chapitre 2

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*point de vue d'Alice*

« J'arrive. » voilà le seul mot que j'ai réussi à prononcer lorsque Mme Allen m'a appelé. Je n'arrive pas à y croire, il va vraiment partir. Alex va mourir. Je m'efforce de ne pas pleurer en entrant dans le bus aussi vide que mon esprit actuel. Je n'arrive pas à réaliser que mon meilleur ami va s'en aller pour de bon, c'est trop dur, trop injuste, il ne mérite en aucun cas cette fin de vie là et surtout pas maintenant. Mes pensées divaguent au son de la musique et je ne peux m'empêcher de laisser mon chagrin s'échapper.

« Que ce passe-t-il ? »

Je lève mes yeux, doucement, une dame d'une soixantaine d'années se tient assise, à mes côtés, m'adressant un sourire rempli de bonté. Je lui réponds donc avec le plus beau des faux sourires que tout va bien même si au fond, je meurs.

« Ne me prenez pas pour une idiote, qu'avez-vous ? Est-ce un chagrin d'amour ? Une dispute avec vos parents ? Vous savez j'ai été jeune avant vous »

Malgré la situation, un rire timide m'échappe et, vu le regard perdu de la femme à mes côtés, elle s'en est surement aperçu.

«- Rien de tout ça, ne vous inquiétez pas. Dis-je pour la rassurer.

- Je sais que ce n'est pas vrai, quelque chose ne va pas, cela se voit dans votre regard. Je ne peux m'empêcher de vous demander la raison de votre tristesse.

- Mon ami va mourir. Répondis-je au tac à tac.

Le regard de cette femme est maintenant vide, elle me regarde avec tellement de compassion que s'en est presque écœurant.

- Mon meilleur ami va mourir, dans deux mois. Il est atteint d'une maladie incurable et le verdict est tombé aujourd'hui. Dans deux mois il partira, pour toujours. Il s'est battu, comme un soldat pendant la guerre et il a perdu la bataille. Je ne sais plus quoi penser ni quoi faire, je veux juste être à ces côtés, le soutenir.

- Tu sais, jeune fille, on dit que les meilleures choses partent en premières

- Ce dicton est absurde, on dit aussi le meilleur pour la fin et dans ce cas-là la fin est trop proche à mon goût

- Je te comprends parfaitement, j'ai perdu mon mari, il y a 2ans, d'un cancer au poumon. C'est normal de se sentir mal, triste et en colère, tu ne peux rien y faire, tu ne peux pas arranger les choses rien n'est ta faute, comme tu le dis, ton ami s'est battu mais, il est peut être temps pour lui de se reposer. Je sais que c'est horrible de dire ça mais, je pense que ton ami en avait marre de se battre continuellement tout en sachant que c'était peine perdue. Je pense aussi que, te voir dans cet état ne lui plairait pas, cesse de pleurer, soit présente pour lui pendant les deux mois qu'il lui reste. Je ne te dis en aucun cas de faire ton deuil car ce n'est pas le moment mais, oublie qu'il ne lui reste que deux mois et fais le vivre les plus beaux moments de sa vie, fais-le, pour lui.

Je me mets à sourire, cette dame à raison, je dois tout faire pour qu'Alex se sente bien, qu'il vive complètement pendant les deux mois prochain. Je lui accorde un dernier sourire et un timide merci avant de descendre du bus et de m'aventurer dans les couloirs de l'hôpital.

Alexandre Allen, chambre 262.

J'y suis, devant sa chambre, je prends une grande bouffée d'air, entre et claque la porte derrière moi. Je le vois, allongé sur son lit d'hôpital et, à en juger par son regard, il ne s'attendait pas à ce que je vienne. Il me regarde, pendant un long moment, durant lequel je suis debout à l'autre bout de la chambre et que, lui, est assis sur son lit. Je le regarde, en silence. Il a les yeux rougis surement a cause de ses larmes et, son visage est blanc comme neige ; je ne l'ai jamais vu de la sorte, pas même au décès de son grand-père. Alex a toujours été le genre de garçon froid au premier abord mais, lorsqu'on le connait, il a un cœur aussi tendre que de la guimauve. Il a toujours été fort et, n'a jamais pleuré. Le voir dans cet état me fait mal au cœur. Je le regarde encore et encore pendant de longues minutes avant de me forcer à dire :

- « Salut Alex. »

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chapitre plus long que le précédent, j'espère qu'il vous plaira.

Gros bisous  ♥

seulement deux moisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant