Petit recueil de nouvelles

Peine amoureuse

8 heures sonnent au clocher de l'église. En face se dresse une résidence étudiante aux chambres identique en tout point si ce n'est sans les décorations différentes en fonction des personnes. Un appartement parmi tant d'autres comportant une chambre pour 2 personnes, une cuisine - salle à manger - salon et une toute petite salle de bain. Appartement d'apparence tranquille et pourtant... Des sanglots déchirants s'échappent de la chambre. Sanglots tellement lourds de chagrin et de désespoir qu'ils rentrent dans notre âme et nous transpercent tel une lame qui nous fait ressentir une détresse horrible...

Dans la chambre est tapie une silhouette recroquevillée sur elle-même, pleurant toutes les larmes de son corps. Perdue parmi un amas de coussins jonchés de mouchoirs elle serre un ourson en peluche contre son cœur. Ses cheveux brun cascadent sur ses épaules formant un rideau qui cache un visage d'où s'échappent des sanglots qui hurlent leur peine. Sa robe bleue nuit est assez courte pour laisser voir des collants déchirés de peine et de colère. Son corps secoué de tremblements incontrôlables elle jette un regard désespéré à une lettre jetée sur le sol. Comment un simple adieu peut faire tant de mal, même avec excuse... Le cœur en lambeau elle hurle sa peine avant de replonger son visage dans la douce fourrure de la peluche.

Une porte claque suivie par des bruits de pas qui courent vers les cris de tristesse de la jeune femme. La porte s'ouvre avec force pour laisser entrer une autre jeune fille qui visiblement reviens de cours. Horrifiée elle reste pétrifiée devant son amie qui lui jette un regard implorant laissant voir des traces noires, dégoulinantes, ancien maquillage qui coule sur son visage. Jetant son sac sur le sol l'arrivante saisit d'une main tremblante la lettre et la lit rapidement. Relevant la tête en laissant tomber la lettre elle croise le regard de son amie qui bougeant juste d'un centimètre pour se trainer vers elle laisse entrevoir des griffures rouges sang sur ses bras. Catastrophée l'étudiante se baisse à terre pour serrer fort son amie dans ses bras la soutenant dans ses pleurs, désemparée par le triste état de sa colocataire... Comment une simple peine peut elle conduire à ça.... Blessures psychologiques de notre cœur malheureusement si difficilement guérissables...