CHAPITRE 1

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En sortant du terminal 2 de l'aéroport, je sens la chaleur étouffante typique de New York m'encercler. Je me dépêche d'aller chercher mes bagages et me dirige vers la sortie. Je saute dans le premier taxi que je trouve et fonce en direction de la fourmilière géante.

Par la fenêtre de la voiture jaune, je regarde défiler le paysage ; je sombre dans les méandres de mes souvenirs et repasse dans ma tête tous les moments de joie, de tristesse, d'euphorie et de colère. Tous ce qui se rapporte à elle ; les supers gâteaux qu'elle faisait pour mon anniversaire, les après-midis que l'on passait à faire les boutiques, les jours où elle m'engueulait pour avoir été à une fête sans permission, les longues soirées où l'on discutait des garçons et du fait qu'ils n'avaient pas changer en soixante ans. Pour tout cela je l'aime et je l'aimerais toujours même si elle n'est plus là. Elle a remplacé mes parents quand ils ont eu un accident de voiture ; du jour au lendemain elle a du surmonter la mort de son fils et s'occuper d'une enfant de six ans. Elle m'a élevé comme si j'étais sa fille et je faisais la pluie et le beau temps dans sa vie comme si elle était ma mère. Elle ne m'a jamais rien cacher sur mes parents ni sur n'importe quoi d'autre d'ailleurs. Elle était le centre de mon monde et elle est partie.

Je serre la lettre qu'elle m'a écrite et la relie pour ce que je crois être la centième fois :


Heather,


Je me doute à peu très de l'état dans lequel tu dois être en ce moment et je comprend totalement que tu ais envie de rentrer sous terre et d'y rester un bon moment. Mais la vie continue ma chérie, tu dois t'ouvrir au monde et ne pas t'enfermer dans une routine avec je ne sais quel imbécile. Fonce et n'ait pas peur des conséquences de tes actes. Comme tu le sais la vie est courte et il faut saisir toutes les occasions qui se proposent à nous. Fait ce pourquoi tu es née ; je suis sûre que ce sera toujours mieux que de t'enfermer dans un bureau au dernier étage de la plus haute tour de New York.


Je suis désolé que nous n'ayons pas eu plus de temps ensemble mais je suis sûre que l'éternité n'aurait pas suffit. Je te laisse en sachant que tu es devenu quelqu'un de bien et que tu peux te débrouiller sans moi.


Prend soin de toi pour moi.

Je t'aime et t'aimerai toujours,


Elizabeth



Je ne comprend pas vraiment ce qu'elle voulait dire par « faire ce pourquoi je suis née » mais je vais bien finir par trouver.

Le chauffeur de taxi me sort de ma torpeur et m'annonce que l'on est arrivé. Je me dépêche de payer et de sortir ; j'ai hâte d'arriver au 7ème étage et de m'enfouir sous ma couette avec une tablette de chocolat. Beth disait toujours qu'il n'y a rien de mieux que le chocolat quand on a le morale dans les baskets.

En entrant dans l'appartement, je vois Nate dans le salon en train de téléphoner ; il ne m'aperçoit pas mais ce n'est pas grave,je n'ai pas envie de me disputer ce soir. Je n'ai même pas la force d'aller jusqu'à la cuisine pour le chocolat ; je vais directement dans la chambre, ferme les rideaux et m'apprête à hiberner pour le restant de mes jours. Au bout de quelques minutes je m'endors sans même m'en rendre compte.


Quand je me réveil le lendemain, il est 14 heure ; je crois que je n'ai pas dormis autant depuis le lycée et ça fait un bien fous. Nate est déjà parti au boulot depuis un bon bout de temps, ça fait trois jour qu'on ne sais pas parler en face à face et je m'en fiche. Il y a 3 ans je ne pouvais pas me passer de lui une seule minute. Mais ces derniers temps, on s'est éloigné ; en faite depuis qu'il est absorbé par son travail et qu'il ne remarque même plus quand je suis dans la même pièce que lui.

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