Moi, Valentine, je suis née avec le plus grand fléaut du monde. Je suis rousse. Alors oui, le monde change, donc les gens rient de moins en moins de ma couleur... Repoussante ? Démoniaque ? Satanique ? Mais pas tous. Et vous savez pourquoi les roux sont autant méprisés ? Parce que le seul apôtre qui était roux, c'était Judas. Et ce petit con, à fait de moi, de nous, les roux, les victimes de la société. Heureusement, la couleur de mes cheveux n'est pas un problème professionellement parlant. Bah oui, je suis femme de ménage. Et comme si le sort s'acharnait sur moi, je suis femme de ménage, chez une bourge. Et qui semble me détester. Heureusement, - encore une fois - personne d'autre ne voudrait bosser chez elle, et ça, elle le sait. Alors vous vous demandez sûrement "Alors pourquoi toi, Valentine ?"
Pas d'argent, pas de quoi payer un appart'... En fait, je suis fauchée, ruinée, pauvre, démunie, et tout ce que vous voulez encore. Mais j'espère bien d'ici six mois avoir de quoi m'acheter ne serait-ce qu'un studio. Madame Ducompte, la vieille chez qui je travaille me paye le salaire minimum, mais je vis chez elle et j'ai droit à une chambre avec salle de bain. "Bah alors elle est pas si terrible que ça, Valentine !" vous vous dites encore. Mais si ! Elle est fourbe ! Je vous ai dit : la seule raison pour laquelle elle me garde, c'est parce que je suis la seule qui veuille bosser chez elle. Et je vous assure, y'a du travail. Madame Ducompte vit dans une demeure. Il y a exactement : trois salles de bain, neuf chambres, deux salons, et une cuisine immense. Et dans le jardin, bien-sûr, une piscine complêtement inutile. Avec autant de pièces, ça fait pas mal de travail, et comme la vieille est radine, pas beaucoup d'argent. "Oh tu exagères, elle t'héberge quand même !" Oui, mais c'est moi qui raconte l'histoire. Arrêtez de penser, et lisez.
Chez Madame Ducompte, je travaille tout les jours, sauf le mercredi après-midi et le dimanche. Le dimanche, où, je fais le ménage dans ma chambre. En tout, dans la semaine, j'ai deux après-midi de libres, et seul le mercredi pour aller au resto, faire du shopping, aller à la patinoire...
Lors des repas, je mange avec la vieille. Et elle ne m'épargne pas : si je gagnais dix euros à chaque fois qu'elle me disait "Vous devriez vous teindre les cheveux, Valentine.", ça fait longtemps que je vivrais dans mon studio. Je pourrais sûrement m'acheter plus grand, mais qui dit grand, dit double dose de ménage. Et croyez moi, quand on fait ça toute la semaine, le faire à d'autre moments est inenvisageable. Rien que d'en parler me donne des sueurs.Et la vieille Ducompte, Géraldine de son prénom, semble avoir une inéxorable passion pour salir les endroits tout juste lavés. Si je lave le sol, la seconde d'après elle rentre du jardin avec ses chaussures boueuses. Si je lave les plans de travail de la cuisine, lui vient une envie subite de faire des gateaux pour ses petits enfants. Ah, ses petits enfants... On sait de qui ils tiennent. Le diable incarné, je vous dis. Sa fille a des jumeaux : Mathilde et Camille, qui sont une fille et un garçon, et, une plus petite, - ma préférée - de trois ans, qui s'appelle Lucie. Mathilde et Camille ont six ans, et ce sont des flêches. Quand ils viennent, ma serpillère fait une dépression. Lucie, elle, elle est adorable. On est amies - au grand détriment de sa grand-mère - et quand elle vient, je joue aux marionnettes avec elle.
Enfin bref, passons les détails de ma vie minable. Aujourd'hui on est mercredi et j'ai fini de laver les salles de bains. Je me prépare donc, de manière à être jolie. Quand on passe des semaines en tenue de ménage, ça fait plutôt plaisir de se sentir belle. J'enfile donc une robe verte qui m'arrive au dessus des genoux, je mets mon collier fétiche : un simple pendentif avec un petit diamant bleu, je maquille légèrement mes paupières et noue mes cheveux en une tresse à la Reine des neiges - façon la "Reine du feu" -. J'ai rendez-vous avec Maxime, ma meilleur amie, dans un petit resto de Paris.
En média : une photo de
@ obliviaten sur insta.
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Café Crème
ChickLitValentine n'aime pas faire le ménage, et elle aime encore moins son employeur : La cruelle Géraldine Ducompte. C'est quand elle arrive au bout de sa patience qu'elle fait la rencontre d'Arthur Lastarre, aux premiers abords un plombier comme les autr...