Chapitre 1

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Imaginons un monde où la méritocratie est en faveur de la femme, un monde dans lequel la femme retrouve ses lettres de noblesses, un monde où les femmes ont une représentativité confortable dans toutes les instances nationales et internationales.
Mais Nous vivons dans une société où l'instantané est privilégié. Nombreux sont ceux qui veulent tout et tout de suite, des réussites rapides et des résultats immédiats. Le problème, c'est que ce genre de vision nous empêche d'être patient, déterminé et constant dans l'effort.Acceptons le fait que nous ne puissions pas tout contrôler dans la vie Malgré nos postures positives, nous serons tous confrontés aux imprévus, aux échecs et aux difficultés. Faisons preuve de créativité, d'ingéniosité et d'adaptabilité.

Il est 04:00h lorsque Debo naquit  dans une clinique niameyenne, issue d'une famille nantie, la petite Debo est le fruit d'un mariage arrangé. Sa mère avait l'âge de 17ans lorsque ses parents ont décidé de la marier à un jeune commerçant riche pour qui les affaires marchaient en ce temps. D'ores et déjà marié à une première femme, la mère de Debo fut la seconde femme de Maï Manga.
La première femme issue de la même ethnie que le père de Debo, cette première n'arriva pas à donner un enfant à son mari, cette situation a conduit Maï Manga a sollicité la main de Dari. Acte qui fut recevable par les parents de Dari, eux qui voyaient une opportunité à ne pas rater dans notre société où le caractère mercantiliste du mariage continue à dénuder les parents du sacerdoce de la famille et la jeune, dans une société où la jeune fille considère et perçoit  le mariage comme une faveur que l'homme lui fait, l'infidélité comme un caractère génétique masculin, l'humiliation et la violence comme les "ça arrive"de la vie de couple. Je ne reproche rien aux hommes. Ils prennent ce qu'on leur donne. Et les femmes par fatalisme on leur donne tout au prix de rien. Réfléchissons un peu. Remettons en question cette culture qui place la femme dans une position de sacrifiée. Les ont tellement peur de perdre leur mari ou leur mariage qu'elles avalent tout. And men know that.
Les parents de Dari ne feront pas l'exception de cette réalité routinière qui secoue notre société, c'est ainsi que Dari fut obligée d'abandonner les bancs en dépit de son brillant cursus, son vieux oncle un "Baby-boomers" tenta en vain de persuader son petit frère sur ce choix qui est nuisible à l'avenir prodigieux de sa nièce mais le Papa fait la sourde oreille et obtempère aux exigences de Maï Manga.

Oncle: Tu sais au moins que le mariage n'est une garantie pour que ta fille sois heureuse, par contre en aucun cas les études ne seront vulnérables pour elle. Penses y.

Idriss(Papa de Dari): j'y ai pensé depuis lurette à cette éventualité mais ma décision reste irrévocable. Je suis plus intéressé par l'avenir de ma fille que quiconque, certes tu lui veut du bien mais ça ne veut pas dire que tu as raison sur ce sujet. Je connais mieux ce qui est bien pour lui que toi mon cher Frére.

Oncle:  N'oublie pas que ta fille à son mot à dire sur cette décision qui engage son avenir. Mais Si c'est  comme ça ta notion du bien, je n'y peux rien alors, lorsque la situation deviendra criarde, je ne le souhaite pas, n'ose pas dire que je ne t'ai pas mis en garde sur la sensibilité de ce que tu vas faire.

Idriss: Kay Naji! Merci beaucoup pour le conseil.

Cette conversation n'aura aucun réel impact sur la décision du chef de famille à savoir Idriss.
L'oncle ne fut pas le seul à intervenir pour raisonner son Frére, les professeurs de Debo menèrent à leur tour un plaidoyer qui ne portera pas ses fruits suite au refus ferme de Idriss qui voyait finalement son autorité défiée.
En Afrique où le droit coutumier en l'occurrence le statut familial prime sur beaucoup de textes juridiques, le père dispose d'un veto indéfectible lorsqu'il s'agit d'une question qui concerne un de mes membres, ceci est du uniquement parce que l'homme est considéré comme l'organe névralgique de la famille, tout est reposé sur lui.
Est ce réellement ce qui se passe dans nos foyers? La femme n'est elle pas celle qui supporte le plus le poids de la famille, si par malheur elle s'affaiblie toute la famille s'effondre. C'est ce complexe d'incompréhension que vive une majeure partie des pays africains qui placent l'homme au summum du statut familial est un fait à revoir.

Le mariage entre Dari et Maï Manga fut célébré dans une opulence notoire, les festivités du Mariage étaient à la une de toutes les conversations. Conduit dans son foyer, Dari se sentait prisonnière d'un monde que lui ait choisi son père mais par signe de respect, la jeune fille goba avec état d'âme cette pénibilité.

Debo: Jeunesse tourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant