin cruel de dépenser de l'argent pour pouvoir sauver une nouvelle fois Zelda des mains de Ganondorf dans un costume de lutin."
-"Qu'est-ce que t'es lourde", murmura Ide en guise de réponse.
- "Merci ! Je savais que tu accepterais de me rendre un service. On sèchera les maths" sourit-elle.
Ide aurait voulu répondre "rendre un service, mes fesses oui !". Mais le prof les chopa à cause du piètre talent en art du chuchotement d'Anaïs.
*
COMME PRÉVU, durant les heures de Maths, elles déposèrent le vélo sur poteau à quelques rues du fameux "Game Zone". Ide s'avait que une fois dedans, rien, même une catastrophe naturelle, pourra faire sortir Anaïs de ces lieux. Alors elle avait emporté avec elle un bouquin et son très très vieil iPod - avec chansons de Nicky Menaj inclus - pour s'occuper. Tout allait bien jusqu'au moment où elle entendit son amie hurler. La bouclé courut comme si toute sa vie était un jeu avant de percuter Anaïs de plein fouet.
- "Qu'est ce qu'il y'a ?" s'affola Ide. "Un invasion d'aliens? Un robot détraqué ? Des hommes mutants ? Est-ce que tu vas bien ? Dit-moi que-"
- "Wowowowowo, je vais bien... la seul attaque a été celle d'une grosse boule noir qui m'est entré dedans" dit la blonde en se relevant.
- "Je suis pas grosse et je suis métisse."
- "Hein ? Nan je parlais pas de toi. Un gamin a balancé un ballon avec des images de Venom sur moi. Mais merci de t'être inquiété pour moi, tous le magasin t'a entendu crier mon prénom. C'était marrant... Tu veux savoir un truc génial ? En tombant, j'ai aperçu un truc sur les étalages du bas..."
- "Quoi encore ?"
Anaïs se baissa et sortit une boîte décoré avec l'image d'une sorte de patate bleue pointue à troue et d'une écriture multicolore ( donc moche au yeux d'Ide ) ; Ocarina kit for beginner !
- "C'est un ocarina." sourit la blonde hurlant de joie intérieurement.
- "J'ai cru que c'était une patate pointue." commenta Ide perplexe. "C'est quoi ?"
- " C'est l'instrument dont je te parle h24 depuis cinq semaine"
- "ah ouiiii ça me revient"
Pour la première fois de sa vie, Anaïs est resté pendant moins que vingt minutes au Game Zone. Elle était tellement impatiente, qu'elle déballa sa boîte après avoir fait trois pas en dehors du magasin. Elle l'admirait tout les recoins son nouvel instrument quand son téléphone vibra.
- "aïe, c'est ma mère" dit-elle en faisant la grimace. Puis elle tendit l'objet à son amie. " Tu peux me tenir ça s'il te plaît ? Je vais répondre dans la cabine téléphonique, pour masquer les bruits de fond."
Et c'est là où les choses chelous commencèrent pour Ide.
Pendant que la blonde alla se réfugier dans la cabine téléphonique de l'autre côté de la rue, elle essaya avec tant bien que mal à tenir avec sa main gauche le livre et l'ocarina car 1) sa main droite était occupé par son très très vieil iPod, 2) ses jeans étaient munies de fausses poches et 3) son sac était resté à l'école. Elle essaya donc de passer son livre sous son bras mais l'ocarina glissa de ses doigts. Sans réfléchir, Ide se laissa tomber en avant en espérant de pouvoir passer sa mains juste entre le sol et l'objet en chute libre, puis elle ferma les yeux.
Rien ne tomba sur sa main. Il est peut-être tombé à côté ? Non, elle n'a pas entendu le choc... Elle ouvrit ses yeux et faillit tomber dans les pommes.
- "Ide il faut qu'on retourne à l'école, sinon ma mère va me tuer"dit une voix familière venant de derrière. "Pourquoi es-tu allongé au sol ?"
-"J'ai... euh... marché sur mes lacets." menti-t-elle.
-"Est-ce que ça va ? Rien de cassé ?"s'inquiéta Anaïs.
Ide se releva, encore sous le choc, le regard fixé sur l'ocarina intacte qu'elle tenait fermement.
- "Je vais bien."
Mais ce que Anaïs ne savait pas et ne saura peut-être jamais, c'est qu'il y a à peine quelques secondes, l'objet flottait à quatre-cinq centimètres au dessus des mains de son amie.
