La guerre ne cesse de ravager, de tout détruire. Des milliers de familles dévastés, des milliers d'âmes en peine qui ne peuvent être consolé par toute cette misère. Les cris de pleurs et les prières vers le Créateur se font écho. Accablés par le poids des pertes qui ne cessent de grandir chaque jour.
Est-ce comme ça que ressemble le monde entier ? Des pays en guerre, des meurtres, de la misère, des bombardements, des massacres, des morts, de la tristesse, de la terreur ? Où la haine fait maître ?
Youssef me dit que c'est différent, de l'autre côté de l'océan. Là-bas se trouve un pays plus sécuritaire, où nous n'aurons plus à endurer toute cette misère. Son cousin et sa famille vivent là-bas depuis déjà trois ans. J'ose à peine croire qu'il existe un pays en paix. Un pays où la première pensée qui te traverse l'esprit chaque matin, c'est si tu verras encore le jour le lendemain.
Et si je pars là-bas, ce pays qui est appelé Canada, aurais-je une réellement une meilleure vie ? Sans Dayana, pourrais-je être heureux ? Nous avons tout perdu. Dayana était la seule famille que j'avais et Youssef, lui, a perdu sa femme, lui aussi, ainsi que ses trois enfants dans un bombardement il y a un mois à peine. Nos cauchemars ne cessent de continuer jour après jour, venant nous hanter chaque nuit. Cette anxiété qui nous poursuit, cette peur que la mort nous rattrape. Les fantômes de nos familles qui nous suivent partout.
*
Je tasse les débris qui remplissent la maison dû aux bombardements. Maison qui ne ressemble plus qu'à un tas de pierres. Je tente de prendre toute chose lui appartenant. Tout ce qui me fait rappelé son visage, son odeur, son sourire. Les souvenirs d'elle, avant la guerre. Avant que tout n'éclate. Que tout se brise.
Je remarque alors, en dessous du lit démoli, un cahier noir remplis de poussières. Jamais je n'avais vu ce cahier auparavant. Dès que j'ouvre les pages, je reconnais son écriture. Si doux, si bien dessiner, d'une écriture minutieuse qui lui est propre. Ma gorge se sert, amenant en moi de nombreux souvenirs et émotions que j'ai tenté de refoulé depuis sa mort.
Sur la page couverture, est écrit avec soin, mon nom, Nassim.
Je tourne la deuxième page...