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Les journée sont passées relativement vite depuis ma découverte dans le placard de madame Ducompte. J'ai essayé tant que possible de l'éviter, et elle n'a d'ailleurs pas daigné m'adresser la parole depuis. Je pense qu'elle a vu que j'avais récupéré mon ordinateur. Je ne lui ais fais aucune réflexion sur le sujet, parce que je suis tout à fait consciente que ça se retournerait contre moi, je n'avais pas à ouvrir les tiroirs.
Aujourd'hui on est mercredi, et j'ai rendez-vous au Tournesol dans deux heures et demi avec Arthur. Je décide de m'habiller simplement avec un vieux T-shirt et un jean simple, trop fatiguée pour faire des efforts. Je fais deux petites couettes avec mes cheveux courts et me parfume tout de même. J'ai passé la matinée à me faire des films sur comment notre rencontre pourrait se dérouler, mais rien de très réaliste.
Je descends dans le jardin dans le but de lire un peu avant de partir, quand je croise Géraldine.

- Bonjour madame.

- Bonjour Valentine.

Je continue mon chemin quand elle m'interpelle :

- D'où sortent ces vêtements ?

- Euh... De mon placard ?

- Ah bon ? Pourtant généralement tu fais des efforts pour être désirable.

Je retiens un rire sarcastique.

- Ouai vous avez raison, j'ai envie d'être moche aujourd'hui mais je vous rassure, c'est pas pour vous plaire.

"Généralement tu fais des efforts pour être désirable." On n'arrête pas le progrès.

Je quitte la demeure aux alentours de treize heures et j'arrive quelques minutes plus tard au Tournesol où - à ma grande surprise - Arthur m'attend déjà.
Quand il me voit approcher sa bouche s'étend en un large sourire et il se lève avant de me faire la bise. Surprise, je mets quelques secondes avant de le saluer.

- Salut, tu vas bien ?

- Je suis un peu fatigué mais ça va, et toi ?

- Ça va, merci. C'est ton job de plombier qui te fatigue comme ça ?

- Ça n'a pas l'air mais oui, c'est fatiguant. Et toi, la semaine dernière tu m'as dis que ta vie était déprimante, qu'est-ce qu'il se passe ?

Mon sourire s'efface. Il est juste venu par curiosité ? Je me décide quand même à lui raconter mes péripéties avec la vieille Géraldine.
Après quelques minutes de monologue que je vous épargnerai, Arthur se décide à reprendre la parole.

- Je vois... Et elle est comme ça depuis quand ?

- Depuis que je travaille avec elle, donc un an et demi.

- Et tu ne démissionne pas ?

- T'es sympa mais je fais comment moi, pour vivre ? J'ai nulle part où aller.

- Et ta copine là, euh...

- Maxime ?

- Ouai, Maxime, elle ne peut pas t'accueillir ? Juste un petit moment ?

- Non elle peut pas, son appartement est trop petit et elle va déjà emménager avec son mari.

- Bah, si vraiment ça va trop loins, je peux peut-être te trouver une place chez moi... Mais juste provisoirement, ne t'inquiètes pas, je ne te demande pas de venir vivre avec moi.

- Mais c'est déjà allé trop loins, regardes ce qu'elle a fait de mes cheveux ! Elle m'a volé mon ordinateur !

Je souris nerveusement, et ajoute rapidement :

- Enfin, ça veut pas dire que je suis pressée de venir vivre avec toi. D'ailleurs merci de me proposer, ça me fait plaisir mais je ne veux pas m'imposer.

Puis quand je réalise que mes paroles ressemblent fortement à un râteau, je m'empresse d'ajouter encore :

- Quoique ça ne me déplairait pas hein...

Mon beau plombier charmant sourit, ce qui me détend. Ne rougis pas Valentine.

- Si je ne voulais pas que tu t'impose je ne te proposerais pas d'habiter chez moi. J'ai un bureau, je pourrais le ranger et te faire une place dedans !

Je souris doucement mais toute cette histoire me semble surréaliste. Je connait à peine Arthur et je vais aller vivre chez lui ? Ça sent le roussit cette histoire, je préfère prendre mon temps.

- Écoutes, c'est gentil de proposer et j'y penserai, mais je te connais à peine, je ne peux pas accepter.

- D'accord, y'a pas de soucis, je comprend. C'est vrais que c'était un peu idiot de te proposer mais...

- Non, ne t'inquiètes pas au contraire, ça me fait plaisir ! Je ne peux juste pas arriver comme ça.

Le beau plombier se contente de hocher la tête puis de manger le plat que nous avons commandé il y a quelques minutes. Il s'en suit plusieurs minutes de silence, mais pas ce genre de silence gêné comme on en a l'habitude. Plus comme un silence paisible. Pourtant avoir parlé de Géraldine n'a réussit qu'à me mettre en colère.

- Si seulement je pouvais me venger...

- Pardon ? Arthur relève la tête, la mine interrogatrice.

- Oh, non rien, je pensais tout haut.

Puis après de nouvelles minutes sans dire un mot, c'est Arthur qui brise le silence :

- Je pourrais t'aider ?

- Quoi ?

- À te venger, je pourrais t'aider.

- Comment ça ? Je disais ça comme ça, je ne le pensais pas vraiment !

- Elle le mériterait...

Je rigole nerveusement avant de le regarder dans les yeux et de lui demander tout bas :

- Attends, t'es sérieux ?

- Oui, ne me dit pas que t'y a jamais pensé sérieusement ?

- Si, bien-sûr que j'y ais déjà pensé sérieusement. Mais je peux pas, je ne suis pas rencunière, il en est hors de question.

- D'accord, c'était juste une idée comme ça. Enfin si jamais tu y repenses, saches que je peux t'aider.

- Euh oui, c'est... Gentil... Merci.

Surprise et mal à l'aise par son air sincère, je change de sujet. Nous parlons donc de sa petite sœur et de Maxime pendant le reste du repas.
Étonnement, il ne m'en dit pas trop sur sa vie, à croire qu'il cache quelque chose. Arrêtes de te faire des films Valentine. Il est plombier. Oui, bon, j'avoue que j'en fais peut-être un peu trop. Mais le mystère fait rêver, et Lastarre en est bourré.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 06, 2020 ⏰

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